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Blés, le Canada tient son rang sur l’échiquier mondial

Si la production canadienne de blé est en hausse cette année, sa qualité semble être moins bonne que l’an dernier, tant pour les blés durs que pour les blés tendres. Même si les stocks de report sont plus bas qu’au début de la campagne précédente, les analystes canadiens prévoient une offre, des utilisations intérieures et des stocks de fin de campagne en nette augmentation. Les exportations demeureraient fortes sur cette campagne mais à un niveau légèrement plus bas que l’an dernier pour les blés tendres.

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Blé dur : hausse de la production mais qualité inférieure aux années passées

La production canadienne de blé dur a augmenté de 36 % pour s’établir à 7,3 Mt en raison d’une augmentation de 5 % des superficies ensemencées (2,5 Mha) conjuguée à des rendements en hausse de 30 % par rapport à 2015-16 à 3,01 t/ha.

Les exportations sont estimées en hausse de 17 % à 5,3 Mt en raison de l’offre canadienne plus élevée et des faibles productions au Maroc, en Algérie et en Turquie, conduisant à une demande en hausse.

Les stocks de fin de campagne devraient doubler et s’établir à 2,2 Mt, niveau supérieur de 72 % à la moyenne quinquennale (1,28 Mt). Ils devraient être composés en majeure partie de grades inférieurs de blé.

La qualité moyenne du blé dur canadien récolté en 2016 est inférieure à celle des cinq dernières années en raison des pluies excessives. La teneur moyenne en protéines est inférieure à celle de la campagne précédente, mais reste proche de la moyenne quinquennale.


Tableau 1 : bilan blé dur au Canada pour les campagnes 2015-16 et 2016-17, en milliers de tonnes

Source : Agriculture et Agri-food Canada

Blé tendre : une production en hausse mais moins d’exports

En blé tendre, la production est estimée en hausse de 9 % à 24,2 Mt. La baisse des superficies de 7 % a été plus que compensée par l’augmentation des rendements moyens de 16 %.

Cette production en hausse vient compenser des stocks de report plus bas. Les exportations devraient néanmoins diminuer de 3 % pour s’établir à 16,7 Mt, en raison de la baisse de l’offre (stocks de report + production + imports) et de l’augmentation de la consommation intérieure.

Les stocks de fin de campagne sont estimés en baisse de 14 %, à 3,5 Mt, soit – 37 % par rapport à la moyenne quinquennale (5,5 Mt).

La qualité des blés de l’Est canadien est bonne mais celle des blés de l’Ouest est plus variable en raison des conditions excessives d’humidité et des températures fraîches. Dans l’ensemble, elle est un peu inférieure à 2015-16 et à la moyenne quinquennale. La teneur moyenne en protéines du blé roux de printemps de l’Ouest canadien (CWRS) est inférieure à celle de la campagne précédente, mais reste proche de la moyenne sur 5 ans.


Tableau 2 : bilan blé tendre au Canada pour les campagnes 2015-16 et 2016-17, en milliers de tonnes

Source : Agriculture et Agri-food Canada

Quid des exports depuis le début de la campagne ?

Le Canada a déjà exporté 407 kt de blé dur sur août et septembre, contre 293 kt l’an dernier à la même époque. L’Algérie (167 kt), la Turquie (58 kt) et le Maroc (54 kt) sont ses principaux clients pour ce début de campagne.

En blé tendre en revanche, les volumes exportés en août et en septembre ont été moins importants que l’an dernier (2,2 Mt contre 3,1 Mt). Les marchés sont situés essentiellement sur le continent américain (Equateur, Mexique) et en Asie (Japon, Indonésie).

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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