WikiAgri et AgriFind proposent une série de portraits d’agriculteurs, qui partagent leurs expériences et leurs résultats technico-économiques. Dominique Guyot, membre de WikiAgri ouvre cette série.
Présentation de Dominique Guyot
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Année d’installation : 1984
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Département : Seine-et-Marne (77)
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SAU : 207 ha
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2 grands types de sol : argilo-calcaire superficiel et limon plus ou moins profond
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Campagne 2017-18 : blé (en mélange variétal), orge de printemps, orge d’hiver, colza, maïs
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1,5 ETP
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2 structures juridiques distinctes : une EARL et une entreprise individuelle
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Matériel partagé avec un cousin
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Président de CETA et adhérent au réseau BASE
Bonjour Dominique, comment les choses se sont-elles mises en place, comment ta carrière a-t-elle débuté ?
« Je me suis installé en 1984 sur 48 ha avec un système « classique ». C’est en 1987 que j’ai eu la chance de rencontrer M. Bernard Demaine, spécialiste du Bas Volume et des réductions de doses. Ce Monsieur était fort critiqué à l’époque mais c’est lui qui m’a le premier sensibilisé au sol par cette phrase : « si vous voulez encore descendre vos doses de phyto, il va falloir travailler votre sol de façon différente ». En clair, si votre sol fonctionne bien vos plantes fonctionneront bien et seront moins stressées, moins malades. Chose qui commence à être acceptée 30 ans plus tard. Dès lors, je me suis intéressé et formé à la physiologie végétale, à la compréhension du fonctionnement d’un sol, aux mycorhizes, aux couverts végétaux… en m’obligeant à avoir une idée globale des choses (agronomique, technique, mais aussi économique. Le but étant le revenu de l’exploitation) Mon expérience avec M. Demaine m’a permis d’écouter sans a priori des personnes comme Mrs Bourgignon, Hérody ou d’autres. Ces personnes, même si elles pouvaient tenir des propos choquants ont nourris ma réflexion. Puis ce fut des échanges avec Mr Frédéric Thomas et d’autres qui m’ont permis de continuer ma réflexion. »
Concrètement comment les cultures sont conduites chez toi ?
« J’aborde mon métier d’une manière globale ; je travaille le sol uniquement si besoin et de façon superficielle. La première parcelle conduite de cette façon sur mon parcellaire l’est depuis 31 ans, sachant que la transition a pris 10 ans à l’échelle de l’exploitation. Aujourd’hui, c’est soit du semis direct, soit un travail superficiel 3 – 4 cm maxi. Je sème un maximum de couverts végétaux et certaines années c’est 100 % de la surface qui en bénéficie. Et si en inter-culture, comme cela s’est présenté cette année, j’ai l’opportunité de semer du sarrasin et de le récolter pour le vendre, j’en profite. Cela m’a apporté une marge de 250 € à l’hectare ! Je m’adapte en permanence à la météo bien sûr mais aussi au marché. Mon boulot c’est d’être en perpétuelle recherche d’opportunité. »
Avec quel matériel travailles-tu ?
Tout achat de matériel est réfléchi en fonction de la stratégie de production, de son coût d’utilisation, de la fiscalité de l’exploitation. Il est généralement acheté neuf, avec un renouvellement « rapide ». Le parc est réduit à son strict minimum, mais en cherchant du matériel techniquement pointu, avec une bonne valeur de revente. Le fait d’avoir du matériel en commun permet outre une baisse du coût d’utilisation, une sécurité en cas de coup dur. (Problème de santé par exemple)
Quels choix fais-tu pour optimiser ton revenu ?
La maitrise des charges :
Par l’optimisation des utilisations de phytos. Par le bas volume, et par du matériel performant. (ex : fermeture automatique en buse à buse pour le pulvérisateur). Egalement par l’achat des phytos en groupement d’achat.
Par de l’investissement raisonné. Achat du matériel en commun ou en utilisation à plusieurs. La totalité du matériel est utilisé sur 360 ha. Le tracteur de tête fait 180 CV. Le déchaumeur (Compil) permet de réaliser les semis à la volée. Le semoir à dents (Simtech 6 mt), et le semoir a disques (Sky 3mt) équipés tous deux de double trémie et de fertilisation localisée, représente 115 000€ d’investissement. Ce choix permet tout type de semis, en fonction du sol et de la météo.
Par l’appui d’un CETA par l’intermédiaire duquel nous faisons appel à un conseiller indépendant (SC2). Il adapte vraiment son travail et ses conseils à ses clients (leur façon de travailler, leurs objectifs, leur technicité, leur envie de prendre des risques ou de sécuriser un maximum…) et apporte un regard complet sur l’exploitation : travail du sol, amendement, protection des végétaux, choix des semences, fertilisation, bas volume, mélange variétal…. Une stratégie fongicide adaptée aux conditions météo, ainsi qu’à la pression plus faible en mélange variétale, peut facilement faire économiser 4500 € d’intrants sur la surface en céréales d’hiver (115 ha x 40 € = 4600 €).
Par l’utilisation de possibilité fiscale, d’aide à l’investissement (PCAE, ou autre), d’aide à la formation (Formation chef d’entreprise, Vivea), du choix des amortissements et divers opportunités fiscales (dégressif, Macron…), le choix de garder deux structures (EARL, Individuelle)….
Aujourd’hui l’exploitation a diminué ses charges de plus de 150€/ha par rapport aux exploitations du secteur.
La recherche d’augmentation du revenu :
Par de la location de son matériel, la maitrise du stockage à la ferme, l’utilisation des outils de marché et la vente directe, la tenue de la comptabilité et de la partie administrative…..
En guise de conclusion, souhaites-tu passer un message ou partager quelque chose de plus ?
« Oui, notre travail c’est d’être curieux, de se remettre en question, de se former, d’expérimenter, c’est tout l’intérêt du métier. Et pour cela il faut écouter et échanger, il ne sert à rien de refaire les erreurs des autres. L’une des dernières avancées pour améliorer le système est l’utilisation des extraits fermentés (vulgairement Purin d’orties ou autres) Le but n’est pas de tout inventer mais de réunir des expériences et de d’observer le résultat. Tout en gardant bien à l’esprit que le but d’une entreprise est de gagner de l’argent.
Vous voulez aller plus loin avec Dominique et qu’il témoigne de son expérience de terrain, retrouvez-le sur la plateforme
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