Avec un prix de base équivalent à 188 € les 1 000 litres, la crise du lait devient insoutenable pour les producteurs laitiers néo-zélandais, a déclaré John Wilson, président de la coopérative Fonterra.
La crise du lait dure en Nouvelle-Zélande, plus gros exportateur mondial laitier. En guise d’étrennes pour 2016, Fonterra, la principale coopérative laitière néo-zélandaise (90 % de la collecte du pays) a annoncé à ses adhérents qu’elle révisait à la baisse le prix moyen du kilo de poudre de lait auquel ils seraient payés pour la campagne 2015/2016.
Le prix de base sera de 4,15 dollars néo-zélandais (NZD) contre 4,60 NZD (ou 208€/1 000 l) encore envisagés en décembre dernier. En ajoutant les dividendes, le kilogramme de poudre de lait payé aux éleveurs serait ainsi de 4,50 NZD en moyenne (203 €/1 000 l), contre 4,95 NZD initialement prévu (223 €/1 000 l).
Le renchérissement du dollar néo-zélandais par rapport au dollar américain renforce l’ampleur de la crise vécue en Nouvelle-Zélande et accroît la baisse du prix du lait payé aux éleveurs. En décembre dernier, le prix de base avait perdu 0,45 NZD (soit 20 €/1 000 l) par rapport au mois de novembre et même un peu plus d’un NZD (ou 49 €/1 000 l) par rapport à son niveau de mai 2015.
Comme pour les Européens, l’embargo sur les produits frais décrété par la Russie, mais aussi la moindre demande des pays pétroliers, expliquent la mauvaise conjoncture des marchés des produits laitiers. Ces deux phénomènes s’ajoutent à la baisse des importations chinoises.
Selon John Wilson, le président de Fonterra, la crise est plus longue que prévue. Les éleveurs néozélandais en ont pris conscience. Ils ont réagi en produisant moins. En décembre dernier, la collecte de lait était inférieure de 5 % par rapport à 2014 à la même période. Et elle a baissé de 4 % depuis le début de la campagne 2015/2016, en comparaison à la précédente tandis que l’Australie maintenait sa production à son niveau de l’an passé.
« Le rééquilibrage des marchés des produits laitiers dépend dorénavant de la capacité de l’Union européenne et de la volonté de ses éleveurs à réduire eux aussi leurs production de lait », défend John Wilson. Autrement dit, la crise dure car les Européens produisent trop !
Les éleveurs néozélandais n’envisagent pas autrement la fin de la crise. Ils sont impatients car le niveau actuel du prix du lait la rend insupportable!
Mais à moyen terme, Fonterra reste optimiste. « La demande de produits laitiers internationale poursuivra son expansion en raison de la croissance démographique mondiale de plus en plus urbaine et de l’augmentation de la demande de produits laitiers des classes moyennes », assure John Wilson.
En savoir plus : http://www2.fonterra.com/our-financials/farmgate-milk-prices (sur le site de la coopérative Frontera, les évolutions du prix du lait néo-zélandais) ; https://wikiagri.fr/articles/crise-laitiere-lexemple-neo-zelandais/6314 (précédent article de WikiAgri sur la crise laitière en Nouvelle-Zélande).
Notre illustration ci-dessous montre un élevage laitier en Nouvelle-Zélande, et est issue du site Fotolia. Lien direct : https://fr.fotolia.com/id/54098938.