Les besoins en azote du colza sont très élevés. En moyenne ceux-ci sont de 7 unités par quintal produit. Ainsi dans les parcelles à bon potentiel à 45 qx/ha les besoins sont de 315 unités /ha plaçant cette culture parmi les plus exigeantes.
Compte tenu de son prix et de son impact sur l’environnement chaque unité compte et il est donc essentiel que les apports soient les plus efficaces possibles.
La fertilisation azotée vise à compléter les fournitures du sol au printemps qui sont variables selon deux critères principaux :
Le fractionnement permet d’ajuster au mieux les apports aux besoins des plantes.
Pour les colzas à faible biomasse, un premier apport précoce dès la reprise de végétation car les petites plantes ont peu de réserves et n’accèdent pas facilement à l’azote du sol du fait de leur faible système racinaire.
Au contraire pour les colzas à forte biomasse, il est conseillé d’attendre la montaison car la remobilisation des réserves accumulées dans la plante suffira à assurer une bonne reprise de végétation.
Dans tous les cas, ne pas apporter plus de 100 kg/ha d’azote en une fois.
La volatilisation de l’ammoniac est le processus par lequel l’ammonium (NH4) se transforme en ammoniac (NH3) sous forme gazeuse et est rejeté dans l’atmosphère.
Cette perte d’azote par volatilisation de l’ammoniac est étroitement liée aux conditions du sol (pH, capacité d’échange, porosité, teneur en eau, etc.) et aux conditions météorologiques locales (voir tableau ci-dessous :
Risque de volatilisation selon la météo :
Les apports d’azote sur colza se font très vite en sortie hivers alors que les conditions d’absorption ne sont pas toujours optimales et que le risque de perte par volatilisation est de plus en plus élevé au regard du changement climatique. Ainsi depuis les trois dernières campagnes les mois de mars sont régulièrement secs, doux et venteux :
La forme d’azote est importante
L’urée et les solutions azotée d’urée et de nitrate d’ammonium sont très sensibles à la volatilisation de l’ammoniac. En effet, l’hydrolyse de l’urée en ammonium provoque une augmentation temporelle du pH du sol et donc des pertes élevées de NH3 même sur des sols acides.
Ainsi les pertes potentielles par volatilisation prises en compte par l’agence européenne de l’environnement varient de 8 (solution azotée ) à 13% ( urée) (voir ci-dessous).
L’ammonitrate MYPREMIAN® 33,5 N est la forme d’engrais la moins sensible à la volatilisation
Un enjeu environnemental voir réglementaire à très court terme
La France, comme tous les états membres de l’union européenne ainsi que le Royaume-Uni, s’est engagé dans le cadre de la directive NEC (National Emission Ceilings) à réduire ses émissions des principaux polluants atmosphériques : ammoniac, dioxyde soufre, oxydes d’azote.
Pour l’ammoniac, dont l’agriculture est le principal émetteur, la France devra réduire ses émissions de 8% en 2025 et de 13% en 2030 par rapport à 2005.
La solution azotée et l’urée représente 80% des émissions provenant des engrais minéraux alors qu’ils représentent 52% de l’azote minéral utilisé.
A l’inverse, les ammonitrates ne représentent qu’un peu plus de 10% des émissions d’ammoniac pour 36% de l’azote utilisé.
Ainsi l’augmentation de l’usage de solution azotée et d’urée engendrera un accroissement des émissions d’ammoniac de l’agriculture française qui auront certainement des conséquences réglementaires significatives si nous ne respections pas les engagements pris lors du Prépa (Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques).