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Des champs de céréales producteurs d’électricité, un horizon à ne pas exclure dans un proche avenir, selon Engie

L’agrivoltaïsme combine production agricole et production d’électricité. Grâce aux évolutions technologiques couplées à la recherche agronomique, des projets agrivoltaïques semblent désormais pertinents pour un grand nombre de productions, y compris en grandes cultures. 

 

 « L’agrivoltaïsme vise à coupler production agricole et production d’électricité. Son essor dépendra de la possibilité d’atteindre ce juste équilibre, explique Aline Chapulliot, responsable Nouvelle offre pour Engie. Il n’est pas question de privilégier la production d’électricité aux dépens de la production agricole. Au contraire, un des postulats de l’agrivoltaïsme est de ne pas chercher à optimiser le rendement électrique des panneaux photovoltaïques en sacrifiant la production agricole ».  

 
Des projets expérimentaux, visant à tester les différentes synergies, se développent actuellement au sein de centres de recherches ou de lycées agricoles par exemple. 

 
Chaque projet agrivoltaïque doit être dimensionné vis-à-vis du projet agricole de l’exploitant, de manière à proposer les technologies pertinentes pour ses cultures. En grandes cultures, certaines technologies méritent d’être développées.  

 
ENGIE Green, en partenariat avec Inrae, expérimente un dispositif de haies photovoltaïques en pâture, baptisé Camelia. L’objectif est de mesurer les effets agronomiques de l’installation de sa construction à son démantèlement. 

 
Ce premier dispositif pilote s’établira sur une surface de 1.5 ha, avec des haies implantées à 9 et 12 m d’écartement dans un axe Nord-Sud. Cette distance serait suffisante pour effectuer l’ensemble des travaux nécessaires au fil des saisons : fertilisation, épandage de fumier etc. 

 
La production d’électricité photovoltaïque permise par ce parc est estimée à environ 100 mégawattheure. Le rendement énergétique de ces panneaux, captant l’énergie des deux faces, se rapproche de la production qui serait obtenue avec des panneaux exposés plein sud du fait d’une bonne production le matin et le soir. 

 
L’essor de l’agrivoltaïsme, notamment en grandes cultures, devra se faire suivant les exigences réglementaires agro-environnementales de la Pac notamment. Les moyens de parvenir à assurer une plus-value environnementale aux projets agrivoltaïques seront dépendants des cultures et des technologies employées. 

 
Par exemple, dans le cas des installations verticales, la mise en place de bandes favorables à la biodiversité sur les zones où la mécanisation sera impossible du fait des installations, sera étudiée avec les porteurs de projets pour assurer aux agriculteurs la meilleure compatibilité avec les enjeux agro-environnementaux. 

 
Dans les champs de céréales, les espaces nécessaires à l’installation solaire seront loués pendant 25 à 40 ans à Engie. L’opérateur y installera les haies solaires et les reliera par des câbles pour réinjecter dans le réseau l’électricité produite. L’ensemble du projet sera sous la responsabilité du maître d’œuvre. L’agriculteur sera quant à lui bénéficiaire des droits réels d’exploitation sur l’ensemble du foncier exploité. C’est un réel partage de l’espace. 

 
Les panneaux seront fixés sur des pieux enfoncés entre 1,30 m et 2 m de profondeur avec, à leurs pieds, des câbles enterrés qui permettront d’assurer le transport de la production électrique des panneaux. A ces profondeurs, le sol pourra être cultivé sans endommager les installations. Et les adventices pourront être détruits par voie mécanique. Les installations seront entièrement réversibles. 

 
Mais surtout, le parc de panneaux installé ne devra pas entraver les projets des agriculteurs sur leurs champs tout au long de la durée du bail. Ces derniers doivent pouvoir changer d’activité en implantant, par exemple, des cultures pérennes à la place de céréales. 

 
« L’élaboration des projets d’installation de panneaux photovoltaïques en céréaliculture s’appuiera en partie sur les retours d’expériences de projets comparables, tels que le projet développé en partenariat avec l’Inrae sur des prairies pâturées par des bovins en Auvergne. Des expertises techniques spécifiques à chaque culture seront bien évidements nécessaires pour la bonne conception des projets », explique Aline Chappuliot. 

 
Sur le champ d’expérimentation du dispositif Camelia sont observés et analysés le comportement des animaux, la gestion des adventices et de la biodiversité, mais aussi la production quantitative et qualitative de l’herbe et la production d’électricité. L’étude du microclimat sous les panneaux et l’évolution de la biodiversité sur les parcelles feront aussi partie des champs d’investigations. 

 
À cette fin, une série de capteurs sera posée sur le site pour collecter les données nécessaires. Et l’Inrae sera associé aux recherches pour observer les résultats agronomiques de ces expérimentations. Une parcelle témoin sera mise en place pour une comparaison des résultats. 

 
L’enjeu de ces expérimentations sera d’élaborer le premier modèle de production viable qui combinera production d’énergie et production agricole 

 
« Le monde de l’élevage sera ainsi associé à la transition agro-écologique de l’agriculture française », souligne Aline Chappuliot. 

 
Une démarche similaire sera suivie pour élaborer les systèmes agrivoltaïques en grandes cultures. 

 
 
L’indemnisation versée à l’agriculteur et au propriétaire 

 
La production d’électricité photovoltaïque constituerait un complément de revenu pour l’agriculteur. Afin de limiter l’effet de rente foncière lié à ce type de projet et soutenir les projets agricoles, l’indemnisation versée par Engie sera répartie entre le propriétaire et l’exploitant dans des conditions à définir en fonction de chaque projet. 
 « Pendant la durée du bail, l’indemnisation pourrait être envisagée sous plusieurs formes, rapporte Aline Chapulliot. Outre le complément de rémunération dédié à l’exploitant ainsi que l’indemnité dédiée au propriétaire, ENGIE Green peut proposer que ce soutien prenne d’autres formes afin de répondre aux spécificités de chaque projet agricole ».  

1 Commentaire(s)

  1. L’agrivoltaïsme est une catastrophe écologique et climatique ! Les panneaux photovoltaïques peuvent avoir des usages ponctuels (pour des installations hors réseau) mais ils ne seront jamais rentables, actuellement les mines et les fabricants de silicium sont en Chine avec des esclaves : https://www.rtbf.be/article/panneaux-photovoltaiques-une-face-cachee-controversee-10985893

    En Nouvelle Aquitaine, le président de région prévoit de raser 1000 hectares de forêt pour installer des « fermes « solaires … ce sera un massacre ! Il faut de la fraicheur et du vivant, donc du VEGETAL et pas du minéral qui chauffe et grille TOUT !
    Il faut savoir aussi que l’énergie grise des panneaux photovoltaïques est aussi importante que l’énergie produite, donc ce n’est pas rentable !
    https://www.instagram.com/p/Ceh4CDvod-3/

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