En France comme en Bretagne, le niveau d’alerte est au maximum face au risque de peste porcine africaine qui progresse de l’est de l’Union européenne vers l’ouest. La Belgique est frappée depuis septembre ; des foyers ont été identifiés à une dizaine de kilomètres de la frontière française.
Le ministère de l’Agriculture se prépare à sortir très prochainement un arrêté sur la biosécurité dans les élevages de porcs. Un second arrêté est envisagé sur la biosécurité en matière de transport après validation au niveau européen. Le ministère a publié à la mi-septembre un plan d’actions de prévention, de surveillance et de lutte contre la maladie à destination des éleveurs de porcs et des chasseurs. L’EFSA, autorité européenne de l’alimentation propose ici une vidéo d’explication très didactique.
C’est peu dire que la mobilisation face à cette maladie virale non zoonotique (non transmissible de l’animal à l’homme) est totale. Extrêmement contagieuse, la peste porcine africaine affecte les suidés domestiques et sauvages (porcs, sangliers, phacochères et potamochères). Elle se propage soit par piqûre de tique vectrice, le plus souvent lors « d’échanges d’animaux, de denrées et de sous-produits issus d’animaux infectés » ou portée par les humains, indique en préambule le plan de surveillance de la maladie. Elle n’est défendue par aucun vaccin ni traitement. En Bretagne, première région de production de porcs en France (58 % du cheptel national), tous les réseaux sont en alerte.
« Nous avons diffusé des fiches techniques à l’ensemble des éleveurs de la région (5 000), notamment une portant sur les symptômes de la maladie », explique Laurie Detrimont, en charge des dossiers qualité et sanitaire à l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB). Les industriels ont été appelés à renforcer la désinfection des camions apportant les animaux à l’abattoir. Une mobilisation qui témoigne de l’extrême vigilance des opérateurs face aux risques dévastateurs de la survenue de la maladie pour leur filière.
La France, troisième pays producteur européen avec 25 millions de cochons, exporte environ 40 % de sa production. Si ces marchés venaient à se fermer les uns après les autres, le seul marché français ne pourrait l’absorber…
Notre illustration ci-dessous est une copie d’écran de la vidéo de l’EFSA diffusée plus haut.