Une charrue dispose aujourd’hui de nombreuses possibilités de réglages. Certains d’entre eux sont importants pour une action optimale du labour sur les adventices. Revue de détails des points à vérifier avant de tracer le sillon.
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Le labour est la seule opération culturale qui permet un retournement complet de l’horizon de surface et, par là-même, d’enfouir entre 20 et 30 cm les résidus végétaux, graines et adventices qui se trouvent à la surface du sol. A cette profondeur, la plupart des semences de graminées (et de repousses) ne peuvent pas germer.
Pour parvenir à ce résultat, il est bon de rappeler les bons réglages de la charrue et de faire certaines mises en garde.
Avant l’attelage de la charrue, le tracteur doit faire l’objet de vérifications telles que :
– la bonne correspondance des voies avant et arrière,
– la pression des pneus,
– la longueur des chandelles : elle doit être identique gauche/droite pour une charrue réversible,
– La position des chandelles sur les bras de relevage : la position arrière assure un rendement optimal du relevage.
Du côté de la charrue, quelques points sont à regarder :
– Les pièces travaillantes de la charrue doivent être en bon état d’usure.
– Pour un enfouissement de qualité, les corps hélicoïdaux seront privilégiés car ils accompagnent plus longtemps le flux de terre pour forcer le retournement.
– Des rasettes avec un grand versoir sont également recommandées.
La hauteur des rasettes correspond à la cote entre la pointe du corps et la jonction soc/versoir de la rasette. Elle doit être égale à la profondeur de labour. Si la rasette est trop haute, l’enfouissement sera de moins bonne qualité. Trop basse, l’effet retournement sera limité.
Dans ce cas de figure, le réglage correspond à une profondeur de travail de 25 cm
S’assurer que le réglage de hauteur des rasettes est identique pour tous les corps.
Autre réglage important : la position longitudinale des supports de rasettes sur l’age. Dans l’exemple ci-dessous, trois positions sont possibles :
– Position avancée : idéale pour un bon enfouissement,
– Position reculée : idéale pour limiter le bourrage en présence de nombreux débris végétaux,
– Position intermédiaire : compromis entre enfouissement et bourrage.
Support de rasettes en position intermédiaire.
En arrivant sur la parcelle, quatre points sont à contrôler dans l’ordre suivant : la profondeur, le talonnage, l’aplomb et la largeur du premier corps.
Il s’agit d’un réglage clé de l’opération de labour puisque la profondeur de travail détermine, pour une largeur de raie donnée, l’inclinaison des bandes de labour. Il est réalisé en agissant sur la roue de jauge pour la partie arrière de la charrue alors que la partie avant se règle via le relevage du tracteur. Des roues de jauge hydrauliques sont désormais proposées en option par la plupart des constructeurs, permettant de régler la profondeur depuis la cabine.
Le rapport profondeur / largeur de raie définit le type de labour obtenu : il peut être dressé (résidus végétaux sur le flanc du labour), couché (résidus végétaux en fond de raie) ou intermédiaire (figure 1).
Figure 1, correspondances entre type de labour, profondeur et largeur de raie
Labour dressé → r =0,75
Labour intermédiaire → r = 0,66
Labour couché → r =0,5
PS : un pouce = 2.54 cm
Sur le plan de l’évolution de la matière organique dans les sols, un labour couché est à proscrire afin d’éviter une évolution anaérobie des résidus. Il convient plutôt de viser un labour intermédiaire à dressé (type « labour d’hiver »). Dans le cadre de la gestion des adventices, l’objectif recherché est un retournement complet de l’horizon de surface afin d’enfouir l’ensemble des graines à une profondeur de 20 cm minimum. En cas de modification importante de la profondeur de labour, il est nécessaire de modifier la hauteur des rasettes pour un travail optimal.
Largeur variable : à utiliser avec parcimonie !!
La grande majorité des charrues actuelles sont équipées du système de réglage hydraulique de la largeur de raie en manuel (le plus courant) ou via GPS.. Attention cependant, le changement de largeur de raie à profondeur constante modifie le type de labour : à 25 cm de profondeur, une largeur de 14 pouces (14’’) produit un labour dressé alors qu’une largeur de 20’’ donne un labour couché.
Regardez la côte… extrémité du soc – contre sep !!
Dans notre cas de figure, (photo 1), la mesure est de 40 cm approximativement soit environ 16’’. En cas d’utilisation de la largeur variable au-delà de 16’’, une bande de terre non coupée servira de charnière pour le retournement.
Lors du labour, la charrue doit être parallèle au sol pour que tous les corps travaillent à la même profondeur. Pour s’en assurer, il convient de s’installer sur une portion plate du champ et de régler le 3e point en utilisant le trou oblong de la tête d’attelage de la charrue de telle sorte que l’axe soit au centre de la lumière.
Lors du labour, le plan des étançons doit être perpendiculaire au sol. Le réglage se fait à l’aide de vis de réglage d’aplomb au niveau de la tête d’attelage.
La largeur de travail du premier corps doit être identique aux autres. Le réglage peut être mécanique ou hydraulique depuis la cabine. Dans certains cas, il peut y avoir un système déport / dévers combiné.
Plusieurs constructeurs proposent désormais des charrues hauts de gamme avec possibilité d’effectuer tous les réglages depuis la cabine (charrues Isobus chez Kverneland et Lemken notamment).
Lorsque la puissance de traction est là et/où que les conditions de sol sont bonnes, on peut être tenté d’augmenter la vitesse de travail pour gagner en débit de chantier. Pour des corps de type cylindre ou hélicoïdal, il est vrai que l’émiettement du sol augmente avec la vitesse de travail.
Cependant, pour un réglage de rasette donnée, une vitesse trop élevée (supérieure à 10 km/h) peut entraîner un positionnement des débris sur le haut des bandes de labour et donc pénaliser l’enfouissement en profondeur des graines d’adventices.