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Argentine, peu de possibilités pour une hausse des exportations de blé

La suppression des licences aux exportations début 2016 avait fait émerger beaucoup d’espoirs chez les agriculteurs argentins. La production était par conséquent estimée en forte hausse, laissant les autres pays exportateurs, comme la France, très méfiants à l’égard de la concurrence argentine. Qu’en est-il à quelques semaines de la moisson sud-américaine ?

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Hausse des semis moins importante que prévue

En mai dernier, la cotation marché à terme du blé à 170 $/t (janvier 2017) avait fortement convaincu les agriculteurs argentins d’augmenter leurs emblavements. Mais deux mois après, la chute du cours à 155 $/t a tout remis en question. La hausse des emblavements est ainsi passée de +30 % en mai à +20 % à l’heure actuelle. Cela augure une production de 14,2 Mt selon le CIC et 14,4 Mt selon l’USDA (tableau 1).

Tableau 1 : bilan du blé argentin, en million de tonnes

Quelles conséquences sur le disponible exportable ?

Cette hausse de production n’aura pas d’impact significatif sur le disponible exportable, selon le CIC et l’USDA. Pour la campagne de commercialisation 2015/16, qui a débuté au 1er décembre 2015 en Argentine, le pays a déjà exporté 8,4 Mt de blé, laissant supposer que le total exporté sur la campagne dépassera légèrement les 9 Mt (contre 4,5 Mt en 2014/15). Cette hausse des exports s’explique par un épuisement des stocks, qui atteignaient les 4,5 Mt, selon le CIC, au début de la campagne 2015/16.

Au 1er décembre 2016, les stocks devraient redescendre à 1 Mt laissant peu de possibilités pour une nouvelle hausse des exportations. Celles-ci ne pourront résulter que de la production. Le CIC table sur 8,5 Mt (comme en 2015/16) et l’USDA est plutôt sur 8 Mt (contre 9,1 Mt en 2015/16).

Quelle qualité pour la récolte argentine ?

Pour mémoire, la récolte 2015 en Argentine avait été qualitativement très mauvaise. Le pays avait alors perdu des parts de marché au Brésil, qui avaient profité à l’origine paraguayenne.

Les premiers échos, pour la nouvelle campagne, font état d’un probable retour à un niveau plus habituel de teneur en protéines. Cette analyse se base sur les ventes de fertilisants azotés dédiés au blé qui auraient progressé cette année de 33 % par rapport à l’an dernier.

A un mois de la moisson, les agriculteurs argentins restent prudents. La production devrait progresser mais les exportations ne devraient pas changer par rapport à la précédente campagne. Le pays tentera de reprendre des parts de marché au Brésil mais cherchera également à s’exporter Outre-Atlantique. L’an dernier, le blé argentin avait trouvé preneur en Asie du Sud et de l’Est (Indonésie, Thaïlande, Philippines, Corée du Sud).

Compte tenu du bas niveau du fret, le blé argentin n’aura pas de difficulté cette année à s’exporter chez les clients traditionnels du blé français (notamment en Afrique du Nord), surtout si la qualité est au rendez-vous.

D’après les informations de Leandro Pierbattisti

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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