Lors du colloque organisé par le club Démeter intitulé « L’agriculture en 3D, défense, diplomatie, développement », les intervenants ont montré quels étaient les enjeux, au XXIe siècle, de l’agriculture et de ses paysans, au-delà de ceux de nourrir la planète, de produire des biomatériaux et des biocarburants…
Nourrir Paris quitte à affamer les campagnes. Sous l’ancien régime, les rois de France redoutaient tant les révoltes des Parisiens, qu’ils veillaient à ce que la capitale soit approvisionnée même les années de disette! Alors que les paysans n’avaient pas eux-mêmes assez de grains pour s’alimenter.
En fait, l’agriculture ne nourrit pas seulement les peuples. Ses missions relèvent aussi de la diplomatie, de la défense et du développement économique et rural. Depuis que l’agriculture existe, les questions agricoles ont autant généré de conflits qu’elles en ont résolus.
Mais c’est à l’échelle mondiale que les enjeux stratégiques de l’agriculture et de l’alimentation du XXIe siècle sont appréhendés. Le 5 juillet dernier, les intervenants invités par le club Déméter et son directeur Sébastien Abis, pour participer au colloque intitulé « L’agriculture en 3D, défense, diplomatie, développement » l’ont très bien démontré. Et en s’appuyant sur des exemples concrets, ils ont tenté de définir quels pourraient être les rôles des acteurs français face à ces défis alimentaires.
La planète a les moyens de nourrir sa population (2 700 Kcal sont disponibles par personne et par jour) et pourtant plus de 815 millions de personnes sont malnutries (derniers chiffres connus en 2016).
D’ici 2050, l’offre agricole devra être multipliée par trois pour nourrir plus 9 milliards d’individus.
Par ailleurs, l’agriculture est au cœur des changements de société, des modes de vie et des régimes alimentaires. Les classes moyennes sont affamées de produits carnés. Or dans le même temps, les consommateurs urbainisés sont de plus en plus déconnectés des réponses que les paysans peuvent leur apporter pour les satisfaire.
Mais l’augmentation de la production agricole n’apportera pas les résultats escomptés sans une meilleure répartition de la nourriture produite et sans avoir adopté des politiques de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Défense, diplomatie, développement : la multifonctionnalité institutionnelle de l’agriculture donne du sens aux politiques agricoles conduites par l’Union européenne, par le continent nord américain ou encore en Chine par exemple.
Ces politiques ne visent pas seulement à verser des subventions aux agriculteurs européens ou américains ou encore à fixer des prix agricoles et à taxer les produits importés. Elles visent d’abord à garantir la souveraineté alimentaire des pays et à avoir ainsi les moyens de peser sur la scène internationale.
Les excédents agricoles exportables sont des outils diplomatiques efficaces. Depuis le retour de la Russie et de l’Ukraine sont redevenues les premiers pays exportateurs de blé de la planète, le bassin de la Mer Noire est le centre névralgique des marchés mondiaux des céréales.
« L’agriculture est un pilier pour la souveraineté et le rayonnement français », souligne Pascal Boniface, le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Les exportations de céréales allègent le déficit de la balance commerciale de notre pays tout en contribuant à la sécurité alimentaire des pays importateurs.
« Considérer que la guerre est le premier facteur d’instabilité alimentaire serait nous donner bonne conscience à bon marché », dénonce Bertrand Badie, professeur à Science Po. Dans un proche avenir, le dérèglement climatique poussera davantage des populations à migrer que les conflits. Elles seront irrémédiablement attirées par les régions et les pays où la sécurité alimentaire est garantie.
Mais c’est d’abord au niveau local que se jouent les enjeux de l’agriculture duXXIe siècle selon Sébastien Treyer de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Plus de 95 % de la production agricole est consommée à moins de 5 kilomètres de son lieu de production. Et c’est cette production locale mal valorisée qui incite les populations à migrer faute de revenus suffisants. D’où l’importance de rendre l’accès aux marchés plus aisé afin d’intégrer les paysans dans l’économie d’échanges en créant des circuits commerciaux.
Les enjeux stratégiques de l’agriculture sont aussi des enjeux d’emploi. Avec une population africaine appelée à doubler d’ici 2050, le secteur agricole devra être en mesure d’occuper un tiers des 440 millions actifs en âge de travailler. L’alternative sera sinon l’exode et l’immigration.
Or selon, Mamadou Goïtan, directeur de l’institut de recherche et de promotion des alternatives de développement en Afrique, il ne peut y avoir d’urbanisation sereine dans les pays où le PIB par habitant est inférieur à 1000 dollars. Sinon, elle concentre la pauvreté dans campagnes.
Au XXIe siècle l’agriculture sera, comme les siècles précédents, intégratrice. Dans les zones rurales délaissées, elle offre à des populations de migrants la possibilité de s’installer et de développer des activités agricoles et artisanales. Des villages en Italie du sud ont ainsi été repeuplés de réfugiés.
Mais lorsque la situation est déjà tendue, l’hostilité des populations autochtones est inéluctable. L’agriculture est alors source de conflits. En Afrique subsaharienne, les éleveurs transhumants et les agriculteurs sédentarisés se disputent les mêmes terres puisque les pâturages sont gagnés par l’extension du désert.
Aussi, l’essor des économies des pays émergents repose sur des politiques d’investissements pour doter les zones rurales d’infrastructures nécessaires pour rendre l’activité agricole plus productive et moins vulnérable aux aléas climatiques.
Mais les trois dimensions défenses, diplomatie et développement de l’agriculture nécessitent des solutions innovantes, s’appuyant sur la recherche. La France est pour cela bien placée car l’Inra est le second organisme de recherche le plus important au monde.
Il s’agira d’inventer le « régime alimentaire de demain, qui sera à la fois bon pour la santé et l’environnement », a défendu Philippe Mauguin, président de l’Inra.
L’organisme devra aussi concevoir des systèmes de production agro-écologiques, peu gourmands en intrants tout en contribuant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
Seul un prix de la tonne de carbone plus élevé accompagnera la transformation de l’agriculture vers une neutralité en carbone en rémunérant les services environnementaux rendus par l’agriculture.
L’initiative 4 pour 1000 retenue en 2015 lors de la conférence sur le climat qui s’est tenue à Paris est un cas d’école de ce que l’agriculture peut apporter comme solution en matière de défense et de souveraineté alimentaire, de diplomatie et de développement. Cette initiative lie les trois dimensions de l’agriculture.
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c’est
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