L’OCDE a étudié le financement des politiques agricoles de 43 pays membres de l’Organisation, de l’Union européenne (UE) mais aussi celles de 11 pays émergents. Entre 2019-2021 qu’en 2018-2020, les crédit alloués ont crû de 13 %.
Avec des aides équivalentes à 17,6 % du chiffre d’affaires des agriculteurs, l’UE consacre 0,67 % de son PIB pour financer sa politique agricole, selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Aux Etats-Unis, le taux de soutien est de 10,6 % alors que la part du PIB dédiée au Farm Bill, la politique agricole américaine, est de 0,55 %. Mais seul 1,5 % de la population active est agricole alors que la proportion est de 4 % dans l’UE. Autrement dit, les agriculteurs américains sont proportionnellement plus soutenus que leurs collègues européens.
En Chine, le taux de soutien est proche de celui observé dans l’UE (16,2%) mais Pékin consacre 1,85 % de son PIB pour soutenir son agriculture. Toutefois, un quart de la population active chinoise est agricole. En conséquence, les agriculteurs chinois sont individuellement peu soutenus.
Selon l’OCDE, les quarante-trois pays membres de l’Organisation et de l’Union européenne (UE) et les onze pays émergents, ont versé 817 milliards de dollars (Mds d’$) par an à leur agriculture entre 2019 et 2021. Or durant la période précédente 2018-2020, les soutiens versés s’élevaient à 720 Mds d’$ par an.
Mais en temps de crise (Covid, conflits armés), les soutiens publics à l’agriculture augmentent toujours. Et ces deux dernières années, de nouvelles mesures ont été prises par certains pays membres de l’Organisation, soucieux de protéger leurs producteurs de la concurrence mondiale ou leurs consommateurs, de la hausse des prix des denrées de base.
Toutefois, ces mesures sont incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, qui imposent un redéploiement de l’ensemble des soutiens publics à l’agriculture. Et ces mesures se sont ajoutées aux aides versées chaque année par les pays de l’OCDE (aides Pac, paiements compensatoires aux Etats-Unis etc.).
Les crédits publics dédiés à l’agriculture « ont représenté 17 % des recettes agricoles brutes dans les pays de l’OCDE et 13 % dans les onze économies émergentes », souligne l’Organisation.
Sur les 817 Mds d’$ alloués, 611 Mds d’$ sont des aides versées aux agriculteurs, sous forme de suppléments de prix payés par les consommateurs (317 Mds d’$), ou de subventions de prix à la consommation (117 Mds d’$), payées par les contribuables. Mais ces derniers sont mis aussi à contribution lorsque les soutiens publics prennent la forme d’aides versées aux producteurs (293 Mds d’$).
En ces temps de crise, « la part des services d’intérêt général – innovation, biosécurité, infrastructures… est tombée à 13 % durant la période 2019-21, contre 16 % vingt ans plus tôt », déplore aussi l’OCDE.
L’Organisation bannit toutes les mesures interventionnistes sur les marchés agricoles. Selon elle, ces mesures créent des tensions, des restrictions et en plus, elles soutiennent des systèmes de production et des pratiques agricoles émettrices de gaz à effet de serre.
Autrement dit, l’Organisation s’appuie sur les objectifs de la conférence sur climat pour défendre une vision très libérale de l’économie mondiale et pour réformer le financement des politiques agricoles.
A cette fin, elle expose un plan d’action en six points. Parmi les propositions formulées, mentionnons « l’abandon progressif du soutien des prix de marché et des paiements». Selon l’Organisation, les soutiens publics doivent cibler la fourniture de biens publics et de services d’intérêt général pour rendre le secteur agricole plus performant. Ils doivent aussi être de préférence versés aux ménages et mettre en œuvre un système efficace de tarification des émissions de GES d’origine agricole pour rendre l’agriculture plus sobre en carbone.