Pour choisir les variétés qui ont le plus de chance de vous apporter le meilleur rendement, la précocité est le premier critère de choix. Il faut aussi regarder la régularité des performances et la tolérance aux maladies les plus fréquentes sur vos parcelles. Par le travail des sélectionneurs, les variétés récentes présentent un maximum de garanties sur un maximum de critères.
Le choix d’une variété de maïs est un compromis entre plusieurs facteurs : une précocité adaptée à l’offre climatique, la régularité des performances et la tolérance à certains stress tels que la verse, la sécheresse, le stress thermique ou aux maladies…
Nouvelle édition !
Réussir son maïs grain pour la campagne 2024
Le premier critère de choix est la précocité, qui est définie par la somme de températures en base 6-30°C nécessaire pour atteindre la maturité physiologique (30-32% d’humidité du grain) depuis le semis.
Une variété tardive a un cycle plus long et produit plus en situation peu limitante en température et en eau. Une variété plus tardive obtient en général un rendement supérieur de 0,5 à 2,5 q/ha par point de tardiveté, un avantage contrebalancé toutefois par le surcoût dû au séchage et les contraintes techniques que l’on risque avec une date de récolte tardive.
Choisir une variété trop précoce par rapport à ses conditions pédoclimatiques limite le potentiel de rendement. Mais, en situations plus limitantes en températures, ou en eau durant la fin de croissance des grains, les variétés plus précoces s’expriment proportionnellement mieux.
Plutôt que de miser sur une variété qui pourra atteindre un excellent rendement quand les conditions sont optimales, il est plus intéressant d’avoir une variété régulière, celle qui s’en sortira correctement, quel que soit le climat de l’année. Arvalis explique que « la régularité des résultats, s’apprécie à l’aide des références des années antérieures, des comparaisons entre les régions, et de la stabilité entre les essais de l’année ». Les variétés les moins sensibles au stress hydrique et thermique ont plus de chances de présenter des résultats réguliers.
Un autre critère à prendre en compte est la robustesse d’implantation, la vigueur de départ d’une variété. C’est pendant la première période de la culture, avant la floraison, que se mettent en place les composantes du rendement. Une variété robuste aura une levée rapide et homogène, elle tolérera bien les applications herbicides et aura une programmation régulière du nombre de rangs du futur épi.
La tenue de tige reste aussi un critère important de choix de variétés. Non seulement elle a des conséquences sur l’élaboration du rendement, mais aussi sur la facilité de récolte. La qualité des tiges en fin de cycle, appréciées par des symptômes de tiges creuses d’origine physiologique et pathologique, bien que pas toujours prédictive de tous les types de verse, est une information complémentaire.
Sur le site www.varmais.fr, proposé par Arvalis, le Geves et l’UFS, retrouvez toutes les variétés que vous pourrez choisir selon leur créneau de précocité et comparez les variétés entre elles sur différents critères pour choisir celles qui répondront le mieux à vos objectifs. Cet outil présente, en toute neutralité, des références puissantes et fiables, issues des réseaux d’essais.
Vous y trouverez les résultats d’essais sur les 30 nouvelles variétés proposées à l’inscription en 2023 ainsi que les 33 variétés expérimentées en post-inscription. La création variétale permet un gain génétique moyen, chaque année, de 1% de rendement.
Enfin, le choix de ses variétés doit intégrer le risque maladies propres à chaque parcelle. Les maladies les plus souvent rencontrées sont la fusariose, le charbon, l’helminthosporiose. Selon les problèmes rencontrés, il faudra privilégier des variétés tolérantes.
À partir de données arrêtées au 1er août, Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, a estimé la récolte de maïs à 11,2 millions de tonnes. Cette récolte serait supérieure de 2,6% à la récolte 2022, mais inférieure de 15,8% à la moyenne 2015/2022. En effet, les surfaces ont diminué de 10,3% par rapport aux semis 2022.
Le rendement moyen est estimé en hausse de 14%, à 86,4 q/ha, ce qui est proche de la moyenne quinquennale.
En non irrigué, le rendement serait de 79,7 q/ha, soit une hausse de 20,4% par rapport à l’année sèche de 2022. Par rapport à la moyenne 2018/2022, cette hausse ne serait que de 2,5%.
En cultures irriguées, Agreste estime le rendement à 110,6 q/ha, soit une hausse de 6,7% par rapport à 2022 et de 1,8% au regard de la moyenne quinquennale.
Cécile Julien