wiki 49 semaine 9 couverture

Désherbage mécanique : panorama des nouveautés

Carré : une herse étrille pour les Pros

Sommaire

Le vendéen lance sa nouvelle herse étrille de précision Pressius pour grandes cultures en complément des Sarclerse classique et de la Sarclerse Control, caractérisée par ses roues arrière pour améliorer le suivi de sol. À la différence de ces deux modèles, la Pressius permet à chaque dent d’appliquer une pression précise de 100 g à 5 kg, ce qui autorise une approche très fine des réglages et permet d’intervenir sur les cultures sensibles et sols hétérogènes. Commercialisée à partir de juillet 2022 dans des versions de 3 à 15 m, elle possède 6 rangées de dents contre 5 sur les Sarclerse pour éviter les bourrages. Les dents sont maintenues par un système composé de 4 éléments, dont trois sont en fibre composite résistante aux UV et à la chaleur et le dernier est un ressort. Une des pièces composites tient la dent, la seconde est liée au châssis et la troisième assemble le tout, tout en étant fixée à un système de tringlerie. Ce dernier est actionné par un vérin hydraulique pour chaque panneau. Ainsi, lorsque le chauffeur règle la pression depuis la cabine, le système applique une force identique sur chaque dent via cette tringlerie. Sur le même boîtier en cabine, des commandes sont prévues pour le verrouillage de la machine et le dépliage des panneaux. Les dents ont été conçues avec un angle agressif pour mettre à nu les racines des adventices. L’élément en lui-même a été réalisé avec une pointe décalée pour créer une légère vibration latérale lors du travail et éviter de tracer des lignes. Le design des dents est conçu pour un travail sur culture mais n’est pas adapté aux passages sur prairie. L’angle très agressif des dents entraînerait des bourrages rapidement.

Notons également que le vendéen a apporté des évolutions sur ses bineuses, comme la possibilité de les équiper d’un plus grand nombre d’outils, l’élimination de jeux mécaniques pour accroître la précision de guidage et un équilibre amélioré grâce à un gabarit plus compact. Enfin, il est possible de choisir un relevage vertical des éléments pour travailler dans des cultures hautes.

 

Horsch Transformer VF : de nouvelles largeurs et options

Caractérisée par son interface intégrée et commandée par caméra, la bineuse Transformer VF jusqu’alors disponible dans des largeurs de travail de 6 à 12 m se voit proposée en 9 et 18 m. En particulier avec les versions de 9 et 12 m, il est possible de travailler sur des largeurs de 6 ou 8 m. Les vérins du système de repliage à 180° sont situés dans le cadre pour les protéger des dommages éventuels. Le dégagement sous châssis de 660 mm permet également une utilisation tardive dans les cultures hautes. 
Le parallélogramme offre différents espacements entre les rangs. Désormais, les espacements de 15 cm et 30 cm sont également disponibles, permettant de couvrir des inter-rangs de 15 à 80 cm. La profondeur de travail peut être facilement réglée par paliers, sans outils. Par ailleurs, des équipements supplémentaires, tels que les disques et les tôles protège plants sont utiles pour éviter la projection de terre sur les plantes au début de leur croissance. Les roues de binage à doigts sont également disponibles pour lutter contre les mauvaises herbes sur le rang.
Photo Horsch
 

New Holland SRC SmartSteer : un guidage par caméra 

Deux largeurs de châssis, de 6,7 ou 9,9 m permettent de guider de 8 à 18 rangs avec des écartements possibles de 45, 50, 60 ou 75 cm. Chaque élément est monté sur un parallélogramme, pour assurer un bon suivi du sol et dispose de son propre contrôle de profondeur, grâce à une roue de contrôle individuelle. Deux roues de jauge positionnées à chaque extrémité de la machine viennent également renforcer la stabilité de l’outil. Les éléments de binage sont équipés de 5 dents vibrantes universelles ou 3 dents VCO. Deux protège-plants rotatifs complètent le dispositif, de manière à travailler au plus près du rang, sans projections. Ils sont réglables en largeur et peuvent être relevés lorsque les cultures atteignent un stade végétatif important. Le guidage est assuré par une caméra optique détectant les différences de couleurs entre le sol et les adventices, permettant ainsi de suivre le rang grâce au système d’interface hydraulique. Il est également possible d’y coupler un système de coupure de section, avec gestion Isobus ou pouvant travailler avec une solution GPS déjà existante sur l’exploitation. En option, des herses arrière facilitent la remontée des racines des adventices à la surface du sol accélérant ainsi leur dessiccation et des étoiles de binage permettent de travailler l’espace inter plants, pour une excellente finition du travail. Pour les modèles écartement 60-75 cm, une plateforme permettant le montage d’un semoir pneumatique compact est disponible, facilitant ainsi l’implantation de cultures associées lors du dernier binage de la culture, telles que le trèfle. Le gabarit routier limité à 3 mètres est préservé par un repliage en 3 à 5 parties.
Photo New Holland
 

Schmotzer : un grand dégagement pour la Venterra 2K

Distribuées en France par la société Stecomat, les bineuses Schmotzer (propriété de l’allemand Amazone depuis 2018) évoluent avec la Venterra 2K, une version destinée à offrir un dégagement sous châssis important et une hauteur de relevage des parallélogrammes de près de 50 cm. Ainsi, il est possible d’intervenir à un stade de végétation tardif. La nouvelle construction des parallélogrammes et du cadre principal est conçue pour supporter une sollicitation maximale et une vitesse de travail très élevée. Pour la campagne 2022, la Venterra 2K est disponible en différentes variantes, de 4,5 à 6,75 m avec des inter-rangs de 45, 50 et 75 cm, associés au modèle de parallélogramme KPP-L avec Section Control, ou KPP-M avec ou sans Section Control. Un système de caméra la guide précisément même à des vitesses de travail élevées. Les éléments de protection des rangs et les outils tels que les roues à doigts sur parallélogrammes à guidage séparé, les disques de buttage ou les herses suiveuses sont disponibles en option sur toutes les machines Venterra 2K et peuvent être équipés ultérieurement à tout moment. Le suivi précis en pente sans déport du tracteur est facilement réalisable grâce au châssis à déport parallèle. Le système de changement rapide Rapido permet de réduire à quelques minutes le travail nécessaire au remplacement des plaques de socs. Les outils en arrière, tels que les roues à doigts ou les disques de buttage sont montés sur un parallélogramme séparé avec un guide de profondeur séparé et permettent un suivi direct du sol, quelles que soient les conditions. En standard, tous les éléments sont intégrés avec des roulements sans entretien sur tous les parallélogrammes.
Photo Schmotzer Amazone

Pöttinger Tinercare V : une herse étrille constante sur toute la ligne

Depuis le 1er août dernier, Pöttinger commercialise la gamme d’outils de désherbage mécanique issue de sa collaboration avec CFS. Au programme, ce sont des bineuses, des houes rotatives et des herses étrilles qui viennent enrichir le catalogue de l’autrichien. Particularité de la herse étrille Tinecare V, sa dent à pression constante (de 0,5 à 5 kg) réglée hydrauliquement et à démontage rapide, dont le principe repose sur un ressort de compression (brevet CFS) sur un support en plastique rigide et de grandes roues de terrage (jusqu’à 4 pour le modèle 12,2 m), un châssis robuste (180×180 mm) avec une bonne répartition du poids et donc un tracteur homogène sur route la largeur, même lorsque la culture est en planches ou en buttes. La distance importante de 330 mm entre les 6 rangées et le dégagement de 450 mm assurent un travail sans risque de bourrage.  Pour le moment la gamme Tinecare se limite à deux largeurs de travail, soit 6,2 et 12,2 mètres, de respectivement 206 et 406 dents (8 mm de diamètre). Elle sera complétée plus tard par d’autres largeurs. Les deux modèles affichent un poids de 1300 et 2200 kg, nécessitant un minimum de 60 et 100 chevaux.
 

Lemken Steketee : une interface sur biellettes 

L’interface de guidage parallèle EC-Steer de Steketee, permet de faire la liaison entre le tracteur et la bineuse afin de guider très précisément cette dernière, quelle que soit sa marque et sa couleur. Contrairement à la plupart des concurrents, cette interface trois points ne coulisse pas latéralement sur une glissière, via un vérin hydraulique mais grâce à des biellettes décalant la bineuse, tel un parallélogramme, par rapport à l’axe d’avancement du tracteur. Le fonctionnement s’en trouve alors plus souple et la durabilité des pièces accrue. Pour les bineuses de largeur inférieure à 4 m, le positionnement de la caméra pour obtenir un champ de vision optimum n’est pas chose facile. Grâce au nouveau châssis de guidage parallèle EC-Steer 7 et à la nouvelle conception du châssis « ouvert en U» dans le milieu, il permet de positionner la caméra au centre de l’interface, ce qui offre non seulement un champ de vision plus large pour une détection des plantes plus efficace, mais facilite aussi le réglage de la caméra. Ce positionnement permet de conserver une bineuse centrée, là où d’autres systèmes ont besoin de décaler la bineuse à droite, ou d’augmenter le porte-à-faux. Les bineuses EC-Weeder 5V et 7V bénéficient également de cette nouveauté. Pour les plus grandes largeurs, de 6 à 13 mètres, le nouveau châssis de guidage parallèle EC-Steer 9 permet lui aussi d’atteler des outils de désherbage mécanique neufs ou anciens, peu importe la marque ou la couleur. Quatre roues porteuses lui sont dédiées. En option, ces deux châssis de guidage peuvent être équipés de roues pneus, roues fer citron (400 ou 500 mm de diamètre), d’une seconde caméra, d’un éclairage Led et d’un palpeur.
Photo Lemken Steketee

Lemken Steketee : l’IA au service du binage

C’est grâce à l’intelligence artificielle (IA) et un apprentissage des caractéristiques de chaque plante que la bineuse automatique intra-rang IC-Weeder reconnaît les cultures individuellement. Derrière cette technologie se cache un algorithme basé sur le principe du « deep learning ». Concrètement, des plants de betteraves sucrières ont été marqués manuellement à différents stades. Avec ces données, l’algorithme a créé lui-même une méthode d’identification des betteraves sucrières basée sur le profil de couleur, la texture, la forme, la taille et la position des feuilles. Contrairement aux systèmes de reconnaissance d’images classiques, la bineuse peut donc travailler même en conditions défavorables, car il est toujours possible de distinguer clairement la culture de la mauvaise herbe. Les caméras de chaque rang sont protégées sous un capot, de sorte qu’elles peuvent travailler en continu, indépendamment des influences de la lumière et de l’environnement. Elles transmettent 30 images par seconde à l’ordinateur de bord lors du passage de l’IC-Weeder IA. Il a de ce fait un taux de détection des plantes de plus de 95%. Les lames en forme de faucille se déplacent par pilotage pneumatique dans le rang et coupent jusqu’à deux centimètres de chaque plant. Un châssis parallèle hydraulique assure un guidage sécurisé de l’outil dans la culture.
Photo Lemken Steketee

Auteur: Mathieu Bonaventure

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