Un épandeur d’engrais centrifuge est un équipement indispensable pour celui qui souhaite sécuriser son rendement. Il permet l’apport de fertilisants organiques et minéraux essentiels au bon développement des végétaux.
Pour le choisir plusieurs critères entrent en ligne de compte. Retour rapide sur les cinq questions à se poser avant d’investir dans un distributeur d’engrais.
Voir également le guide : epandeur-engrais.fr
La combinaison de deux distributeurs augmente la capacité tout en améliorant l’équilibre des charges sur le tracteur. Mais elle présente aussi comme intérêt d’épandre deux types d’engrais aux propriétés physiques différentes en un seul passage.
Il existe différents systèmes de distributeurs d’engrais. Les deux principaux sont les distributeurs portés et les épandeurs traînés. Les traînés sont généralement très onéreux. Ils sont donc réservés à de très grandes exploitations et des ETA.
Les portés ont l’avantage d’être plus maniables. Les gabarits sont très différents et peuvent s’adapter à tout type d’exploitation, notamment grâce aux nombreuses possibilités en termes de rehausses et équipements associés.
Cinq grandes marques se partagent la plupart du marché : BOGBALLE, KUHN, AMAZONE, KVERNELAND, VICON et SULKY.
Pour aller au-delà des capacités habituelles des distributeurs d’engrais portés, plusieurs constructeurs proposent une version traînée, pour une autonomie triplée par rapport à un appareil porté. Kuhn, Sulky, Amazone et Bredal se partagent un marché avec des appareils de 7000 à 15500 l en simple ou double essieux. Compte tenu du coût élevé, c’est en entreprise de prestations qu’on les trouve le plus souvent, pour l’épandage d’engrais granulés, les calcaires broyés ou encore les amendements pulvérulents.
Les machines présentes sur le marché détiennent des capacités de 500 à 5550 l pour des largeurs de travail de 9 à 54 m.
L’une des premières questions à se poser est donc celle de la capacité et la largeur de travail les plus adaptées à votre exploitation. Ces deux critères de choix seront fonction de votre structure.
Il existe par exemple de petites machines, comme le MDS chez KUHN. Ce dernier est utilisé sur de petites exploitations, particulièrement en maraîchage, en viticulture et en arboriculture. Les capacités de 500 à 2000 l pour des largeurs de 10 à 24 m suffisent alors amplement.
D’autres machines, plus imposantes, vous offrent des capacités intéressantes pour fertiliser un grand nombre d’hectares en peu de temps : le X50+ de SULKY, le EXACTA TLX GEOSPREAD de KVERNELAND ou le ZA-TS d’AMAZONE par exemple. Ces dernières sont plus adaptées au travail sur grandes cultures.
L’alternative économique pour prolonger l’autonomie d’un distributeur d’engrais, le ravitailleur basculant ou à élévateur. Principaux fournisseurs, les champenois Sopema et Perrein proposent des appareils de 4000 à plus de 9000 l, qui en plus de limiter l’usage d’un tracteur suffisamment costaud pour soulever un gros distributeur, permettent d’être dissociés lorsque les conditions sont humides.
Les réglages peuvent être manuels, hydrauliques, électriques ou automatiques en fonction des modèles. Les marques proposent également différents équipements plus ou moins pertinents pour votre exploitation. Vérifiez qu’ils correspondent bien à votre utilisation du matériel :
L’ergonomie du matériel est gage de votre confort. Ce point reste essentiel pour pouvoir travailler efficacement dans votre parcelle pendant les périodes de pointe que représentent généralement la fertilisation de vos cultures.
Pour régler le débit et la largeur de travail, les modèles les plus simples sont manuels.Vous passerez forcément par l’étalonnage du débit avec des bacs.
D’autres proposent un réglage hydraulique ou électrique depuis la cabine. Enfin,les plus évolués sont utilisables sans essais initiaux et modulent le débit en fonction de l’avancement (avec le DPAE : débit proportionnel à l’avancement).
Le modèle ROTAFLOW RO-XXL de Vicon propose par exemple la pesée continue EASY WEIGHT associée au système de réglages GEOSPREAD. Ce dernier permet une économie de 5 à 15% d’engrais selon la marque.
Ces modèles se rentabilisent bien malgré leur tarif, à condition de détenir quelques dizaines ou centaines d’hectares, ou que vous soyez en ETA. Les CUMA peuvent aussi y voir un intérêt certain.
20 ans que le système Profiscontrôle avec précision des écarts entre le débit programmé et celui appliqué. La régulation du débit est ainsi maîtrisée et ajustée en continu. Avec la version ProfisPro, Amazone assure une mesure de couple d’entrainement de chaque disque simultanément à la régulation de débit. Des capteurs contrôlent le couple d’entrainement. En cas d’écart avec le débit programmé, le système de FlowControl adapte instantanément les positions de trappes ; le débit est ainsi optimisé dès la première seconde d’épandage, indépendamment côté gauche et côté droit.
Il existe aujourd’hui une palette importante de fonctionnalités disponible sur un épandeur d’engrais. Toutes sont utiles, mais pas forcément utilisées. Réfléchissez donc bien à quelques questions avant d’investir.
Si vous utilisez beaucoup l’appareil et que vous recherchez une meilleure précision, vous pourrez réfléchir à l’utilisation de fonctionnalités GPS (modulation, coupure de tronçons), voire de l’ISOBUS. Vérifiez la compatibilité de l’appareil et les fonctions disponibles.
Le M-Line de BOGBALLE dispose par exemple du Dynamic Section Control et de la modulation intra-parcellaire. Il est même possible de visualiser et gérer l’épandage sur tablette.
En France, ce sont chaque année plus de 18 millions de tonnes d’engrais minéraux et organiques qui sont commercialisés en vue d’un épandage sur les parcelles agricoles.
Pour ce faire, les agriculteurs utilisent des épandeurs d’engrais aussi appelés distributeurs d’engrais. Les plus communs sont les épandeurs portés centrifuges. Revue des différentes parties et réglages de la machine pour l’utiliser au mieux.
L’appareil est constitué d’une cuve ou trémie et d’un système de distribution rotatif centrifuge.
Selon les gammes des fabricants, les trémies peuvent contenir entre 500 et 5550 l.
Elles sont souvent recouvertes d’une peinture extrêmement résistante à la corrosion due aux engrais.
Les particules d’engrais s’écoulent dans la trémie (monocône ou doubles cônes) grâce à la gravité et un système d’agitation. Elles passent ensuite par un système de distribution constitué de disques à partir desquels elles sont éjectées. Des aubes ou pales (de 2 à 8 selon les marques) les projettent sur des largeurs de 9 à 54 m.
Le système de distribution s’appelle ainsi SBS (Soft Ballistic System) chez AMAZONE. Il assure, comme la majorité des constructeurs, une descente en douceur pour préserver toutes les propriétés de l’engrais.
Pour respecter les normes environnementales et économiser le produit, des déflecteurs de bordure sont fréquemment montés sur l’un des deux côtés ou les deux. KVERNELAND propose par exemple un déflecteur EXACTLINE pour le côté gauche ou droit du distributeur et un déflecteur de bordure central.
BOGBALLE, quant à lui, propose de faire tourner les disques dans le sens contraire pour réduire la largeur d’épandage avec le TREND SYSTEM.
Le danois Bogballe mise sur les 5550 l de capacité de son M60 W pour convaincre les entrepreneurs de faire le choix d’un appareil porté.
Pour régler le débit ou la largeur d’épandage, il existe le plus souvent des réglages manuels juste au-dessus des disques. Le réglage se fait alors par l’intermédiaire de secteurs gradués. Il est parfois possible d’équiper le système de vérins (à commande hydraulique ou électrique) pour actionner l’ouverture et/ou la fermeture des vannes depuis la cabine pour plus de confort.
Chez VICON, ce système prend le nom de panneau de réglages FLOWPILOT avec l’équipement Confort Control (vérins électriques).
Les systèmes d’épandage les plus précis utilisent des capteurs de pesée en continu. Ceux-ci mesurent le poids restant en trémie à chaque seconde (ou plus).
Ils sont couplés à des capteurs de référence pour corriger la mesure lorsque l’épandeur est en pente ou en dévers, voire sur terrain cahoteux. Le débit peut alors se calculer en fonction de l’avancement avec le DPAE (Débit proportionnel à l’avancement). L’engrais est économisé, notamment en fourrière ou bout de parcelle.
Chez KUHN, le système de pesée intègre un contrôle électronique de masse (système EMC). Le débit est régulé sur chaque disque de manière indépendante pour parer aux risques de colmatage et corriger le débit automatiquement le cas échéant.
Les distributeurs d’engrais intègrent aussi de plus en plus des technologies d’agriculture de précision.L’enjeu est l’économie de produits fertilisants très onéreux, mais aussi la préservation de l’environnement.
Sulky propose par exemple sur son modèle X40+/50+ la fonction Econov avec le Speed Control. Il adapte la nappe d’épandage à la vitesse d’avancement en fonction de la forme en courbe de la nappe d’engrais.
Il existe ainsi une palette de fonctions intéressantes à mettre en œuvre pour réaliser l’épandage de produits fertilisants.
Lorsque l’appareil est compatible, il est aussi possible de travailler en mode ISOBUS.Cela permet d’apporter une précision supplémentaire pour ceux qui recherchent l’optimisation de leur épandage.
Les travaux possibles sont notamment :
Avant d’investir dans un épandeur à engrais, il est important de comparer les marques et les fonctionnalités des différentes machines.Le prix est un élément crucial à prendre en compte. Il dépend à la fois de la marque, mais aussi des fonctionnalités plus ou moins avancéesqui peuvent le rendre plus précis ou plus facilement utilisable.
Il existe aujourd’hui sur le marché 2 types d’épandeurs à engrais dans le domaine agricole :
Les premiers sont les plus largement répandus. Ils sont à la fois très pratiques, très adaptables en fonction des équipements, mais aussi moins onéreux.
La majorité des exploitations peut se permettre leur achat, quand les plus grandes exploitations ou les ETA, voire les CUMA pourront choisir un matériel traîné.
Kuhn AERO 32.1 :En dotant l’Aero 32.1 d’une rampe de 27, 28 ou 30 m et d’une capacité de 3.200 kg, Rauch / Kuhn proposent de s’affranchir de conditions venteuses et d’intervenir lorsque tout distributeur centrifuge trouve ses limites, notamment lorsque l’engrais présente des qualités balistiques hétérogènes. Avec cet appareil, il est même possible de doser une quantité différente sur chacune des 4 sections (pour un total de 24 diffuseurs) grâce à des unités de dosage entraînées hydrauliquement et indépendamment. Ainsi, un taux d’application variable peut être mis en œuvre à petite échelle. Un outil qui trouve un écho de plus en plus fort au sein d’ETA et de grosses exploitations.
Malgré ce que l’on pourrait croire, le tarif des épandeurs d’engrais ne dépend pas forcément, ou pas beaucoup, de la largeur de travail ou du volume de trémie.
Pour preuve, les CUMA travaillent généralement à une ventilation des coûts en fonction des types d’équipements plutôt que des capacités.
Les données remontées par Entraid permettent notamment d’affirmer quele coût par hectare est multiplié par deux entre un épandeur dit simple, avec réglage généralement manuel et sans pesée, et un épandeur avec pesée et DPA (débit proportionnel à l’avancement).
La différence de coût s’explique par :
Avec les machines les plus complexes, il n’est parfois même pas la peine d’étalonner l’appareil. La pesée fait tout le travail pour peu que les bons paramètres soient entrés en cabine sur le terminal.
Vous pouvez profiter des premiers modèles compatibles ISOBUSà partir de 8 000 voire 10 000 € avec les modèles SULKY X40 et SULKY X50.Les modèles les plus complexes seront forcément les plus chers des épandeurs. Ils disposent à la fois de la pesée et des fonctionnalités les plus avancées en termes d’épandage de précision. C’est notamment le cas pour les BOGBALLE M6W Plus.
La plupart des gammes d’épandeurs ISOBUS est néanmoins disponible aux alentours de 15 000 €.
À noter queles frais d’entretien des distributeurs d’engrais sont minimes pour les épandeurs les plus simples.
L’appareil reste somme toute assez basique aux vues d’autres équipements liés à l’agriculture de précision. Les frais d’entretien (qui entrent dans le coût par hectare calculé auparavant) intègrent généralement seulement les frais de remplacement des pales et des plateaux.
Dans ce cas, toujours selon Entraid, ces derniers sont inférieurs à 140 € par an.
En revanche, si la machine est plus complexe (avec pesée et électronique embarquée, …), ils peuvent vite augmenter. Le coût atteint alorsplus de 200 € après 2 ans et 400 € après 4 ans d’utilisation.
Rédaction ETA MAG