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Les parcelles qui n’ont pas pu être désherbées à ce jour sont prioritaires. Dès que les conditions météo seront favorables, désherber selon la flore présente et adapter les herbicides (spectre du produit, dose/stades) !
Pour les parcelles déjà désherbées à l’automne, deux cas de figures se présentent actuellement.
Dans les parcelles à forte infestation de graminées (vulpins, ray-grass)
Travailler en programme
La première intervention cet automne a permis de préserver le potentiel de la culture. Mais dans ces situations à forte densité de graminées adventices, il faudra envisager un deuxième passage dès la sortie d’hiver. Cette gestion en programme vise à maximiser l’efficacité du désherbage pour préserver le potentiel de la parcelle et limiter la sélection de mauvaises herbes résistantes. Cette stratégie permet aussi l’alternance des modes d’action herbicides ce qui contribue également à réduire le risque d’apparition de résistances.
Et désherber avant d’apporter l’azote
Nos essais révèlent des pertes d’efficacité et de rendement importantes (plus de 10 quintaux), dans des parcelles très infestées de graminées lorsqu’elles sont fertilisées avant le désherbage. En effet, l’azote profite également aux mauvaises herbes, qui plus concurrentielles, deviennent plus difficiles à contrôler. Aussi, dès que les conditions climatiques le permettront, priorité au désherbage pour cibler des graminées jeunes, à détruire avant de fertiliser. Dans le contexte de cette année, l’installation d’une carence passagère en azote à ce stade ne sera que bénéfique aux céréales (élimination des talles excédentaires, réduction du risque de verse).
Dans les parcelles avec une flore dicotylédone majoritaire
On observe fréquemment des relevées ou des adventices non contrôlées par le premier passage (gaillet, séneçon, coquelicot, fumeterre). Un tour de plaine s’impose pour adapter le rattrapage de sortie d’hiver à la flore. Les doses et choix de produits devront être adaptés soigneusement aux adventices ciblées et à leur stade. Si leur densité est modérée, il y a moins d’urgence pour intervenir : un passage plus tardif permettra d’agir également sur vivaces et folle avoine.
Attention aux amplitudes thermiques !
A cette période de l’année, elles sont fréquentes et peuvent provoquer des réactions de phyto-toxicité suite au désherbage. On sera particulièrement attentif en cas d’usage d’antigraminées apparentés aux « sulfonylurées » : reporter le désherbage tant que les températures mini descendent en deçà de -2°C ou en cas d’amplitude thermique supérieure à 15 °C dans les 5 jours qui encadrent l’intervention.
Anne-Monique BODILIS (ARVALIS – Institut du végétal), Hélène LAGRANGE (Arvalis – Institut du végétal)
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