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Blé tendre, cinq des dix premiers importateurs mondiaux sont asiatiques

Depuis plusieurs années, les importations de blé tendre vont bon train en Asie. Aujourd’hui, cinq des dix premiers importateurs mondiaux sont des pays asiatiques.

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Juste derrière l’Egypte, l’Indonésie est le deuxième importateur mondial de blé avec 10 Mt importées par an. Le Japon, la Corée du Sud, le Bangladesh et les Philippines font désormais partis des plus gros importateurs de la planète. Cette tendance ne devrait pas tarir au regard de l’évolution démographique et du changement d’alimentation de la zone.

Plus de 30 Mt de blé importées par an !

Au début des années 60, seul le Japon, de par son histoire avec les Etats-Unis, consommait en quantité du blé tendre. Une dizaine d’année plus tard, le Bangladesh et la Corée du Sud ont également commencé à consommer du blé en quantité importante. Dans les années 90, 5 pays asiatiques – Indonésie, Japon, Corée du Sud, Bangladesh et Philippines – en consommaient 15 Mt, principalement pour l’alimentation humaine. C’était bien loin des 65 Mt de riz consommées chaque année par ces mêmes pays.

Poussés par les changements alimentaires et une démographie galopante, les pays asiatiques se sont mis à importer de plus en plus de blé, faute d’en produire en quantité suffisante. En moyenne sur les dix dernières années, les importations de blé ont progressé de 6 % par an, contre moins de 1 % pour les importations de riz qui semblent avoir atteint un palier.

Aujourd’hui, ces cinq pays importent à eux seuls plus de 20 % du total des importations mondiales.

Figure 1 : Evolution des importations asiatiques (Bangladesh, Indonésie, Japon, Corée du Sud et Philippine) depuis la campagne 2007/08

Source : USDA, janvier 2018


C’est surtout l’Indonésie qui a vu sa consommation de blé exploser au cours des 10 dernières années, passant de 5 à 10 Mt importées. Le pays est devenu un important consommateur de « nouilles asiatiques » et 70 % de sa production de farine est destinée à cette industrie. La consommation de ces nouilles remplace progressivement celle du riz. La demande est de plus en plus importante notamment chez les classes moyennes qui veulent diversifier leur alimentation.

Des critères qualité spécifiques qui conditionnent les importations

Même si la part de l’alimentation animale a augmenté ces dernières années, celle de l’alimentation humaine reste prépondérante (80 %). Et comme le blé est majoritairement utilisé pour la consommation de nouilles asiatiques, les critères qualitatifs sont très spécifiques dont celui de la blancheur du grain. Les variétés australiennes répondent à ces différents besoins. Qui plus est, le pays est proche de ses clients ce qui le rend plus compétitif en termes de fret. Les Américains et les Canadiens parviennent également à se placer sur le marché en exportant des blés à haute teneur en protéines.


Figure 2 : répartition des différents exportateurs de blé vers les cinq pays asiatiques (Bangladesh, Indonésie, Japon, Corée du Sud et Philippine)

Source : Stratégie Grain, janvier 2018


Depuis plusieurs campagnes, la Mer Noire – à commencer par l’Ukraine et plus récemment la Russie – s’est mise sur le créneau des blés de moins bonne qualité. Ces blés, moins chers que ceux de l’Australie, des Etats-Unis et du Canada, permettent aux meuniers locaux de compléter leurs mélanges ou partent pour l’alimentation animale.

Et pour la France ?

Pour la France, ces pays représentent un marché d’opportunité et peu rémunérateur. Même si la demande tire fortement en Asie, les qualités requises pour l’alimentation humaine ne correspondent pas aux caractéristiques des blés français. Et sur le marché du blé fourrager, la place est déjà largement occupée par la Mer Noire mais aussi l’Argentine lorsqu’elle bénéficie d’une importante production.

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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