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Dans le Tarn, deux agriculteurs créent la première unité de méthanisation d’Occitanie

Dans le Tarn, une unité de méthanisation créée dans la ferme de deux agriculteurs et reliée au réseau de distribution de gaz de GRDF vient de voir le jour. Une première en Occitanie.

Ce n’est un secret pour personne. Les agriculteurs de l’Hexagone sont toujours plus sensibilisés à la protection de l’environnement. C’est précisément le cas de Pierre Assemat, un jeune agriculteur et de Jacques, son père. A quelques encablures de leur ferme, située à Aiguefonde, entre Castres et Mazamet, dans le sud du Tarn, tous deux viennent de mettre en service une unité de méthanisation raccordée au réseau de distribution de GRDF.

Une grande première en Occitanie dénommée Biométharn que la présidente de la Région, Carole Delga, est venue inaugurer, il y a plusieurs jours. Puisqu’aux côtés de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le Conseil régional a financé à hauteur de 30 % ce projet d’un coût total de 3 millions d’euros.

20 % des besoins de la vallée pourvus

Le reste de l’enveloppe financière est représentée par des emprunts bancaires. Pour eux, à la tête d’une exploitation de 360 hectares et d’un troupeau de 340 vaches laitières et à viande, tout a commencé en 2008 par la mise en place de diverses études liées à une agriculture verte. Et en 2010, ils installent des panneaux photovoltaïques sur le toit de l’un des bâtiments réservé à la stabulation des laitières.

C’est alors qu’ils pensent à prendre une initiative forte concernant la méthanisation. Aujourd’hui, l’installation qui transforme leurs déchets, c’est-à-dire le lisier, la paille et le fumier en gaz et en fertilisant naturel, reproduit les conditions d’un estomac de bovin. Cette unité a aussi pour conséquence une économie d’herbicide et les résidus de la production de gaz sont un engrais naturel que la famille Assemat utilise sur ses cultures.

« On ressent une vraie satisfaction d’avoir réussi à le faire, car tout est pensé en circuit fermé et on boucle la boucle. D’autant que nous vendons un peu plus de gaz que prévu car les intrants en produisent plus que ce que nous avions imaginé ! » se réjouit Pierre Assemat. Vendu au tarif conventionnel à un petit industriel privé, le gaz permet d’alimenter 20 % des besoins de cette vallée du Thoré.

Un pari gagné et des installations bientôt rentables ?

Au total, 2 614 habitants sont concernés, de même que la mairie d’Aiguefonde qui confie le traitement de ses tontes de pelouses à Biométharn. On parle donc d’économie circulaire. Pour autant l’ensemble a nécessité de nombreuses visites sur les installations à l’identique déjà devenues réalité en France comme à l’étranger. Car il a bien fallu que Pierre et Jacques Assemat se déterminent quant au choix de la méthanisation la plus adaptée.

« Finalement on s’est décidés pour la méthode liquide parce que notre effluent principal, le lisier, il l’est déjà et il aurait été très coûteux de le sécher » appuie Pierre Assemat. Dans huit ans, les installations de Biométharn doivent être amorties et tout laisse croire à ses concepteurs qu’elles seront rentables. Puisqu’ils répètent à l’envi que même si la production n’a démarré que depuis trois mois, elle est « déjà conforme au plan de marche et tout fonctionne très bien ».

A ce jour 40 unités de méthanisation sont recensées en France, mais si la famille Assemat réfléchit déjà à la question de la rentabilité, c’est parce qu’elle a bien conscience qu’elle s’est lancée dans un pari un peu fou. Mais elle se dit également que, d’ici 2030, quelque 30 % de gaz renouvelable circuleront dans le réseau, contre seulement 1 % aujourd’hui.
 

Ci-dessous, c’est ici dans le sud du Tarn et grâce à cette unité de méthanisation que la famille Assemat alimente 20 % des besoins de la vallée en gaz.

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