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En Ariège, 57 agriculteurs cherchent à transformer leurs déchets en biogaz

Une unité de méthanisation pourrait voir le jour dans les prochains mois en Ariège. Initié par 57 agriculteurs de trois départements, ce projet a pour but de transformer leurs déchets en biogaz.

C’est un projet unique en France. 57 agriculteurs de trois départements, Haute-Garonne, Aude et Ariège, projettent de transformer leurs déchets en biogaz grâce à une unité de méthanisation qu’ils souhaitent construire au cours des prochains mois, sur un terrain situé à Montaut, un petit village des plaines ariègeoises. Le tout permettra de produire 16,470 kwh/an et de chauffer l’équivalent d’une agglomération de 6800 habitants.

800 000 € à récolter selon un financement participatif

Le site doit être alimenté par plus de 20 000 tonnes de déchets de l’agriculture, pour l’heure non valorisés, en l’espèce de l’ensilage de pieds mâles de semenses de maïs et de colza, ainsi que du lisier de bovins fourni par trois éleveurs laitiers.

C’est une machine encore à l’état de prototype et mise au point il y a 10 ans qui se chargera de cette transformation. D’un coût de 8 millions d’euros, l’ensemble doit créer 27 emplois et est soutenu notamment par la BPI (Banque publique d’investissement) et la région Occitanie, mais les responsables de ce projet font aussi appel à la générosité du public par le biais d’enerfip.fr, une plateforme de financement participatif dédiée aux énergies renouvelables et à la transition énergétique. Histoire de récolter 800 000 € avant le 29 janvier prochain. Car les concepteurs veulent que les citoyens s’emparent de l’initiative pour devenir des acteurs de ce dossier.

« Tout ceci est très sérieux et a fait l’objet d’une étude de la filière des semenciers. Nous avons voulu que ce soit fédérateur. C’est donc une démarche destinée à porter tout un territoire« , se félicitent Bernard Pujol et Jean Mistou, deux des agriculteurs, porte-paroles. « Mais nous savons déjà que nous n’allons pas faire une plue-value énorme. Ce que nous voulons, c’est diminuer nos coûts et être rétribués pour un travail précis. Parce que la matière première est à des niveaux durablement bas, alors on a cherché à se diversifier ! En plus on va fabriquer une énergie verte et renouvelable, c’est très intéressant.« 

« Si on ne peut pas démarrer vite, on revendra tout à des investisseurs ! »

En effet l’énergie déployée par cette unité de méthanisation sera vendue à Gaz de France selon un prix bonifié par l’Etat, ce qui permettra à ces agriculteurs d’obtenir une meilleure rentabilité. Pour autant ils n’attendent pas un retour sur investissement avant trois ans. Cela dit, rien n’est encore validé officiellement, puisque des associations écologistes contestent le bien-fondé du permis de construire et estiment que cette production sera fortement consommatrice d’eau. Aussi, ils ont déposé un recours à la préfecture de l’Ariège, à Foix.

Mais les agriculteurs qui ont vidé leurs poches pour investir plus d’un million d’euros dans l’aventure, préviennent. « Depuis le début on discute avec tout le monde, y compris les écologistes. Si on s’aperçoit qu’on ne pourra pas démarrer avant plusieurs années, nos exploitations seront en péril. Alors, pour éviter cela, on n’hésitera pas à tout revendre à des investisseurs qui, eux, auront les moyens de mener à bien ce projet !« 
 

En savoir plus : https://enerfip.fr/placer-son-argent/investissement-biomasse/arseme (lien vers la plateforme de financement participatif).
 

Ci-dessous, c’est ce terrain en Ariège qui doit accueillir le projet de 57 agriculteurs, dont Bernard Pujol et Jean Mistou, au cours des prochains mois.

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