La reconquête de la souveraineté alimentaire s’opère à chaque maillon de la chaine alimentaire, de la fourche à la fourchette : engrais, semence, productions végétales, filières animales, régulation des importations, etc.
Selon la Coopération Agricole, les coopératives « sont des acteurs majeurs du développement de la production en accompagnant la création et la rénovation des ateliers des éleveurs, les choix des productions au regard des débouchés ou encore la conception des bâtiments ». Elles leur apportent aussi des soutiens financiers et les conseillent pour bien alimenter leurs élevages.
Les 100 coopératives adhérentes à la Coopération Agricole commercialisent 85 % de la production porcine, 30 % de la production bovine, 57 % de la production ovine et 50 % de la production avicole. Elles emploient 11 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires est estimé à 7,3 milliards d’euros.
Compte tenu de leur rôle central au sein des filières animales, les coopératives sont incontournables pour accroître la part de la production de viande française consommée en France. Mais pour y parvenir, le pole animal de la Coopérative Agricole a identifié « les trois leviers pour regagner notre souveraineté alimentaire ».
Ces leviers réglementaires, techniques et organisationnels sont connus et revendiqués depuis des années. Et les coopératives déplorent qu’aucun réel progrès n’ait été accompli alors qu’il y a urgence à redresser la Ferme France.
Il s’agit par exemple de « simplifier les procédures administratives pour les projets d’éleveurs ».
Beaucoup d’entre eux renoncent à leur projet de création d’élevage, de reprise de cheptel ou d’amélioration du logement de leurs animaux.
Le deuxième levier « porte sur la technicité des élevages » pour être plus performant sur son exploitation. « Accompagné de son technicien de coopérative, chaque éleveur pourra mettre en œuvre les leviers techniques adaptés à son exploitation (gestion de la reproduction, prévention des maladies, alimentations) », défend le pole animal de la Coopération Agricole.
La coopération agricole défend la contractualisation de la fourche à la fourchette pour sanctuariser les prix à la production mais aussi au niveau de la première et/ou de la deuxième transformation. « C’est à cette condition que les revenus des éleveurs pourront s’améliorer durablement », affirme le pole animal de la Coopération agricole.
Aussi, les coopératives appellent l’ensemble des acteurs de l’aval à s’engager dans la durée en concluant des partenariats commerciaux durables avec leurs fournisseurs et les agriculteurs organisés en coopératives». Ces partenariats doivent s’étendre à la majorité des produits agroalimentaires.
Par ailleurs, ouvrir « plus largement l’accès des filières animale au dispositif des programmes opérationnels et aux fonds de la Pac réservés à cet effet, renforcerait leur organisation ». Actuellement, les filières légumières en sont les principales bénéficiaires.
Le sanitaire est un enjeu de souveraineté. Ces derniers mois, la FCO a accéléré la baisse des effectifs des cheptels ovins et bovins lait et viande. La filière avicole ne s’est toujours pas remise de la grippe aviaire. A l’étranger, la Chine a perdu la moitié de son cheptel porcin il y a quelques années en raison de la peste porcine.
Pour amoindrir les risques sanitaires, le pole animal de la Coopération agricole a identifié quatre pistes :
« Prévenir les maladies d’élevage via des programmes sanitaires d’élevage (PSE) »
« Améliorer le niveau de biosécurité dans les élevages pour éviter la propagation des maladies »
En filière volaille, les coopératives ont « anticipé les obligations réglementaires en formant leurs équipes et les éleveurs à la biosécurité pour se prémunir de l’influenza aviaire », affirme La Coopération française.
« Surveiller les maladies et être garantes du bien-être et de la protection des animaux d’élevage »
« Soutenir les éleveurs face aux crises sanitaires ». Les producteurs de bovins viande sont souvent livrés à eux-mêmes lorsque la tuberculose survient dans leurs élevages car ils sont peu nombreux à être adhérents d’une coopératives agricoles. Or une de leur mission de les accompagner quand leur troupeau est menacé.
Pour les éleveurs touchés, les coopératives « restent l’interlocuteur de proximité et constituent un soutien majeur pour traverser les crises », défend La Coopération française.