Aujourd’hui, le mildiou n’est plus le seul ennemi de la pomme de terre. L’alternariose fait également des ravages dans les rangs de nos chères patates, notamment dans la partie Nord de la France. L’accélération du développement de la maladie ces dernières années, avec des parcelles dont la récolte est parfois annihilée à 50 %, poussent les producteurs à une vigilance accrue
De manière globale, l’alternariose représente un ensemble de maladie fongiques, qui peuvent toucher indifférent tomates, tournesols, carottes, choux, poireaux, navets, etc.
Chez la pomme de terre, la maladie s’annonce redoutable, par le biais de deux spores distinctes : l’Alternaria Solani, qui est le plus souvent à l’origine de la naissance de l’épidémie et l’Alternaria Alternata, considéré par les spécialistes comme une bactérie secondaire, se développant sur les surfaces déjà malades.
Ces champignons machiavéliques peuvent survivre jusqu’à dix ans cachés dans les sols, et c’est la raison de leur prolifération et de leur propagation actuelle.
Généralement, l’attaque commence par les feuilles les plus âgées, c’est-à-dire celles les plus près du sol, au cours de la floraison. Ce sont des tâches brunâtres qui incarnent la plupart du temps l’alternariose. Ces nécroses repérables par la multiplication de cercles concentriques peuvent se répandre relativement rapidement.
Même si c’est plus rare, les tubercules peuvent également être touchés en cours de stockage, ce qui entraîne le plus souvent une pourriture de couleur noire et paradoxalement sèche.
La différence entre Alternaria Solani et Alternaria Alternata est difficilement décelable à l’œil nu.
Deux critères majeurs sont à la genèse de l’apparition des champignons qui forment les rangs de l’alternariose :
Non, l’alternariose de la pomme de terre n’apparaît pas en fin de cycle comme il est coutume de l’entendre : c’est surtout durant l’été qu’elle se développe fortement.
Dans les régions du centre de la France, la contamination se fera dès la mi-juin, un peu plus tard dans le nord.
Cette maladie fongique peut être combattue de manière agronomique ou par traitement phytosanitaire.
La première méthode, essentiellement préventive, fait appel aux bonnes méthodes de travail de la terre. Comme pour toutes cultures, l’élimination des résidus précédents est essentielle, puisque leur stagnation in situ est un véritable terreau pour le développement des champignons nuisibles. Irrigation, fertilisation, entretien de la terre sont autant de moyens pour éloigner la maladie.
Les produits phytosanitaires sont utilisables de manière préventive ; la prophylaxie raisonnée est le meilleur moyen d’éviter toute contamination.
D’un point de vue curatif, si la maladie a déjà fait son œuvre, les traitements dispensés contre le mildiou sont dans plusieurs cas également efficaces contre l’alternariose.
Rien n’est plus essentiel qu’une vigilance accrue quand fini le printemps. Ainsi, une surveillance des plants dans le champ notamment dans les niveaux inférieurs, une anticipation météorologique pour une application adaptée des traitements, et enfin, en cas de premiers symptômes, une analyse bactériologique poussée sont des moyens d’observations efficaces.