Les écarts de un à douze du résultat courant moyen par UMO des exploitations laitières du réseau INOSYS Réseaux d’élevage ont surpris. Les hausses du prix du lait et de la viande ont d’abord profité aux éleveurs qui avaient les moyens de maitrisé leurs charges.
Les exploitations laitières « Lait et cultures de vente » du réseau INOSYS Réseaux d’élevage bovins (Idele) ont dégagé un résultat courant par unité de main d’œuvre (RC/UMO) moyen de 93 000 €, soit 30 000 € de plus que l’an passé. Mais le RC/UMO moyen du quart supérieur de ces exploitations est de près de 120 000 €.
Le chiffre d’affaires dégagé par la vente de lait a crû en moyenne de 28,5 % et celui des céréales, de 26,1%. Ces augmentations sont inférieures à celles des charges opérationnelles (+17,9 %) et des charges de structure (+12,6 %).
Sans l’augmentation du prix du lait conventionnel en 2022, les revenus des éleveurs laitiers n’auraient pas augmenté dans une telle proportion. Mais cette augmentation n’explique pas tout!
Les exploitations laitières qui avaient des stocks fourragers importants pour passer la période de sécheresse et qui avaient acheté leurs intrants et leurs aliments avant que leurs prix ne flambent, sont les grandes gagnantes de l’année 2022.
En parvenant à maîtriser leurs charges, elles ont pleinement bénéficié, tout au long de l’année passée, de la hausse des prix du lait, de l’augmentation des cours de la viande et des prix record des céréales, quand elles en produisent.
La conjoncture des marchés de la viande et du lait a profité aux systèmes d’élevage « Lait spécialisé de plaine » et « Lait et viande bovine de plaine ». Leur RC/UMO est respectivement de 68 200 € (+ 53 % sur un an) et de 57 600 € (+19 %).
Dans les exploitations « Lait spécialisé de plaine », le chiffre d’affaires généré par la vente de lait a progressé de 32,4 % en un an et celui de la viande de 9,2%. Ces hausses ont largement compensé l’augmentation des charges de structure (+9,4 %) et opérationnelles (+13,6 %).
Dans exploitations « Lait et viande bovine de plaine », les producteurs ont aussi tiré partie de la bonne conjoncture des marchés des ingrédients laitiers, de la viande et des céréales à la fois. Mais au sein de chacune de ces deux catégories de systèmes, des écarts de RC/UMO observés sont de 30 000 € à 40 000 €.
La sécheresse a fortement impacté les systèmes « Lait de montagne de l’est » (zone comté par exemple). Leur RC/UMO de 32 000 € a diminué de 7 000 € en un an. L’an passé encore, il était un des plus élevés de la profession, cette année, il est un des plus faibles.
Mais moins de lait a été livré et les prix payés, historiquement élevés et contractualisés, ont été très peu réévalués. En conséquence, le produit lait n’a ainsi progressé que de 4,7 % alors que les charges ont explosé.
Le RC/UMO de 25 000 € des exploitations « Lait des montagnes et Piémonts du sud » voisine dorénavant celui des producteurs de lait bio après avoir progressé de 7 000 € en deux ans. Mais ils sont tous les deux inférieurs à 2 smic/UMO. La conjoncture du marché du lait a bien profité aux éleveurs en zone AOP (hausse du chiffre d’affaires de 12,4 % sur un an). Le produit de la viande a aussi augmenté de 4,2 % quand l’augmentation des charges opérationnelles n’excédait pas 8,5 %.
Les exploitations laitières biologiques ont été pénalisées l’an passé par leur chiffre d’affaires du lait en baisse de 7,2 % et par des charges de structure en hausse de 5,9%. Aussi, leur RC/UMO a de nouveau diminué l’an passé à 23 400 € (-7,1 %). Sur cinq ans, le repli est de 18 100 €.
Au sein de cette catégorie d’exploitations, l’écart de résultat courant entre la moyenne des élevages du quart supérieur et celle du quart inférieur (10 000 €/UMO) est de 63 000 €/UMO. Un chiffre d’affaires supérieur de 49 000 €/UMO et des charges de structure diluées sur des quantités de lait livrées plus importantes, expliquent ces écarts de performances.