Le timing des apports ainsi que la quantité d’azote (et de soufre) sont déterminants sur la teneur en protéine et les rendements.
La valorisation de ces apports est d’autant plus aisée dès lors qu’ils sont sous forme d’ammonitrates associant nitrates et ammonium efficaces même par des conditions météorologiques défavorables. Un troisième apport en ammonitrate à dernière feuille comparé à un apport en solution azotée à 2 nœuds, permet de gagner en moyenne 2 à 3 q/ha et 0,3-0,5 % de protéines. (Source Arvalis)
En principe le dernier apport peut être effectué depuis l’apparition de la dernière feuille (BBCH 37) jusqu’à fin épiaison (BBCH 59). Pendant cette période le blé absorbe 5 unités d’azote par hectare et par jour.
Cet apport a deux objectifs :
– l’un est de poursuivre l’alimentation et la production de grains par la plante
– l’autre est d’augmenter la teneur en protéines des grains.
Ce 3e apport se révèle être particulièrement efficace car il intervient après la régression des talles inutiles. Le transfert d’azote vers les feuilles du haut, les épis, puis les épis puis le grain se faisant rapidement
Aucuns risques d’une mauvaise valorisation de l’azote apporté tardivement (fin avril à mi-mai). Statistiquement 7 années sur 10, il pleut suffisamment pour qu’un apport d’engrais soit valorisé (soit 15 mm dans les 15 jours suivent l’apport) sur l’ensemble du territoire
Après avoir gardé en réserve une cinquantaine d’unité d’azote issues du calcul de votre plan de fumure et fertilisation la question peut se poser de solder ou non cette dose.
Comment ?
La plus jeune feuille complètement développée d’un blé est celle qui contient le plus d’azote. Si la dernière feuille sortie (F1) n’est pas encore complètement développée alors la deuxième feuille à partir du haut (F-1 du moment) qui est utilisée comme référence. Image: Lorsque les feuilles inférieures deviennent plus jaunes que la F1 alors l’apport doit être effectuée immédiatement.
S’il n’y a pas de jaunissement de la 3ème feuille par le haut par rapport à la 2ème feuille, et s’il n’y a pas non plus de jaunissement sur les feuilles inférieures, le solde des apports azotés peut attendre l’épiaison
Selon la variété,la minéralisation du sol et l’azote déjà apportée un diagnostic de l’état de nutrition en azote de votre blé pourra être effectué grâce au N-Pilot®.
Celui-ci est reconnu par les services officiels s‘il s’avère que votre dose de base est insuffisante afin d’alimenter le potentiel de rendement qui se met en place
Sans outil de diagnostic seul le solde de votre dose bilan calculée dans votre PFF peut être appliqué
Les résultats des essais en Bavière montrent qu’une 3e application d’azote à l’épiaison (BBCH 51) par rapport à la fertilisation au stade de l’apparition de la F1 (BBCH 39) peut réduire le rendement de 2 qx / ha. Par contre le taux de protéine est favorisé évidemment de 0.5 à plus de 1 point.
Graphique 1: Effet de la dose du troisième apport tardif d’azote en blé tendre sur le rendement et la protéine (n. Hege, LfL Bayern)
Graphique 2: Effet de la date du troisième apport tardif d’azote en blé tendre sur le rendement et la protéine (n. Hege, LfL Bayern)
N’oubliez pas que les protéines sont constituées à la fois d’azote et de soufre. Il peut s’avérer parfois très intéressant comme nous avons pu le constater dans nos essais d’apporter un engrais azoté soufré de la gamme MYNITRAS® 24 N +16SO3 .
Graphique 3: la même quantité d’azote apportée simultanément avec du soufre grâce à un ammonitrate soufré comme MYNITRAS® au stade F1 par rapport à l’ammonitrate 27 seule augmente à la fois le rendement et la teneur en protéines uniquement grâce à l’effet du soufre