tgv agriculture

Et si nous profitions de l’électoralisme ?

Le gouvernement vient d’acheter 15 TGV uniquement pour continuer à faire vivre Alstom quelques années, sans régler les problèmes de l’entreprise sur le terme. La période est donc propice, profitons de cet électoralisme pour réclamer de quoi faire vivre, également, le monde agricole.

Le gouvernement vient d’acheter pour 450 millions d’euros de TGV (pointe de la technologie française), pour les faire rouler en intercités, à moins de 200 km/h, sur des voies de chemin de fer détériorées car il n’y a plus d’argent pour les entretenir. En gros, il paye à la SNCF 15 TGV, alors que cette dernière préfèrerait pouvoir rénover son réseau ferré pour faire circuler ses trains plutôt qu’ils ne soient sans cesse à l’arrêt pour problème technique.


Je propose donc que ce gouvernement continue dans sa folie électoraliste. On serait tous prêt à voter pour lui si il achète 450 000 broutards pour sauver les éleveurs de bovins viande (il peut ensuite les abattre et les donner en pâture, si j’ose dire, aux végétariens et autres végans, même si eux n’en demandent pas plus que la SNCF ne veut des nouveaux TGV). Si il achète 1,6 milliard de litres de lait pour sauver les producteurs de lait. Toujours avec 450 millions d’euros, si il achète 3,75 millions de tonnes de blé, pour faire de la pâte à papier, après tout ce serait écolo. Ou si il achète quelques hectolitres de vin qu’il mettrait sur les tables des cantines scolaires… Où les convives ne pourront pas boire d’alcool… Si, si, si… Si une telle démarche était réaliste.

Quant aux autres corps de métiers qui, eux aussi, produisent de la richesse pour notre pays, si vous perdez des marchés à cause du manque de compétitivité de la France, n’hésitez pas à vendre vos produits à l’Etat, toujours providence en période pré-électorale. De toutes manières, c’est le contribuable qui paye…

Je n’ai rien contre les salariés d’Alstom, sauvés ainsi pour un nombre limité d’années, ils ne sont pour rien si la solution trouvée pour eux les transforme en pompe à voix électorales. Il n’est pourtant pas loin le jour où l’Etat se vantait d’avoir trouvé un marché outre-Atlantique de 1,7 milliard pour les TGV, ce qui devait sauver le site français pour longtemps…

En comparaison, en une seule année (2011), les céréales ont engendré un excédent commercial de 7,3 milliards, les vins et spiritueux de 8,6 milliards. Mais je ne vais pas tout focaliser sur les paysans : l’emploi de l’industrie agro-alimentaire française représente de 500 000 salariés…

Qu’on ne s’y trompe pas, les 4 ou 500 emplois soit disant sauvés à Belfort ne vont pas peser lourd dans les données de progression du chômage. Il ne s’agit que d’un coup, essentiellement, médiatique. Finalement, les autres « coups » que je propose plus haut, ne seraient-ils pas tout aussi « utiles » ?

Bertrand Lapalus
éleveur de charolaises
secrétaire général de la Fdsea de la Loire

TGV et agriculture même combat ? Notre ilustration est issue du site Fotolia, lien direct https://fr.fotolia.com/id/79672059.

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