Pour la deuxième campagne consécutive, la production de blé dur du Mexique s’oriente à la baisse malgré des rendements plutôt satisfaisants.
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A fin avril, le Mexique avait exporté 500 kt de blé dur, soit moitié moins qu’en 2016/17 et 3 fois moins qu’en 2015/16.
On constate une reprise des exports au mois de mars à destination uniquement du Venezuela, qui devient, pour la première fois, le premier client du blé dur mexicain, bien devant l’Algérie. Cette dernière n’a acheté que 157 kt de blé dur en provenance du Mexique en 2017/18, contre 480 kt en 2016/17 (figure 1).
L’explication de la contre-performance du blé dur mexicain en 2017/18 est à chercher du côté du prix proposé par les offres mexicaines : elles se sont trouvées en moyenne 10 USD/t plus chères que les offres canadiennes.
Figure 1 : évolution des exportations de blé dur mexicain en fonction des destinations
Source : Stratégie Grains
A l’automne 2017, le Mexique aurait emblavé environ 260 000 ha de blé dur, un chiffre en baisse de 24 % par rapport à la campagne précédente.
Dans l’Etat de Sonora, les premières récoltes affichent des rendements proches de 6,7 t/ha, soit 8 % au-dessus de ce qui a été relevé les deux années précédentes. A noter que, malgré le nombre d’heures de froid, qui une fois de plus n’a pas été suffisant, les blés durs s’en sortent mieux que ce que l’on croyait au début, leur développement végétatif étant jugé excellent par les agronomes locaux.
Quant au deuxième Etat producteur de blé dur, à savoir la Basse Californie, la moisson a officiellement débuté mi-mai.
Selon le Secrétariat mexicain de l’Agriculture, la récolte de blé dur 2018 s’élèverait à 1,5 Mt, à comparer à presque 2,1 Mt pour la campagne précédente. Néanmoins, grâce à la forte hausse de stock prévue au début de la campagne, les exports de blé dur progresseraient en 2018/19 de 170 kt à 900 kt. La compétitivité du blé dur mexicain sera à surveiller sur la campagne 2018/19, notamment sur l’Algérie car plus l’origine mexicaine sera compétitive, moins la France aura de possibilité d’exporter vers ce pays.