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Insolite, ils moissonnent leur champ pour aider un ULM égaré à redécoller

Une famille d’agriculteurs du Tarn se souviendra longtemps du 18 juin 2018. Ils ont moissonné leur champ pour qu’un ULM puisse redécoller. Mais pour eux il ne s’agit pas d’un sacrifice.

Les routiers sont sympas, mais les agriculteurs aussi ! En début de semaine dernière, un moto planeur de type Pipistrel et de fabrication slovène a dû atterrir d’urgence dans le champ d’orge de la famille Andrieu, à Vindrac-Alayrac, petite commune de 160 habitants située au nord-ouest d’Albi, dans le Tarn. Avec deux pilotes à son bord, l’appareil qui reliait Clermont-Ferrand à Toulouse a soudain enregistré une simple et banale panne d’essence.

Une piste de décollage improvisée à travers l’orge

Si bien qu’il s’est vite retrouvé en facheuse posture au beau milieu du champ. A la grande surprise de Joëlle, la cheffe d’exploitation, de Michel son mari et du frère de ce dernier, Christian. « Les pilotes nous ont expliqué qu’ils n’ont pas su évaluer la capacité de leur réservoir, car ils venaient tout juste d’acheter leur ULM. C’est Joëlle qui est vite venue me dire ce qu’il se passait. Au début je ne voulais pas y croire et puis bien sûr, j’ai vu que c’était vrai ! » répète Michel Andrieu, encore tout étonné.

Au total, l’engin a passé deux nuits dans leur champ, le temps de remplir un bidon d’essence et de savoir comment il pourrait redécoller. Pendant ce temps la présence de cet ULM a été l’objet de toutes les curiosités de la part des habitants de la commune. Jusqu’au moment ou Michel et Christian ont une idée qui devait s’avérer payante : ils ont moissonné une partie de leur champ, sur une large bande de 270 mètres de long et de 10 mètres de large. Le tout avec l’aide du broyeur de Jérôme Borderiès, un viticulteur voisin appelé à la rescousse. Sans quoi, l’orge étant trop haute pour l’hélice, cela aurait pu endommager le moteur.

1,5 tonne de grains perdue

Pour autant Joëlle, Michel et Christian Andrieu refusent de parler de sacrifice, même si cela représente une perte de l’ordre de 1,5 tonne de grains, soit de 200 à 300 €, et une tonne de paille. « Ce que nous avons fait, c’est bien naturel pour nous, c’est du bon sens ! Il n’y a pas que des râleurs à la campagne, il y a aussi des gens qui ont la tête sur les épaules. Cet ULM a atterri chez nous, c’est comme ça, mais il fallait bien qu’il reparte ! » plaident Michel et Christian Andrieu.

Mais pour ce faire, la maire de la commune, Régine Bessou, s’est renseignée quant à la procédure auprès de la gendarmerie locale et de celle des transports aériens, basée à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. C’est ainsi qu’elle a dû délivrer une autorisation de décollage. « C’est bien la première fois que je dois faire ce genre de choses. Maintenant nous aussi nous avons notre aérodrome, c’est Vindrac international airport ! » s’amuse Régine Bessou. Quant à la famille Andrieu elle attend peut-être que les pilotes reviennent pour la remercier, comme ils le lui ont dit. « Si ce n’est pas le cas, cela ne sera pas bien grave. On n’est pas des héros, on est juste contents du résultat. D’ailleurs ce sont de bons pilotes. Ils ont fait un battement d’ailes pour nous dire au revoir. »

 

Photos ci-dessous, c’est cet appareil qui s’est retrouvé dans le champ de la famille Andrieu. Pour permettre à l’ULM de redécoller un viticulteur voisin a été appelé à la rescousse avec son broyeur.


 

 

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