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En Russie, les agriculteurs désespérés face à l’absence de débouchés

Selon sovecon.ru, le prix sorti ferme de la tonne de blé oscille entre 160 € et 180 €. Les agriculteurs semblent être victimes des difficultés d’exporter des céréales depuis les ports russes et de la politique fiscale du Kremlin.

La planète est déficitaire en céréales et pourtant les agriculteurs russes se plaignent de ne pas pouvoir vendre les leurs à des prix rémunérateurs. Selon le site sovecon.ru, le prix de la tonne de blé oscillerait entre 10 000 et 13 000 roubles (l’équivalent de 160 € et 180 €). Les sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie par la communauté internationale n’y sont pour rien. Mais le pays croule sous le blé, de moindre qualité que l’an passé, et les débouchés ne sont pas encore au rendez-vous.

La Russie va produire 129 millions de tonnes de céréales (Mt) selon le Conseil international des céréales (CIC), soit 14 Mt de plus que l’an passé. La production de blé est estimée à 88 Mt. La Russie est en mesure d’exporter jusqu’à 45 Mt de grains dont 36 Mt de blé.

Dans le même temps, la production mondiale de céréales (2 248 Mt) serait déficitaire de 25 à 30 Mt, selon que l’on inclut ou pas la Chine.

Mais en Russie, la taxation flottante des exportations de céréales à l’export aurait fermé l’accès à certains marchés. La parité du rouble altère la compétitivité des céréales. Et en Chine, le confinement partiel de la deuxième puissance économique mondiale n’a pas été favorable aux affaires sur le marché blé russe.

Selon le site Sevecon.ru, la Russie manquerait de capacités de stockage pour engranger la nouvelle récolte 2022 alors que les céréaliers ont encore sur les bras une partie de la précédente.

Par ailleurs, le Kazakhstan a fait un retour remarqué sur la scène internationale. Comme le pays a récolté 17,9 Mt de céréales (+2,3 Mt sur un an), le pays est en mesure de reconquérir à l’export les pays qu’il n’avait pu approvisionner l’an passé faute de grains. Cette année, le Kazakhstan exportera 9 Mt de blé et il réduira ses importations de 0,5 Mt, de Russie notamment.

Toutefois, la demande de céréales russes s’accroîtra dans les semaines à venir, lorsque la production de céréales des pays importateurs sera en voie d’être consommée. Au niveau mondial, jusqu’à 193 Mt de blé devraient être ainsi commercialisées.

Une pénurie pas encore ressentie

Du reste, la très bonne récolte de sorgho en Afrique (29,5 Mt, soit 4 Mt) rend certains achats de céréales moins urgents.

Mais en ce début de campagne, l’heure est à la moisson aussi, la pénurie de céréales n’est pas encore ressentie. Et les places de marchés ont intégré la dimension géopolitique que la campagne céréalière commencée le mois dernier. Elles sont entrées dans une phase d’accalmie depuis la signature de l’accord entre la Russie et l’Ukraine portant sur l’ouverture de corridors en Mer Noire.

Le 18 août dernier le CIC a réajusté à la marge ses prévisions en intégrant les nouvelles informations remontées d’Union européenne et des Etats-Unis, toujours confrontées à une saison estivale très chaude et sèche.

Le CIC table sur une production ukrainienne de céréales de 53 Mt dont 30 Mt pourraient être exportées (-18 Mt sur un an).

Si l’Ukraine n’est pas en mesure d’expédier ses grains, jusqu’à 50 Mt de grains manqueront pour couvrir la demande mondiale. 

 

 

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