eta 09 semaine 30 couverture

ETA Belliard: UN GÉNÉRALISTE ASSUMÉ

Franck Belliard, de l’entreprise Belliard (Cormolain) avec son fils

 
Olivier Belliard épaule les agriculteurs dans tous leurs travaux et y compris dans leurs projets de bâtiment. La fin des quotas sucrier lui a donné des perspectives pour relancer une activité d’arrachage de betteraves. Zoom sur une entreprise qui accompagne à fond ses clients depuis 50 ans.
 
C’est une de ces entreprises qui a la proximité avec sa clientèle agricole chevillée jusqu’au bout du bec de l’ensileuse. Il faut dire qu’avec un historique de plus de cinquante ans, l’ETA Belliard basée à Cormolain dans le Calvados a pu nouer des liens solides avec plusieurs générations d’agriculteurs sur son territoire. Et Olivier Belliard arrivé comme apprenti il y a 27 ans dans l’entreprise créée par son père en 1967, dirige aujourd’hui l’entreprise avec toujours cette même ligne directrice. « Nous voulons que les agriculteurs soient assurés de pouvoir toujours compter sur nous pour un éventail très large de prestations », confirme le gérant. Quant-à son père, Georges, il est toujours associé de l’entreprise à laquelle il continue de participer activement du haut de ses soixante quinze ans. En développant fortement l’activité dans les années 90, il sera d’ailleurs parvenu à installer deux autres de ses fils, dont l’un est entrepreneur à 40 km de là et l’autre a repris l’exploitation familiale. Aujourd’hui les trois frères ont chacun leur propre société, mais ils n’hésitent pas à s’entraider.
 
Moisson, pressage de pailles, épandages, débroussaillage, préparations de sol, mise en place des cultures, ensilages, arrachages. L’entreprise de Olivier Belliard fait travailler sept salariés à temps plein et deux apprentis pour accompagner les agriculteurs dans une large gamme de travaux généralistes. Elle recrute en général cinq saisonniers par an principalement sur la période estivale. Par souci d’efficacité et de proximité, ces derniers connaissent souvent déjà l’entreprise, le matériel et les clients. L’ETA Belliard démarre sa pleine saison à partir des moissons en juillet et termine fin novembre avec les arrachages de betteraves. Pour l’hiver, l’ETA a notamment développé une activité de terrassement à 90 % orientée vers les clients agriculteurs. Au printemps l’entreprise est occupée essentiellement par les semis, les épandages et les récoltes d’herbe.
 
L’ensilage de maïs est l’une des activités phare de l’ETA, dans un secteur marqué par l’élevage laitier. Elle étale son planning sur l’ensemble du mois d’octobre, avec six de machines – dont une qui transhume dans les Deux-Sèvres par un système d’entraide développé avec un autre entrepreneur. « C’est un système qui fonctionne très bien mais qui repose aussi sur la confiance. Nous avons eu de la chance de trouver une entreprise avec qui nous nous entendons très bien, constate Olivier. Ces dernières années, nous développons également l’activité de récolte d’herbe d’avril à septembre pour répondre à une hausse de la demande. C’est lié à la réglementation locale, mais aussi à l’émergence d’une clientèle Bio et à la recherche de plus d’autonomie. Depuis 2016, nous proposons aussi la récupération des menues-pailles. Le développement de la méthanisation dans notre secteur n’est pas aussi fort que nous aurions pu l’espérer, mais il y a de la demande de récupération des menues pailles pour les cultures Bio et aussi pour le paillage des poulaillers ou des logettes ».
 
Le dernier gros développement de l’entreprise a été d’investir pour les arrachages de betteraves de 2017 dans une intégrale Ropa Euro-Tiger de grande capacité avec trois essieux et trémie de 40 m3. «Nous avons toujours bien aimé cette culture. Nous accompagnions depuis longtemps les éleveurs qui cultivaient des betteraves fourragères, relate Olivier Belliard. Avec le développement des intégrales nous avions dû abandonner l’activité d’arrachage ces dernières années car nous n’avions pas de perspectives suffisantes pour amortir de tels matériels. Cependant pour 2017, la sucrerie de Cagny à décidé de développer notre secteur en y recrutant de nouveaux planteurs notamment parmi notre clientèle. Cela nous a donné l’opportunité de nous lancer. Pour profiter de la technologie des intégrales et diminuer le nombre de remorques, je voulais que la machine puisse faire des allersretours complets dans les parcelles sans décharger. Nous sommes donc partis avec une grosse capacité : 3 essieux et 40 m3. Ces dernières années notre entreprise a bien évolué, le personnel est formé et compétent. Tous les facteurs étaient réunis pour lancer cette nouvelle activité ».

Texte et photos: Alexis Dufumier

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