patrickferrere

Assurance, les leçons à tirer des événements de Morlaix

Les producteurs de légumes se distinguent dans une ambiance agricole de rentrée des plus moroses et inquiétantes. Ils accumulent les conséquences de surabondance de produits sur des marchés à la demande atone du fait d’un climat estival peu favorable, de la fermeture du marché russe, de distorsions de concurrence intra-européenne toujours très fortes.

Et pourtant, les hectares consacrés à la production légumière bénéficient de soutiens découplés ; mais, quel rapport entre une aide directe de l’ordre de 200 € l’hectare et le produit ou la marge brute obtenue à partir de la mise en valeur de cette surface en productions légumières ?

Sans le vouloir, la situation met en valeur l’iniquité de ces soutiens découplés et convergents à l’hectare : peu justifiés devant certaines situations, tout à fait insuffisants face à d’autres.

Oui, il faut trouver un système qui permette aux entreprises agricoles de passer les crises climatiques et économiques, qui apporte un réel soutien quand celui-ci est indispensable à la poursuite de l’activité de l’exploitation agricole.

Alors, nous revenons à l’intérêt indéniable de l’assurance. Il est aisé, secteur par secteur, de définir, à partir de l’évolution du ratio prix de vente/coût des intrants, une situation de crise qui ouvre droit à l’intervention de l’assurance. Les compagnies d’assurance peuvent poursuivre le développement de leurs produits mais ne sont soutenus par des aides publiques (65 % du coût de la quittance) que ceux qui couvrent une perte de la marge de l’entreprise de plus de 20 % de sa valeur historique moyenne.

Si progressivement, au travers de l’assurance-récolte, de l’assurance fourrage, des assurances spécifiques fruits et légumes, viticulture, ce système pouvait être mis en place, il offrirait une vraie sécurité aux producteurs sur la durabilité économique de leur entreprise. Aujourd’hui, insuffisamment et surtout mal sécurisés face aux aléas économiques, les agriculteurs vivent des situations extrêmes où la violence des réactions côtoie le désespoir devant l’avenir.

Nous savons les limites désormais imposées par la réglementation européenne et aussi par les enveloppes budgétaires pour apporter des compensations à ce type d’aléas.

Une approche assurantielle et la mobilisation partielle de dotations financières du premier pilier de la PAC montrent progressivement tout leur intérêt.

Et si les producteurs de légumes servaient de catalyseurs ?

4 Commentaire(s)

  1. Une assurance revenu c’est bien, mais elle doit faire des bénéfices pour payer les personnes qu’ils y travaillent.
    Un compte DPA Revenu, pas de frais et en plus des interêts.
    Les 2 produits doivent exister demain si on veut encore des agriculteurs .

  2. l’avis partager d’un L’ageekultureur [http://ageekulturepourlesnuls.blogspot.fr/]

  3. assurance oui mais quel sera le montant des primes vu la volatilité des marchés et l’instabilité grandissante du climat. séduisant sur le papier mais économiquement viable????
    ou alors ils faudrait remplacer les aides pac par un financement d’une telle assurance.

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