Exclusif ! Une étude réalisée par Agriculture & Environnement et publiée par WikiAgri Magazine montre que le pesticide le plus fréquemment utilisé en bio, le cuivre, est présent (en très petites quantités, sous forme de résidus) dans les vins bio.
Le prochain numéro (18) de WikiAgri Magazine est exceptionnel à deux titres. Il s’agit en fait d’un magazine co-réalisé par WikiAgri et Agriculture & Environnement, deux médias indépendants qui se rencontrent le temps d’un numéro, sur l’environnement en agriculture, et qui en dénonce les idées reçues. Et grâce à cette rencontre, sous la plume de Gil Rivière-Wekstein, directeur et fondateur de Agriculture & Environnement, WikiAgri offre à ses lecteurs habituels le compte-rendu et l’interprétation d’une étude exclusive : trois laboratoires indépendants ont analysé la présence de cuivre dans 29 échantillons de vins bio, provenant de toutes les régions de France (bouteilles achetées entre le 15 septembre et le 15 octobre dans un magasin spécialisé, Nicolas, ainsi que dans plusieurs grandes surfaces de la région parisienne : Carrefour, Auchan, Monoprix).
Or, il apparaît ainsi que tous les vins bio analysés (vous avez le listing précis dans le magazine), sans exception, contiennent effectivement des résidus de cuivre. Pour les trouver, il suffit de chercher à un niveau suffisamment pointu. De pousser l’étude plus loin qu’on ne l’a jamais fait pour la recherche de cuivre dans le bio, c’est-à-dire au niveau de recherche de résidus de pesticides dans les aliments issus du conventionnel. En d’autres termes, si on se donne les moyens de chercher, on trouve.
Pour autant, il ne s’agit pas de mener une campagne anti bio, loin s’en faut. Le bio a sa place dans notre agriculture, avec un marché qui lui est propre, des filières, des agriculteurs, des acheteurs… Mais de démontrer que lorsque Générations Futures trouve des résidus de pesticides dans les salades, ou Greenpeace dans les pommes, ce n’est pas obligatoirement dangereux : tout est question de mesures. Or, en l’occurrence, dans tous les cas, dans les études menées par Générations Futures ou Greenpeace, ou dans celle que WikiAgri publie et réalisée par Agriculture et & Environnement, les quantités de résidus trouvées sont très faibles, très largement en-deçà de représenter un quelconque danger pour la santé. Il semble donc inutile d’alarmer le consommateur et de vouloir l’empêcher de manger des salades ou des pommes, ou de boire du vin bio. L’objectif, avec cette étude sur les vins bio, est de rétablir la vérité sur les pommes et les salades, pas d’ajouter quelques viticulteurs bio, que nous respectons, à la liste des incriminés.
Il parait donc aujourd’hui indispensable de préciser le degré des mesures effectuées, avant d’y aller d’un effet d’annonce préjudiciable, en définitive, tout autant au consommateur qu’aux producteurs… Vous trouverez tous les détails de mesures dans notre magazine.
. Pour se procurer le n°18 de WikiAgri, numéro spécial réalisé avec A&E : comme tous les exemplaires de WikiAgri Magazine, ce numéro est envoyé à 45 500 exemplaires pour des exploitations de 150 hectares et plus, et pour nos abonnés. Pour beaucoup d’entre vous donc, il suffit d’attendre et de guetter sa boite à lettres, cette fin de semaine, début de semaine prochaine. Sinon, vous pouvez vous le procurez en laissant vos coordonnées sur ce lien https://wikiagri.fr/archives.
En savoir plus : http://agriculture-environnement.fr/actualites,12/un-pesticide-present-dans-100-des-vins-bio (le commentaire de Gil Rivière-Wekstein à propos de l’étude parue dans le numéro conjoint WikiAgri / A&E).
Ci-dessous, photo d’archives d’une vigne.
Ci-dessous, Une de notre prochain numéro, un numéro spécial commun à WikiAgri et Agriculture & Environnement.
si les consommateurs connaissaient le cahier des charges des produits bio et toutes les dérogations autorisées ils sauraient surpris.
Si on comparait les engrais minérales et non chimiques, au composte ou au fumier, la aussi on serait surpris.
Si les producteurs de bio ne veulent pas ce faire attaquer , il faudrait qu’ils respectent les autres agriculteurs et arrêter de les faire passer pour des pollueurs au vu des consommateurs .
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Pour préciser un peu l’article, on peut ajouter que le cuivre est l’un des rares produits utilisé comme fongicide utilisable en agriculture biologique. Le cahier des charges Bio ne le cache pas, et limite l’utilisation à 6kg/ha/an. Il n’y a donc pas de quoi s’étonner si l’on en retrouve à des doses infinitésimales dans les vins bio.
Je ne suis pas sûr que l’on puisse faire un parallèle avec l’article de Générations Futures sur les salades où il est dit que l’on a retrouvé sur quelques uns des échantillons des substances actives non autorisées en France et sur la majorité d’entre eux au moins un résidu de pesticides classé Perturbateur endocrinien.
Pour en revenir au cuivre, le problème, il me semble, vient surtout du fait que le cuivre ne « se dissout » pas mais à plutôt tendance à s’accumuler dans les sols. Un état de fait déjà pris en compte pour la Commission Européenne qui n’a autorisé cette utilisation que pour 7 ans à compter de janvier 2009 en attendant de trouver un produit de remplacement.
En lien, une fiche détaillée sur la toxicité du cuivre (et des autres substances actives) : http://www.sagepesticides.qc.ca/Recherche/resultats.aspx?Search=matiere&ID=374