eta 24 semaine 30 couverture

AMIS D’ENFANCE ILS RACHÈTENT L’ENTREPRISE

Nicolas Delaunay (à gauche), supervise la partie chantier et la relation clients tandis que Cyril Lecointe a la responsabilité du parc matériel et de l’atelier.

 
Nicolas Delaunay et Cyril Lecointe ont créé en février 2020 l’ETA Prestagri dans l’Orne qui compte aujourd’hui 7 salariés. Ces deux amis qui se sont connus sur les bancs d’une école primaire du canton de Briouze dans l’Orne ont des compétences très complémentaires.
 
La transmission des ETA est toujours un défi de taille lorsqu’on connaît les compétences nécessaires et le montant stratosphérique des reprises. Heureusement il existe de courageux candidats, à l’image de Nicolas Delaunay et Cyril Lecointe. Ces deux amis d’enfance ont créé en février 2020 l’ETA Prestagri par la reprise de l’ETA David à Pointel dans l’Orne, à un jet de pierre de la laiterie Gillot qui fabrique de véritables camemberts AOP de Normandie au lait cru. Leur projet est né de l’envie d’entreprendre et de la complémentarité de leurs compétences. Nicolas était chauffeur de l’ETA depuis 2004 et natif du secteur. Il connaît très bien l’entreprise et la clientèle. Cyril quant-à lui a rejoint l’entreprise un an environ avant la reprise. Auparavant il a été mécanicien dans les travaux publics et les machines agricoles. Il a entre autres travaillé durant sept ans en concession agricole. Depuis leur installation à leur compte, la répartition du travail a donc été assez naturelle. Nicolas supervise la partie chantier et la relation clients tandis que Cyril a la responsabilité du parc matériel et de l’atelier.
 
Une fois installée, l’équipe n’a pas tardé à faire évoluer le système de gestion et de suivi des chantiers et des facturations. Ils ont fait confiance au logiciel spécialisé Linkinfarm.Les doubles saisies sont évitées, il n’y a pas de feuilles volantes… Toutefois, malgré toute la simplification apportée sur le plan digital, les associés se rendent compte du besoin de personnel pour assurer la charge administrative. Ils font alors très vite appel ponctuellement à Sindy Lecointe, la femme de Cyril pour des missions de secrétariat. Elle rejoindra finalement peu après l’équipe à temps plein. Aujourd’hui l’ETA est composée de l’ancienne équipe de cinq chauffeurs (dont un à mi-temps), d’une secrétaire et des deux associés eux-mêmes salariés de la structure. Elle propose des prestations agricoles généralistes adaptées à ce secteur d’élevage.
 
Convaincre les banques
« Le plus compliqué dans le dossier de rachat a surtout été de rassembler les financements », retracent les associés. Les deux associés ont dû réunir une enveloppe d’environ 2,5 millions d’euros en y incluant les nouveaux investissements. « Il a fallu convaincre deux banques différentes. Il y a eu des retards et des rebondissements », soufflent-ils. Après une année de recul les débuts s’avèrent très prometteurs avec une hausse de 10 % du chiffre d’affaires par rapport au prévisionnel. Une croissance bienvenue pour donner confiance aux repreneurs mais sans leur faire perdre la tête. « Les clients nous ont suivis et la météorologie nous a été extrêmement favorable », constate modestement Nicolas qui garde la tête sur les épaules et qui sait d’expérience combien une année ne fait jamais l’autre.
 
Epandage sans tonne
Avec une clientèle d’éleveurs bovins laitiers à 80 %, les entrepreneurs savent aussi qu’ils profitent de la restructuration des exploitations. « Les fermes s’agrandissent, la main d’oeuvre baisse et les prix des matériels grimpe… », complète Cyril. Dans ce contexte, l’entreprise accompagne l’essor des prestations autour de la fauche et de la récolte de l’herbe. D’autre part elle a investi récemment dans l’épandage sans  tonne pour suivre les besoins des méthaniseurs. Ce système innovant répond à la demande pour limiter la compaction sur les sols avec un meilleur respect des normes routières.
Dans une région très bocagère, les entrepreneurs s’adaptent également avec des matériels spécifiques comme la barre de coupe repliable pour la circulation de la moissonneuse. Certains éleveurs très axés sur l’herbe cherchent aussi à apporter de l’énergie dans les rations. Les repreneurs ont donc étoffé les prestations avec la récolte du maïs épi, et des chantiers de mise en boudin. Pour 2021, l’ETA a également pour projet de déployer des prestations de binage en 8 rangs maïs avec caméra de suivi et coupure indépendante des éléments.
Que ce soit aves l’épandage sans tonne, le binage ou le développement de la chaîne verte, nous cherchons toujours à nous adapter à la demande spécifique de notre secteur », expliquent Nicolas Delaunay (à gauche) et Cyril Lecointe (à droite).

Texte et photos: Alexis Dufumier

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