La technologie hydraulique sur les tracteurs agricoles s’est peu à peu imposée pour apporter des fonctionnalités supplémentaires aux équipements. Avec des règles d’utilisation à connaître pour un meilleur usage.
Historiquement le relevage trois points d’Harry Ferguson n’aurait jamais pu voir le jour sans elle. Aujourd’hui, tous les agriculteurs apprécient les fonctionnalités du relevage mais aussi la facilité de connexion des flexibles pour exploiter un chargeur, une ventilation sur un semoir à l’aide des distributeurs auxiliaires du tracteur. L’usage de ces équipements, en apparence anodins, obéit pourtant à des règles d’utilisation à connaitre si on veut tirer le meilleur partie de son tracteur et des matériels associés.
Dans des applications comme les travaux publics, l’hydraulique a fait une percée aussi importante qu’en agriculture. Les automoteurs exploités sont généralement utilisés en solo avec des circuits hydrauliques fonctionnant de façon isolée sur la machine. Les constructeurs recommandent donc des huiles spécifiques à cet usage dont la plus courante est la HV46 que vous retrouverez souvent sur les chariots élévateurs télescopiques.
Le tracteur agricole suit une autre logique. Une boite de vitesses et un pont arrière volumineux nécessitant un graissage rigoureux obligent donc l’usage d’un volume d’huile important. La plupart des fabricants, dans un souci de simplicité et d’économie, utilisent donc une huile très élaborée pour répondre aux exigences de graissage des organes en mouvement et du circuit hydraulique. Le respect des normes de qualité est donc un critère essentiel même si il vous en coûte quelques euros de plus sur votre facture. Risquer la défaillance sur la boite de vitesses n’est peut être pas du même ordre de grandeur.
La pression dans un circuit hydraulique vous permettra de transmettre une force. Plus elle augmente, plus l’effort transmis est élevé. Pour des raisons de sécurité et de résistances des organes, elle ne peut monter au delà des 200 bars sur un tracteur alors que les chariots élévateurs atteignent les 250 bars et les transmissions hydrostatiques des automoteurs 400 bars.
Ce seuil de 200 bars est communément respecté par les constructeurs depuis toujours pour notre bonheur et ainsi nous permettre d’utiliser n’importe quel tracteur sans risquer d’incident lié à un excès de pression.
Le débit hydraulique, lui, a connu une évolution fulgurante depuis quelques années. Les petits engins des années soixante délivraient rarement plus de 30l/min alors que les tracteurs actuels dépassent parfois le seuil des 150l/min.
Cette évolution n’est pas sans conséquence ! En effet, vous irriguez une de vos cultures. Auriez-vous l’idée de relier la pompe d’irrigation à votre enrouleur avec un tuyau de jardin ? Evidement non ! Pourtant nombre d’agriculteurs trouvent normal de connecter la ventilation du semoir avec un tuyau de petit diamètre. La raison est simple, faire circuler un fluide dans une canalisation entraîne des frottements donc des échauffements. Faire passer un débit de 150 l/min nécessite une canalisation de 25 mm de diamètre selon le fabricant Parker. Du jamais vu sur un tracteur !
Vous attelez votre nouveau semoir sans vous posez de questions ! Vous connectez les raccords. Un essai et vous constatez avec satisfaction que la ventilation fonctionne à la bonne vitesse. Vous avez devant vous une belle journée de travail ? Pas sûr…
Votre tracteur envoie gentiment ses 120 L/min dans le semoir qui lui en demande tout au plus 40. En constructeur compétent, votre fabricant a équipé votre machine d’un régulateur pour réexpédier le trop plein à l’envoyeur. Et là, le ciel s’obscurcit soudain ! Une alarme retentit, les voyants s’allument, votre tracteur s’essouffle au labeur et vous demande d’appeler le concessionnaire! Le cas semble grave !
Que s’est-il passé en fait durant cette journée ? Vous avez brassé l’huile en la faisant traverser un orifice de taille ridicule.
Les raccords push pull sont un plaisir pour offrir une bonne ergonomie à la machine et une adaptation simple au tracteur. Ils sont hélas un désastre du point de vue technique. Sachez qu’il faut une pression supérieure à 20 bars pour traverser simplement le raccord en raison de sa petite taille.
Quelle solution alors ? Supprimer ces raccords et laisser le semoir accroché à votre tracteur. Evidemment c’est idiot !
Retenez que moins vous sollicitez le circuit hydraulique, moins vous risquez de problème. Réduisez toujours le débit au strict minimum. En prime, vous consommerez moins de carburant. Un circuit hydraulique débitant 150 l/min à 200 bars absorbe 70 chevaux…