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Aquaponie, Marie Fiers révolutionne l’agriculture hors sol

A la tête de sa société Urbanleaf, Marie Fiers réinvente l’agriculture. Ingénieure agronome d’Agrocampus Ouest à Rennes et titulaire d’une thèse en microbiologie de l’environnement, elle crée et développe des systèmes aquaponiques.

Au space, le 14 septembre dernier, Marie Fiers a reçu le prix des « ingénieurs agronomes d’Agrocampus Ouest Alumni« .

A la tête d’Urbanleaf, Marie Fiers spécialiste du jardin en aquaponie, réinvente l’agriculture dans une démarche durable et citoyenne. A 34 ans, elle est en voie d’atteindre un des objectifs qu’elle s’est fixés en fondant sa société : créer une ferme aquaponique de 1000 mètres carrés.

Y seront produits des légumes en aquaponie, la combinaison de l’aquaculture et de l’hydroponie. Les plantes seront cultivées hors sol et fertilisée naturellement grâce à l’eau des bassins d’élevage de poissons, enrichie en matières organiques. Et avec William Raux, chef de projet en aquaponie, ils montrent qu’il est possible de développer à grande échelle ce mode de production.

Selon Marie Fiers, ces systèmes aquaponiques seront un des piliers des projets d’aménagement urbains dans les années à venir. Sur un même site, ces lieux de vie logeront ses habitants tout en produisant de l’énergie pour les chauffer et, une partie de leur alimentation, pour les nourrir. 90 % de l’eau utilisée sera recyclée.

Elle a découvert l’agriculture urbaine, l’aquaponie et ses règles de fonctionnement axées sur l’économie circulaire, à Gembloux agro-bio tech, université de Liège, en Belgique en 2012 après un post-doctorat sur la communication entre plantes. Elle a ainsi donné une dimension professionnelle à ses études de microbiologie de l’environnement. En fait, elle ne s’est accordé aucun répit depuis sa sortie d’AgroCampus Ouest, où elle obtenu en 2006 son diplôme d’ingénieur agronome. Elle a déménagé à Dijon pour réaliser une thèse Cifre sur les causes des défauts superficiels de la peau des pommes de terre qui rendent ces derniers invendables. Puis elle est partie deux années en Belgique avant de revenir à Dijon.

Depuis son retour en Bourgogne, Marie Fiers a d’abord donné une dimension pédagogique à son activité, en développant une gamme de Symbium. Ces kits d’aquaponie d’intérieur associent un bocal pour les poissons et une jardinière pour produire par exemple des herbes aromatiques fertilisées par les déchets des poissons.

Les premiers succès n’ont pas tardé d’être au rendez-vous et l’entreprise est  devenue rentable en deux ans (commercialisation sur www.urban-leaf.com). Parallèlement, Marie Fiers a tenté de convaincre des entreprises de la distribution, que ce mode de production est tout à fait transposable à grande échelle.

A ce jour, elle étudie avec elles l’aménagement de terrasse ou encore, l’édification de murs végétalisés productifs. En finançant de tels systèmes, ces entreprises rendent les projets aquaponiques de Marie réalistes tout en cultivant une image d’acteur du développement durable auprès du grand public.

En fait, l’aquaponie rend possible des projets fous au premier abord. La construction de fermes flottantes en Antarctique ou dans le désert est d’ores et déjà envisageable et réaliste.
 

Photo D.R.

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