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Alors que certains agriculteurs parient sur une levée des taxes à l’export, d’autres restent plus méfiants et n’imaginent aucun changement avec le nouveau gouvernement. Dans un tel contexte, alors que débutent les travaux d’ensemencement dans le pays, il reste difficile d’estimer les surfaces en blé et le solde exportable de l’Argentine pour la prochaine campagne.
Vers une possible baisse de la sole de blé ?
Diverses prévisions ont été établies par trois organismes régionaux :
• la Bourse des Céréales de Bahia Blanca prévoit pour la région située au sud-ouest de Buenos Aires une baisse des surfaces en blé de 20 % par rapport à 2014/15, soit environ 139 000 ha au profit de l’orge ou de prairies temporaires.
• la Bourse de Rosario table sur une baisse des surfaces en blé de 25 % par rapport à 2014/15, soit 156 000 ha pour le sud de Cordoba, le sud de Santa Fe et le nord de Buenos Aires. La récolte catastrophique en orge au cours de la campagne 2012/13 laisse difficilement imaginer que les argentins choisissent de remplacer la superficie perdue par de l’orge.
• la Bourse de Cordoba prévoit une baisse de 200 000 à 1 100 000 ha pour sa province dans laquelle le seul intérêt à cultiver du blé est lié à son aspect agronomique : la céréale contribue en effet à faire diminuer les nappes phréatiques qui se trouvent à l’heure actuelle près des surfaces.
Au niveau national, la Bourse des Céréales de Buenos Aires estime la baisse des surface en blé à 7 % (4,1 Mha) par rapport à 2014/15.
Plusieurs possibilités pour les exportations de blé en 2015/16
S’il n’y a pas de nouvelles autorisations à l’export d’ici la fin novembre, l’Argentine débutera la campagne 2015/16 avec un stock de report de 4,3 Mt, soit 8 mois de consommation. Si on ajoute une production de 12,3 Mt, le disponible exportable en blé s’établirait à 9,2 Mt (figure 1). Que faire de ces 9,2 Mt ?
Figure 1 : bilan offre et demande par la Bourse de Buenos-Aires (établi début juin 2015)
*dont 1 Mt de stock de réserve (équivalent à 2 mois de consommation)
Production 2015/16 : 4,1 Mha x 3 t/ha (rendement historique)
Source : opérateurs privés
Si le nouveau pouvoir supprime les quotas à l’export : la libéralisation des licences à l’export permettra incontestablement aux exportateurs de se positionner librement sur une destination quelconque. Mais encore faudra-t-il que les argentins soient suffisamment compétitifs sur la scène internationale.
Le Brésil représente aujourd’hui un important débouché pour le blé argentin (en raison d’une barrière douanière équivalente à 10 % du prix FOB des origines extra Mercosur et d’une taxe navale équivalente à 25 % du coût du fret des origines extra Mercosur). Toutefois, il convient de rappeler que ces dernières années, les brésiliens ont préféré l’origine américaine à l’origine argentine. Les meuniers brésiliens affirment ne plus être intéressés par les blés argentins en raison de leur taux de protéine inférieur à 12 %.
L’Argentine a les moyens de revenir en force sur le marché brésilien mais à condition de remplir les exigences des meuniers brésiliens.
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