Situation betteravière
Une grande disparité de végétation est observée au sein du département, heureusement la majeure partie des parcelles nous montre une belle végétation. D’autres, plus pâles mais avec un feuillage homogène montrent une mauvaise assimilation d’azote, cela va se corriger avec le temps. Certaines parcelles observées présentent des symptômes de jaunissement du feuillage, avec des nécroses sur les racines qui là seront plus préjudiciables au rendement.
Aphanomyces
Suite aux forts excès d’eau de ce printemps, des dégâts d’aphanomyces sont visibles depuis plus d’un mois principalement sur des parcelles où par le passé de la fonte de semis était observée en cas de semis tardif.
En 2016 pas de soucis pour la levée, l’attaque a eu son pic alors que les betteraves étaient déjà d’une taille conséquente. Le phénomène est accentué au sein des parcelles qui présentent des teneurs faibles voire nulles en CaCO3.
Aucune lutte curative n’est à envisager, seul un entretien calcique des parcelles permettra de limiter les dégâts pour les prochaines années.
Les zones sujettes aux excès d’eau sont favorables au développement du champignon.
Les dégâts sur racine peuvent aller jusqu’à la pourriture complète de celleâ€ci. Ne pas confondre avec le rhizoctone brun.
Resobet-Fongi
Etat de la situation
19 parcelles sont suivies dans le département. Le tableau suivant présente l’ensemble des sites observés. Chaque ligne représente un site avec sa localisation, l’organisme observateur, la variété semée et la résistance de cette variété aux maladies foliaires. Les notations relevées correspondent à la fréquence de feuilles atteintes pour chaque maladie.
Tableau des observations du réseau BSV semaine 30 – Département de l’Aisne
Analyse de risque
Alors que le complexe des maladies du feuillage est présent sur de nombreuses parcelles depuis 2 semaines, le retour à des températures plus fraiches a permis une accélération du développement de celleâ€ci. On peut noter la présence d’au moins une des maladies sur tous les sites observés cette semaine.
Dans cette situation comment bien évaluer le déclenchement de la protection fongique ?
Déclencher au bon moment lorsque c’est nécessaire
Avant tout traitement, déterminer le type de maladies afin d’optimiser la protection fongicide, en évitant tout risque de confusion avec les autres maladies foliaires (Cf. fiches de reconnaissance des bioagresseurs disponibles sur le site internet de l’ITB).
Des seuils de déclenchement des interventions pour chaque maladie ont été établis par l’ITB pour minimiser les pertes de rendement et la dissémination des champignons. Réaliser un traitement au bon moment, c’est optimiser l’application du fongicide par un contrôle maximum des maladies présentes et d’assurer une rémanence complète. Seuils de traitement avant le 15 août :
Réussir son intervention
Il est essentiel de faire le choix du meilleur produit adapté aux maladies présentes afin d’obtenir un contrôle optimal. Pour connaître toutes les performances des produits, référez vous au Betteravier Français n°1040 du 21â€06â€16 ainsi qu’au Penseâ€Betterave accessibles sur le site internet de l’ITB. Il est important d’alterner les produits disponibles selon les familles de matières actives.
La dose de fongicide conseillée par l’ITB est la dose optimale en termes d’efficacité et de persistance. Diminuer la dose d’un produit équivaut à réduire son efficacité et sa persistance.
Pour une dominante :
Oïdium, préférer l’utilisation de :
Armure 0,6 l/ha | Monnaie 1 l/ha | Spyrale 1 l/ha* |
Cercosporiose, préférer l’utilisation de :
Priori Xtra 1 l/ha | Ibex 1 l/ha |
Rouille, préférer l’utilisation de :
Priori Xtra 1 l/ha | Armure 0,6 l/ha | Monnaie 1 l/ha | Spyrale 1 l/ha* | Ibex 1 l/ha |
Ramulariose, préférer l’utilisation de :
Spyrale 1 l/ha* | Ibex 1 l/ha |
* Pour les sols artificiellement drainés l’autorisation d’utilisation est limitée à 0.9 l/ha avec un seul passage / an.
Pour intervenir dans les meilleures conditions possibles :
– L’efficacité du fongicide dépend du degré de couverture des organes à protéger. Il faut donc s’assurer d’une répartition uniforme du produit sur la culture surtout quand le feuillage est développé.
– Eviter les traitements par forte chaleur sur feuillage flétri.
– Intervenir de préférence le matin sur feuillage dressé sans excès d’humidité.
– Respecter les délais avant récolte (DAR) définis pour certains produits, surtout en cas de récolte anticipée.
– Attention au renouvellement pour les parcelles ayant reçues des protections anticipées.
Montées à graines
A ce stade de formation des graines, il est impératif de ne pas attendre pour les sortir des parcelles.
Irrigation
Sur les parcelles à faible RU, un tour d’eau peut se justifier, en cas d’absence de pluie depuis les 15 derniers jours.
Chardons et autres vivaces
Afin d’optimiser le désherbage pour la culture de betterave qui suit des parcelles de céréales avec présence de chardons ou autres vivaces, il serait bon de réaliser des coupes hautes afin de permettre de recours à des herbicides totaux dans le mois qui suit la récolte.
Pour ce type de parcelle le meilleur outil de déchaumage reste la dent, les outils de déchaumage à disques auront pour effet de multiplier les rhizomes.