Fin juillet, l’excédent des échanges commerciaux agroalimentaires est en recul sur douze mois de 1,3 milliard d’euros. Les baisses annoncées des exportations de céréales et de produits laitiers, aussi bien en montant et qu’en volumes, et les importations croissantes de fruits et de légumes, détérioreront davantage le solde commercial.
Mois après mois, le service de la statistique et de la prospective (Ssp) du ministère de l’Agriculture publie des chiffres du commerce extérieur agroalimentaire déconcertants.
Après un recul de 176 millions d’euros (M€) en juin dernier par rapport au même mois de 2015, l’excédent commercial annoncé par le Ssp pour le mois de juillet, est de nouveau inférieur à son montant de l’année précédente. La baisse est de 275 M€. Ce qui porte le solde à 601 M€ seulement.
Le gouvernement français ne peut plus compter sur les échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires pour redresser la balance commerciale de notre pays. Fin juillet, l’accroissement de son déficit de 1,8 milliard d’euros (Mds d’€) sur douze mois (47,5 Mds d’€ contre 45,8 Mds d’€ fin 2015) est en grande partie lié au recul des performances des filières agroalimentaires à l’export (- 1,4 Mds d’€). Fin juillet, l’excédent commercial n’était plus que de 8 Mds d’€ contre 9,4 Mds d’€ sur douze mois, un an auparavant.
Chaque mois, un nouvel indicateur vire à l’orange ou au rouge. Les ventes de céréales baissent continuellement et affichent déjà un recul de 8 % sur les douze derniers mois (- 400 M€). Les produits laitiers ne génèrent qu’un excédent de 3,1 Mds d’€ (-8 % sur un an). Par rapport 2014, le recul est de près de 500 M€.
Tous produits confondus, le solde du commerce extérieur agroalimentaire dépasse légèrement les 4 Mds d’€ au terme des sept premiers mois de 2016, en baisse de 1,2 Mds d’€ par rapport à 2015.
C’est avec l’Union européenne que la baisse est la plus importante : – 60 %. L’excédent commercial n’est plus que de 708 M€ contre 1,5 Mds d’€.
En année pleine, ilétait le plus important en 2013 (5,4 Mds d’€) et depuis il n’a cessé de diminuer (2,9 Mds en 2015).
En 2016, les mauvaises récoltes de céréales augurent des exportations de blé et d’orge de nouveau en net recul dans les mois à venir vers les pays tiers de l’UE. Donc de nouvelles baisses de l’excédent agroalimentaire puisqu’aucune filière n’est en mesure de compenser ces manques à gagner. Les déficits des filières « fruits et légumes », par exemple, s’aggravent (2,4 Mds d’€, en hausse de 600 M€ sur 18 mois).
Cet été, la Fnsea évaluait à près de 2 milliards d’euros la baisse de la production de céréales en France. Et en prenant en compte la faiblesse des prix du lait et de la viande bovine, le manque à gagner de la ferme France serait de 3 Mds d’€, voire 4 milliards, selon Xavier Beulin, président de la Fnsea, lors de son intervention au Space le 13 septembre dernier.
Ces pertes se traduiraient mécaniquement par une nouvelle détérioration de la balance commerciale agroalimentaire. Son excédent pourrait passer aisément sous le seuil de 7 Mds d’€ et ensuite avoisiner 6 Mds d’€ fin 2016 ou courant 2017, si les prix des produits agricoles ne se redressent pas ! Du jamais vu !
Certes le déficit des « viandes préparations » diminue grâce à la reprise du marché du porc mais, il reste très élevé (808 M€). Le redressement spectaculaire des exportations permet à la filière porcine de dégager un excédent de 89 M€ au cours des 7 premiers mois de l’année 2016 contre un déficit de 66 M€ en 2015, à la même époque. Mais il est largement insuffisant.
Seules les boissons affichent de très bonnes performances avec un solde commercial de 11,3 Mds d€ fin juillet sur douze mois (en hausse de 2,8 %).
Sans les expéditions de vins, de champagne et d’eau de vie, le commerce extérieur agricole et agroalimentaire serait déficitaire de 3,2 Mds d’€.
C’est en comparant les chiffres du commerce extérieur de ces derniers mois avec ceux des années précédentes que l’on mesure l’extrême gravité de la situation. Quand les prix des céréales étaient au zénith en 2012, l’excédent agroalimentaire était alors de 11,3 Mds d’€ avec des céréales vendues à l’export pour 9,4 Md’€. Mais depuis deux ans, les marchés mondiaux de matières premières semblent s’être durablement inscrits dans un cycle de prix très bas.
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Bizarre, vous avez dit bizarre …comme c’est bizarre ! Labourage et pâturage, nos deux mamelles franchouillardes, sont désormais à sec et seules nos « boissons »arrivent encore à étancher notre déficit qui joint désormais le conjoncturel d’une année de m… au structurel orchestrée par la finance et les lobbys.
La ferme France est malade, à force de PACtiser avec les arrangements feutrés de la cogestion, son édifice ne repose plus désormais que sur les seuls piliers du temple du libéralisme sauvage.
Parce qu’une France sans paysans c’est comme une terre sans ver
de terre, parce qu’ à vouloir toujours croire à l’infini du progrès dans un monde fini à force d’inconscience collective programmée, on arrive toujours à la question : to be or not to be … CETA dire que le mariage entre BAYER et MOSANTO en robe de TAFTA n’est pas forcément l’amour est dans le pré …avec ou sans « coach de vie »!