Depuis près de deux ans un jeune viticulteur du Gers cultive de l’orge mais aussi du houblon. Car il a lancé sa production de bière 100% paysanne. Et déjà il enregistre un certain succès.
Le Gers, son foie gras, son floc de Gascogne, son armagnac et désormais, voici même sa bière 100 % paysanne et bio. Cette dernière est produite dans le petit village de Dému, par Rémi Mouton, 27 ans, au sein du domaine viticole familial de Burosse. Une activité qui réjouit Joël, son père, viticulteur qui œuvre pour la coopérative des vins de Plaimont. « C’est nécessairement motivant parce que c’est nouveau pour nous. On ne peut pas dire que ce soit la routine. Au contraire, cela permet de voir plus loin ! », lâche-t-il tout sourire.
Car il faut dire que pour mener à bien son entreprise, Rémi Mouton qui se définit comme un vigneron-brasseur cultive cinq hectares d’orge et entretient une imposante houblonnière de cinq mètres de haut. Cette situation, il en a rêvé depuis si longtemps qu’il s’est lancé dans des études en agriculture et en œnologie, à Toulouse (Haute-Garonne). Puis en 2015, ses diplômes d’ingénieur en poche, il est revenu dans le Gers voisin pour être embauché comme maître de chai. Sauf qu’il souhaite travailler chez lui. C’est alors que la possibilité de produire de la bière germe dans son esprit. Histoire d’appliquer les mêmes principes que pour le vin.
« Ici on sait le faire fermenter depuis longtemps, alors de la bière aussi. Il y a un parallèle évident entre les deux ! », souligne-t-il. Le projet est donc lancé en mars 2017 et le premier brassage intervient au mois d’août. Mais pour ce faire, il a dû investir 40 000 € et acheter un tank à lait qu’il a déniché sur internet et auquel il a apporté des modifications.
Dès à présent son initiative est un petit succès. A raison de trois ou quatre brassages par mois, la production totale est de 18 000 litres, soit 35 000 bouteilles conditionnées jusqu’à aujourd’hui.
Quant au chiffre d’affaires, il s’est établi à 70 000 € pour l’année dernière. « Je n’ai peut-être pas encore atteint complètement mon rêve, mais j’ai au moins dépassé mes objectifs. Donc je suis content ! », se félicite Rémi Mouton qui se rémunère, pour l’heure à hauteur de 900 € par mois. « Bien sûr il y a des choses à améliorer, mais j’ai voulu quelque chose d’original, sans que ce soit trop amer. »
Le résultat est d’ailleurs d’une bonne tenue. Puisque la Cadette de Burosse, c’est son nom, est très fine, légère et particulièrement désaltérante. Une gamme de bières brune, blanche, blonde ou éphémère vendue en circuit court, surtout dans des épiceries fines du département et des Landes, comme dans les Hautes-Pyrénées et de Toulouse, dans laquelle le houblon est bien ressenti.
L’ensemble est la conséquence heureuse d’une belle coopération familiale. Brice, son frère, ancien commercial en vins de Bordeaux, Renée, sa mère, son père donc, et Victor, un cousin, graffeur de son état, apportent tous leur pierre à l’édifice pour semer l’orge, mettre en bouteille, étiqueter et procéder aux livraisons. Finalement, seule la partie malterie s’effectue dans le Tarn.
Désormais Rémi Mouton entrevoit déjà le développement de son entreprise. Il entend acquérir cette année une embouteilleuse semi-automatique, pour faciliter certaines tâches de la chaîne de brassage et la mise en bouteille et ainsi favoriser un confort de travail.
En savoir plus : https://www.vigneronsbrasseursdeburosse.com (site internet) ; https://www.facebook.com/LaCadettedeBurosse (leur page Facebook).