L’élevage est désormais souvent soumis à la pression de ses détracteurs. Etienne Fourmont, éleveur laitier dans la Sarthe, a pris l’habitude de répondre aux attaques subies par son activité sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il va plus loin, en invitant les éleveurs à s’inscrire sur www.bienetre-elevage.fr, et à cocher ainsi leur ferme sur une carte de France en mentionnant leurs actions en faveur du bien-être animal. De nombreuses exploitations ouvrent même leurs portes au public.
Sous les pseudos de Agrikol sur Twitter ou AgriYouTuBeurre sur Youtube, Etienne Fourmont ne cesse d’intervenir sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’agribashing et autres désinformations, en particulier sur l’élevage. « Je comprends que l’on puisse refuser de manger de la viande, dit-il ainsi à WikiAgri, mais pas que l’on justifie ses choix par la propagation de fausses informations. » Il défend ainsi l’élevage français depuis plusieurs années, et a pris l’habitude de contester un à un tous les arguments qu’il estime fallacieux. WikiAgri a ainsi diffusé en juin 2018 une vidéo qu’il a publiée sur sa chaine YouTube (cliquez sur ce lien pour la voir) où il reprend point par point les « vraies fausses informations » données sur une vidéo virale réalisée par une « anti-élevage », pour les démonter un par un.
Plus récemment (le 27 mars 2019), il a répondu à la star télévisuelle Nagui sur Twitter, lui reprochant d’affirmer que l’élevage polluait plus que les transports, et justifiant par la suite sa propre intervention par de multiples chiffres officiels.
Aujourd’hui, il propose tout autre chose, en lançant une page web représentant une carte de France, où les éleveurs sont invités à s’inscrire pour y mentionner, sur une carte de France, leurs actions en faveur du bien-être animal. Il l’a lancée au moment du dernier salon de l’agriculture, et d’ores et déjà elle explore toute la richesse de l’élevage français, avec des éleveurs laitiers comme lui, mais aussi de bovins destinés à la viande, de porcs, de brebis et autres ovins, de chèvres, de chevaux, de volailles ou autres palmipèdes… Sur la carte de France de la page web, une couleur par production animale, une mise en valeur des fermes ouvertes aux visites du public, qui bénéficient de pastilles violettes (et sur la fiche de chacune de ces fermes, un contact, mail ou téléphone).
Les éleveurs s’inscrivent donc eux-mêmes. « On m’a reproché qu’il n’y ait pas d’organismes vérificateurs des affirmations sur le bien-être animal, commente Etienne Fourmont. Mais je n’ai pas envie d’une carte pleine de logos de partenaires, ni de complications pour ceux qui veulent s’inscrire, car je souhaite qu’ils soient le plus nombreux possible. » De toutes façons, ces derniers savent qu’en apparaissant ainsi, ils ouvrent en quelques sortes les portes de leurs fermes et qu’une forme de « publicité mensongère » finirait par leur retomber dessus.
Autre aspect, Etienne Fourmont tient particulièrement à l’inscription de fermes de différentes tailles. « Il y a aussi bien des petits producteurs que des éleveurs industriels, et c’est très bien ainsi. Beaucoup critiquent l’élevage industriel dans son ensemble sans distinguer quoi que ce soit, alors que oui, il existe bel et bien des éleveurs industriels qui prennent des dispositions pour le bien-être animal.«
Pour les producteurs, il s’agit de se montrer aussi nombreux que possible comme des adeptes des meilleures pratiques qui soient vis-à-vis de leurs élevages. C’est une façon de combattre les médisances, une communication positive qui ne peut qu’intéresser tous ceux qui ont des doutes.
Pour le grand public, la carte donne la possibilité de savoir où trouver des élevages garants du bien-être animal près de chez soi. En cliquant sur une pastille colorée, les renseignements donnés par l’éleveur offrent une première impression, qu’il est donc possible, dans le cas des pastilles violettes, d’aller vérifier sur place.
Dans notre monde actuel où les fake news se mêlent si facilement aux informations contrôlées, qu’espérer de mieux que de pouvoir se rendre compte de la vérité de ses propres yeux ?
Ci-dessous, vidéo où Etienne Fourmont présente la page web http://www.bienetre-elevage.fr.
En savoir plus : https://www.youtube.com/channel/UCcmBUG56igRMAK1mVPbOuaw (la chaine YouTube de Etienne Agri YoutuBeurre) ; @agrikol (son compte Twitter).
Les vidéos du même auteur sur WikiAgri : https://wikiagri.fr/tags/agriyoutubeurre
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Vétérinaire vient du latin « veterina » «
bête de somme », mais il caractérise aussi
l’animal « vieux » ou « malade ». Aussi un
tel animal est soigné ou abattu, pour offrir
un dernier service. Jusqu’à la fin, l’animal
s’est dévoué à l’humanité, jusqu’au sacrifice
ultime. Aujourd’hui les animaux sont livrés
à un abattage sanguinaire dans des usines à viande, sans contact ni compassion, (lire AFP 15/11/19 : Des ONG réclament l’arrêt des exportations de bétail hors UE…).
Ainsi la valeur du sacrifice de l’animal se perd-elle,
nous ne sommes plus reconnaissants aux
animaux pour leur sacrifice. En italien sacrifice
se dit « sacrificio ». Le sacrifice, c’est
quelque chose de sacré. Aujourd’hui nous
n’avons plus aucun sentiment de reconnaissance.
Un sacrifice est une offre. L’animal
s’offre et est sacralisé par la mort, c’est seulement
ensuite qu’on peut le manger. C’est
le destin de la rencontre entre l’animal et
l’être humain. Il ne subsiste aujourd’hui un
rituel sacrificiel que dans l’abattage cascher
ou halal. La confrontation avec la mort de
l’animal est pour l’être humain aujourd’hui
une importante possibilité de se confronter
avec ses propres sentiments en s’offrant des
moments de prise de conscience.
Depuis que la loi de protection animale est
devenue plus stricte en Italie, les animaux
blessés doivent être abattus sur place. Alors
soudain les familles de fermiers sont devenues
conscientes de ce qui se passe. Quel
sentiment de culpabilité ceci engendre-t-il ?
Au cours des années, nous avons compris
que les animaux ne redoutent pas la mort,
car celle-ci leur est aussi naturelle que la
naissance. Le seuil de la mort, comme nous
le comprenons, n’existe pas pour l’animal.
Naturellement, il n’en est pas de même à
l’abattoir. Là, ils ressentent une épouvantable
peur. Mais celle-ci n’appartient pas à
l’animal individuel seulement, mais à tout le groupe animal, et s’étend jusqu’à l’âme groupe, ( Lire AFP du 07/08/19 : Bétail exporté par mer en pleine canicule : la Roumanie fait fi de l’UE…).
Les animaux souffrent avec tout leur corps et leur stress agit sur tous leurs pores, jusque dans la viande ! Nous mangeons
la peur et l’angoisse des animaux. Si la
qualité de la viande est perdue, alors le sens
du sacrifice animal n’existe plus. La dignité
que nous conférons à l’animal avant sa mort
est déjà une partie de notre reconnaissance.
C’est une expérience lors de laquelle il nous
faut gagner une distance émotionnelle, sans
devenir froid pour autant, mais en pleine
compassion. Dans ma pratique de vétérinaire,
je ne dois pas seulement exercer de
la compassion à l’égard de l’animal, mais
aussi à l’égard de son propriétaire. Je soigne
l’animal malade et je guide le propriétaire vers un comportement raisonnable à son égard. Je comprends le propriétaire grâce àla maladie de son animal, car l’animal est un miroir de l’être humain. Il révèle lumière et ombre du propriétaire. Ceci est aussi pour l’animal sa façon de se sacrifier pour l’être humain.
Je suis médecin, propriétaire, amie. L’animal
soutient l’être humain dans la nourriture, le
travail, le jeu. J’ai compris qu’un fil d’or réunit
l’animal et l’être humain. C’est pourquoi
les animaux affectionnent la proximité de
l’être humain, en effet, ils ont besoin d’elle
et aspirent à être reconnus par nous. La
science ne comprend pas pourquoi l’animal
domestique sait le moment où le propriétaire
rentre à la maison. Chacun peut
chercher à comprendre tout seul. Il s’agit
de créer un langage commun. À la fac, on
nous disait : « Tu dois simplement rester
un mois durant dans l’étable et observer les
bêtes pour apprendre ».
François d’Assise dit dans son cantique au
Soleil que lorsqu’on fait du mal à la nature,
à la pierre, à la plante ou à l’animal, c’est-à dire
à l’environnement, c’est avant tout à
nous-mêmes que nous nuisons. Il voulait
que les animaux puissent vivre dans leur
environnement et selon leurs qualités. Il
savait vraisemblablement aussi que toute
attention affectueuse envers les animaux résout
un karma ancien, adoucit d’anciennes
dettes. Comme nous le savons de la science
, les animaux font partie de notre évolution humaine.
Nous les avons rejetés de nous-mêmes au
cours de notre évolution humaine. Mais
nous avons gardé en nous leurs facultés
d’âmes. Je peux acquérir une compréhension
de ma propre vie d’âme par l’observation
et la compassion à l’égard de l’animal.
Ainsi la rencontre avec l’animal devient
aussi un chemin vers la connaissance de
soi. Être humain, connais-toi toi-même et
connais l’animal en toi. Il ne s’agit donc pas
seulement d’une rédemption de l’animal
de son animalité. L’animal attend très patiemment
notre retournement intérieur.
Il attend que l’être humain se sacrifie pour
lui. Pour s’élever lui-même, l’être humain
doit se sacrifier aujourd’hui pour l’animal.
Celui-ci a tout donné à l’être humain. Et, à
présent, le temps est venu où l’être humain
doit se donner à lui. C’est seulement ainsi
que nous libèrerons les animaux. Plus mes
actions sont conscientes, plus mes actes
seront sacrés.