La France est plus important pays producteur de céréales biologiques de l’Union européenne. Moins de 10 % de la production de céréales bio françaises est exportée. Alors que les prix des céréales conventionnelles ont flambé, ceux du blé bio ont chuté depuis le printemps dernier.
Cette année, la production de céréales biologiques a pâti de la sécheresse comme l’ensemble des cultures céréalières. Seules 680 kt de grains ont été récoltées, soit 155 kt de moins qu’en 2021, relate FranceAgriMer dans une étude rendue public le 9 novembre dernier.
La production bio de blé et d’orges a progressé sur un an mais celle de maïs s’est effondrée. L’été dernier 415 kt de blé et 70 kt d’orges ont été collectées, soit respectivement 20 kt et 6 kt t de plus que l’an passé. A contario, la production bio de maïs (110 kt) a chuté de 87 kt.
Cependant, les cours du blé bio ont évolué à contre-courant des prix des céréales conventionnelles, rapporte FranceAgriMer. A 460 € la tonne en septembre dernier, le prix de la tonne est inférieur de près de 80 € à celui en vigueur en avril 2021, rapporte l’établissement public.
Le marché des céréales biologiques fonctionne indépendamment de celui des céréales conventionnelles sous l’influence, cette année, de facteurs géopolitiques.
Les prix des céréales conventionnelles sont très volatils à des niveaux très élevés. L’évolution de l’offre et la demande de grains a moins d’impacts que les années passées.
A la différence des céréales conventionnelles, l’essentiel de la production est réservé au marché intérieur. La France n’exporterait cette année que 80 000 t, soit 12 % de la collecte. Pour le blé, seules 40 kt bio seraient vendues alors qu’un grain sur deux récoltés en conventionnel est exporté.
Toujours le blé, la moitié de la production est destinée à la meunerie et un quart à la fabrication d’aliments. Mais parmi les céréales fourragères, 80 % de la récolte de triticale bio sont dédiés à l’alimentation animale. Et quant à l’orge, les débouchés sont plus variés.
Au total, 260 kt de grains sont transformées cette année en aliments.
Alors que la France produit plus de 60 millions de tonnes de céréales chaque année, notre pays n’a jamais récolté plus de 835 000 tonnes (ou 835 Kt) certifiées bio. Et c’était en 2021.
Autrement dit, la part de la production bio ou en conversion de grains n’a jamais excédé plus de 1,5 % de sa production totale. Mais les céréales fourragères produites certifiées « Agriculture biologique » sont proportionnellement plus importantes. Jusqu’à 10 % pour le triticale bio collecté.
Pourtant, la production et la surface bio ont respectivement augmenté en France de 260 % et de 280 % entre 2016 et 2021. L’an passé, 545 000 hectares (ha) étaient convertis en bio (407 000 ha) ou en cours de conversion (138 000 ha). Les chiffres de 2022 ne sont pas encore connus mais les nouvelles conversions marquent le pas.
Au sein de l’Union européenne, 17 % des surfaces converties en bio sont des surfaces céréalières (derniers chiffre connus en 2019).
La France est le plus grand pays producteur de céréales bio.
Mais rapporté à sa SAU, seuls 8 % de la surface agricole française est convertie au bio. Notre pays se situe ainsi dans la moyenne européenne.
En tête des vingt-sept pays européens convertis à l’agriculture biologique figurent l’Autriche (26 % de la SAU) et l’Estonie (22 %) alors que l’Irlande (2 %) et Malte (proche de zéro %) sont en queue de peloton.
En France, les deux principales régions productrices de céréales biologiques sont l’Occitanie et la Nouvelle aquitaine (228 000 t à elles seules). Mais la production s’est étendue dans toutes les régions de l’est et du nord de l’hexagone. La surface a été multipliée par 9 en Ile de France (53 000 ha en 2021) et elle a le moins progressé en Paca (39 000 ha, +66 %). Entre temps, la Bretagne a marqué le pas avec une surface réduite de 60 % à 27 000 ha.
Légende photo – En France, la part de la production bio ou en conversion de grains n’a jamais excédé plus de 1,5 % de sa production totale de blé (@Gudrun)