betterave

La cicadelle vectrice du syndrome des basses richesses

Insecte de la famille des hétéroptères, la cicadelle vectrice du syndrome des basses richesses a la capacité de se déplacer hardiment grâce à des sauts de plusieurs mètres. Cette cicadelle, ou pentastiridius beieri, est connue chez les agriculteurs pour être un ravageur de la betterave sucrière.

La cicadelle vectrice du syndrome des basses richesses (que nous appellerons cicadelle VSBR), qui mesure à taille adulte entre 0,5 et 0,8 centimètre, commet des dégâts directs et indirects. D’abord par la prise de nourriture sur les végétaux, puis en propageant une maladie virale par le biais de leur salive.

Cet insecte très nuisible est apparu pour la première fois en France en Bourgogne, lors de la saison 1991/1992. L’origine exacte du syndrome reste à ce jour méconnu.

Cycles du développement de la cicadelle VSBR

Généralement, les adultes de la cicadelle VSBR colonisent les champs de betteraves entre juin et août, période durant laquelle a lieu la reproduction. Les femelles pondent leur œufs sous terre au niveau des jeunes collets des betteraves. La larve terricole va hiverner après l’arrachage des betteraves. Elle reprend son cycle de développement au printemps sur la culture souvent céréalière qui a pris la suite dans la parcelle.

Une fois adultes, les cicadelles VSBR vont sauter en direction des champs de betteraves les plus proches.

Les types de cultures touchées

Il existe plusieurs cicadelles à ne pas confondre. Ainsi, notre cicadelle VSBR touche la betterave (et parfois les céréales) tandis que la cicadelle de la flavescence (scaphoideus titanus) dorée se mue en ravageur de la vigne et que la cicadelle vectrice de la maladie des pieds chétifs (psammotettix alienus) s’attaque au blé (et parfois à l’orge).

Les dégâts causés par de la cicadelle VSBR

D’abord, pentastiridius beieri est néfaste directement par sa morsure sur le végétal pour se nourrir. Mais les dégâts les plus importants proviennent des maladies transmises par l’insecte. Ce fameux « syndrome des basses richesses » est une infection similaire à une jaunisse. Pentastiridius beieri propage des micro-organismes, phytoplasmes et autres bactéries, de deux façons.

D’abord, en se nourrissant : s’il attaque une plante malade, il va se voir inoculer le virus et le propager lors d’un futur nutrition sur un plant sain. Ensuite, la cicadelle VSBR peut devenir virulente ad vitam, sans réellement en souffrir (cas rares atteignant la durée de vie), conservant le virus à travers ses cellules et le transmettant ainsi à ses descendants. Ils seront directement infectieux lorsqu’ils se nourriront de plants sains.

Le bouquet foliaire des betteraves va sévèrement jaunir dès le mois d’août, les feuilles à venir seront plus atrophiées. Outre la quantité, la qualité s’appauvrit avec un taux de sucre qui va chuter fortement.

Quand et comment intervenir contre ce ravageur ?

L’observation s’avère difficile tant que l’insecte n’est pas sorti de son hibernation. Le labourage de la parcelle est un moyen essentiel de se débarrasser des larves qui hivernent dans le sol et réapparaissent sur la culture suivante au printemps. Le traitement du sol pourra éliminer en partie l’insecte et réduire en tout cas son nombre.

Si certaines variétés de betteraves ont des résistances accrues contre des maladies précises, aucune ne l’est vraiment contre le syndrome des basses richesses.

La prévention est donc compliquée. L’effet curatif via insecticides pourra s’avérer efficace, à condition de traitements répétés et à intervalles courts.


Article Précédent
Article Suivant