Faut-il un plan pour développer les protéines végétales ?

Les agriculteurs intéressés suivent depuis longtemps un serpent de mer, la mise en place d’un plan protéines, permettant de mettre en place ces cultures en France avec davantage de moyens qu’elles n’en ont aujourd’hui. Stéphane Le Foll vient de montrer son intérêt pour les cultures protéiques, mais n’a pas encore détaillé l’action qu’il aimerait mener. Décryptage.

Du pois à la luzerne en passant par la féverole, les protéines sont aujourd’hui cultivées en France, mais somme toute encore relativement confidentiellement. Aujourd’hui, 70 % des protéines végétales consommées par les bovins, porcs ou volailles de l’Union européenne sont importés, souvent sous la forme de soja. La meilleure façon d’éviter une dépendance devant ces importations de soja est encore de produire davantage de protéines en France.

Oui, mais cela on le sait depuis au moins dix ans, et jusqu’à présent, il n’y a pas vraiment eu d’avancées dans ce domaine. de nomb reux professionnels agricoles soutiennent, et depuis longtemps, un « plan protéines« , qui donnerait des moyens, sous formes d’incitations, pour développer la filière.

Le contenu précis de ce « plan protéines » change avec un contexte évolutif, mais n’a jusqu’alors finalement qu’été que trop partiellemment adopté pour être efficace.

Plus qu’un plan, une politique générale

Le changement politique récent qu’a connu la France et le volontarisme affiché de Stéphane Le Foll vont-ils changer la donne ? Les intentions semblent là, le type d’action en revanche lui n’est peut-être pas encore arrêté précisément. Ainsi, lors de sa visite au salon OléoPro en juin, Stéphane Le Foll a-t-il laissé entendre qu’il serait favorable à un plan protéines (lien vers un article de Ouest-France relatant cette actu à la fin du présent article). Mais beaucoup plus récemment, dans le cadre d’une visite d’exploitation dans l’Orne reprise par le blog agricole du Figaro, Stéphane Le Foll déclarait à son intervieweur à la fois son intérêt renouvelé pour les protéines, mais aussi qu’il lui paraissait inutile de demander des fonds spécifiques pour les cultiver (autre lien en fin d’article vers cette vidéo très intéressante).

En fait, il semble s’orienter (sous réserve de confirmation dans les semaines à venir) vers une autre façon de relancer la filière protéines en France, dans un ensemble qu’il veut vertueux consistant à réformer entièrement le modèle de production français. En réformant (au passage, il ne semble pas aimer le mot « réforme » alors qu’il en s’agit bel et bien d’une, et pas mince !) toute l’agriculture française en allant dans le sens de l’environnement par des modèles de production se référant à une agronomie affinée, les protéines trouveraient alors « naturellement » leur place.

Peut-on y croire ? Sera-ce suffisant ? Est-ce déjà une manière de renoncer à nouveau au plan protéines, ou au contraire une réelle volonté de donner aux protéines toute leur place dans un ensemble qui leur serait plus favorable ?

Qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://blog.lefigaro.fr/agriculture/2012/07/stephane-le-foll-veut.html (la vidéo interview du blog agricole du Figaro où Stéphane Le Foll exprime son point de vue sur les protéines) ; http://www.ouest-france.fr/actu/AgricultureDet_-Le-ministre-soutient-le-plan-proteines-vegetales-_3640-2089344_actu.Htm (le factuel édité par Ouest-France au moment du salon OléoPro) ; https://wikiagri.fr/articles/stephane-le-foll-prône-des-groupements-dinterets-economiques-et-environnementaux/208 (le programme agricole voulu par Stéphane Le Foll pour la France tel qu’il l’a défendu au Sénat).