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Les constats visuels font état d’une présence déjà marquée de piétin échaudage sur blé, orge et triticale et d’oïdum sur blé et triticale.
En Normandie, dans le Nord, en Champagne et dans le Centre, les premiers foyers de rouille jaune sont apparus sur les variétés sensibles. La rouille brune se manifeste également dans le Sud-Ouest sur les variétés sensibles avec des symptômes sur les dernières feuilles. Le niveau d’inoculum apparaît très élevé pour ces pathogènes biotrophes, s’installant sur des végétaux vivants. Leur présence est aussi plus marquée en cas de semis précoce : la biomasse importante contribue au développement des maladies qui se propagent par contact et du fait d’une plus grande humidité relative.
La prochaine quinzaine sera déterminante
Une forte quantité d’inoculum au cours de l’hiver ne veut cependant pas dire que les maladies seront forcément plus développées au printemps. Un gel soutenu par exemple pourrait retarder leur progression avec la destruction des feuilles porteuses des symptômes, les plus anciennes notamment. Cela repoussera les éventuels traitements précoces.
Mais si les températures restent positives ou les gelées ponctuelles, des traitements supplémentaires précoces pourraient être nécessaires contre la rouille jaune et l’oïdium, avec des interventions possibles dès la seconde quinzaine de février. La surveillance des parcelles reste donc de mise pour déclencher un premier traitement en cas de besoin et uniquement sur les parcelles touchées.
Quand déclencher le premier traitement ?
Intervenir trop tôt pour endiguer une présence précoce de maladie n’a pas de sens sur une plante qui n’est pas assez développée. Même si une efficacité était observée, cela ne ferait pas baisser la quantité d’inoculum omniprésent dans l’environnement. De plus, les feuilles définitives utiles au remplissage des grains n’apparaîtront qu’après le stade épi 1 cm. Un traitement trop précoce contre les rouilles et l’oïdium ne protègera donc pas mieux le potentiel de rendement et aura un impact sur les coûts de production.
Contre la rouille jaune et l’oïdum, il est recommandé d’attendre le stade épi 1 cm pour protéger les variétés les plus sensibles. Des essais conduits en 2014, année exceptionnelle en rouille jaune, avaient montré qu’un traitement précoce au stade tallage n’a de sens qu’en situation de très forte pression sur variétés très sensibles et s’il est relayé dans les 20 jours par un autre traitement.
Pour la rouille brune, ce sont toujours les conditions climatiques des mois d’avril et de mai qui sont déterminantes sur le déclenchement d’une épidémie. Aussi, il s’agit de ne pas traiter trop tôt pour essayer de lutter simultanément contre le complexe parasitaire septoriose / rouille brune. Autrement dit, si le niveau de rouille brune reste élevé dans le prochain mois, le premier traitement pourra être anticipé mais pas avant que les céréales aient atteint le stade 1 nœud.
L’heure n’est donc pas au traitement mais bien à la surveillance des parcelles. Les Bulletins de Santé du Végétal seront utiles pour suivre l’évolution des maladies dans votre région.