Les vingt-huit pays de l’Union européenne ont exporté 151 milliards d’euros de produits agricoles et agroalimentaires l’an passé, soit 10 % de plus en un an. Les ventes de céréales, de viande de porc, de spiritueux et de poudre de lait ont permis de réaliser un excédent commercial en hausse de 52 % sur un an.
L’Union européenne (à vingt-huit) sacrifie-t-ele les revenus de ses agriculteurs pour être compétitive ? L’an passé, elle a exporté et importé 270 milliards d’euros de produits agricoles et agroalimentaires. En vendant 151 milliards d’euros (Mds d’€) de produits agricoles et agroalimentaires et en achetant quelque 121 Mds d’€, les vingt-huit pays membres ont dégagé un excédent commercial de 31 Mds d’€, en hausse de 52 % sur un an.
Cette performance est à rapprocher à celle de la France qui affiche en 2019 un excédent commercial de 8 Mds d’€ avec les pays tiers. Autrement dit, plus d’un quart du solde commercial agricole et agro-alimentaire européen a été réalisé par les agriculteurs français et l’industrie agroalimentaire française. Or la France n’a exporté que 24 milliards d’euros de produits hors de l’UE (+1,7 Mds d’€ sur un an), soit un sixième des ventes européennes. Aussi notre pays contribue plus fortement que ses voisins européens à l’excédent commercial de l’Union européenne.
L’Union européenne doit son excédent commercial à une gamme de produits quelque peu similaire à celle de notre pays. Il s’agit du blé (+ 1,9 Mds d’€ d’excédent ; + 81 % sur un an), des spiritueux et des vins (respectivement 10,8 Mds d’€ et 10 Mds d’€), et des produits laitiers (9,6 Mds d’€).
Entre l’Union européenne et la France, la grande différence porte sur le commerce des produits à base de viande. Les vingt-huit sont en effet excédentaires en viande de volailles (+ 1,2 Mds d’€) et en viande de porcs (+ 7,1 Mds d’€) mais ils sont déficitaires en viande bovine (687 millions d’euros) et ovine (- 678 M€). Alors qu’à son échelle, la France ne dégage qu’un petit excédent commercial en viande porcine (toutes destinations confondues).
Mais les vingt-huit pays membres sont, comme la France, fortement déficitaires en produits tropicaux (- 13 Mds d’€) et en oléo-protéagineux (- 13,6 Mds d’€).
Sur les 150 milliards de produits vendus, cinq pays en ont acheté pour plus de 70 Mds d’€, soit 40 % du total des ventes. Il s’agit des États-Unis (24,3 Mds d’€) de la Chine (15,3 Mds d’€), de la Suisse (8,5 Mds d’€), du Japon (7,6 mds d’€) et de la Russie (7,2 Mds d’€).
Mais la Chine et l’Ukraine sont les deux pays avec lesquels les exportations ont particulièrement progressé l’an passé (respectivement + 37 % et + 20 % sur un an).
L’Union européenne a aussi fortement accru ses ventes avec ses voisins méditerranées (Turquie, Egypte et Maroc) mais ces dernières portent sur des montants plus faibles.
L’an passé, la hausse modérée des importations européennes de produits agricoles et agroalimentaires (+ 2,5 % sur an) masque quelques fortes augmentations. Les achats de graines oléagineuses (4,4 Mds d’ €) à des pays tiers ont crû de 21 % (+ 747 millions d’€ sur un an) et ceux d’huiles végétales (autres que l’huile de palme et d’olive) de 30 % (2,9 Mds d’€, +660 millions d’euros sur un an).
Entretemps, les importations européennes de viande ovine (836 millions d’€) ont baissé de 20 % sur un an et celles de viande bovine (1,6 Mds d’€) de 4 %. Les accords commerciaux de libre échange n’ont pas généré un afflux de viandes sur le marché européen.
A l’import, les cinq principaux pays fournisseurs de l’Union européenne (35 % des achats) sont les États-Unis (11,8 Mds d’€), le Brésil (11,6 Mds d’€), l’Ukraine (7,4 Mds d’€), la Chine (6,1 Mds d’€) et l’Argentine (5 Mds d’€).
A défaut d’adhérer à l’Union européenne, l’Ukraine et la Serbie deviennent chaque année des partenaires commerciaux de plus en plus importants. Les deux pays font partie du top 5 des pays avec lesquels l’UE a accru fortement ses échanges l’an passé. L’Ukraine (1ère place) a exporté 1,7 Mds (+31,2 %) de produits en plus en un an et la Serbie (5e place) exporté 1,4 Mds d’€ (+ 24,6 %).
En savoir plus : https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/food-farming-fisheries/trade/documents/monitoring-agri-food-trade_dec2019_en.pdf (les statistiques fournies par la Commission européenne).
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