Les pays d’Amérique du Sud assurent une production d’orges fourragères et brassicoles non-négligeable. Mais cette année, ces cultures ont été sévèrement affectées par les pluies surabondantes survenues en octobre dans cette partie du globe.
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La grande sensibilité de l’orge aux excès hydriques laisse penser que la production sud-américaine ne sera pas au rendez-vous cette année, laissant présager une année propice aux exportations d’orge vers cette destination.
60 % de la surface emblavée en orge pour cette année se situe dans le sud-est de Buenos Aires, région la plus fortement touchée par les inondations. La Bourse de Buenos Aires recense une perte de surfaces de 89 000 ha dans la province. La surface récoltée cette année en Argentine serait de 831 000 ha, contre 1 218 000 ha en 2013/14. Cela se traduirait par une diminution de la production et du solde disponible exportable. Les exportations d’orge argentines pourraient se situer entre 2 et 2,8 Mt contre plus de 3 Mt en 2013/14, mettant à mal les marchés récemment acquis.
S’agissant des orges brassicoles, la production sera également réduite alors que les besoins des malteurs restent identiques à 2013/14.
La moindre présence d’orge argentine sur la scène internationale en 2014/15 pourrait être aggravée dans le cas où l’Argentine présenterait des problèmes de qualité cette année.
Comme pour l’Argentine, le Brésil a affiché une pluviométrie importante au cours de ces derniers mois. La perte de la production d’orges est estimée à 20 % par certains experts. Les importations brésiliennes d’orge brassicole devraient donc augmenter.
Sur l’année civile 2013, le Brésil avait importé 325 500 tonnes d’orge brassicole d’aArgentine et 42 900 t d’orges françaises. Cette année, du 1er janvier au 31 octobre, il a importé 295 000 t d’Argentine, 26 300 t de France et 18 000 t d’Uruguay.
Compte tenu du contexte actuel, la France pourrait bien se voir offrir un marché opportun pour une partie de ses orges de brasserie.
La production uruguayenne d’orges détermine sa place d’importateur ou d‘exportateur pour l’année en cours. Alors que les organismes privés et publics ne s’entendent pas sur la surface emblavée (entre 70 000 ha pour les premiers et 99 000 ha pour les seconds), on peut déjà être sûr que la production de cette année (avec une hypothèse de rendement de 30 q/ha) ne suffira pas à répondre aux besoins des malteries qui nécessitent pas moins de 420 000 t d’orges brassicoles pour tourner. Du 1er janvier au 30 septembre 2013, l’Uruguay a importé 205 000 t d’orges dont 123 000 t en provenance d’Argentine, 43 000 t de France et le reste partagé entre l’Australie et l’Allemagne. Du 1er janvier au 30 septembre 2014, l’Uruguay a importé 77 000 t d’orge argentine exclusivement.
La qualité est, elle aussi, discutable cette année avec une dégradation importante observée sur les premières coupes effectuées dans le nord du pays. Là encore, la raison majeure est la persistance des pluies d’octobre.
La production péruvienne d’orge brassicole atteint les 200 000 t mais la qualité est jugée insatisfaisante par la malterie locale poussant le pays à importer 90 000 t par an. L’origine argentine prime sur les autres. Le Canada et la France parviennent également à exporter une part de leur production. Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2013, la part de marché de l’origine France était de 11 %, elle est de 14 % sur la même période en 2014…