L’assemblée générale de l’ONU a désigné 2014 « année internationale de l’agriculture familiale », avec en sous-titre « Nourrir le monde, soigner la planète ». Avec quelles intentions, qui participera et comment ? Voici quelques premiers éléments de réponse.
Selon l’introduction du site internet officiel dédié à l’opération (lien en fin d’article) : « L’Année Internationale de l’Agriculture Familiale 2014 est une initiative promue par le Forum Rural Mondial et soutenue par plus de 360 ​​organisations de la société civile et de femmes et d´hommes agriculteurs. Sa célébration dans le monde entier, déclarée par l’Assemblée Générale de l’ONU, vise à devenir un outil pour promouvoir des politiques actives en faveur du développement durable des systèmes agricoles de l’Agriculture Familiale, paysanne, indigène, coopérative et de la pêche artisanale. Tout cela dans la perspective de lutter efficacement contre la pauvreté et la faim et de la recherche d’un milieu rural fondée sur le respect de l’environnement et la biodiversité. »
L’agriculture familiale est un modèle que l’on retrouve partout dans le monde, en France y compris. Mais nos structurations nationales permettent de moins en moins de la détecter, notamment avec les formes sociétaires qui servent le plus souvent à plusieurs membres d’une même famille, mais pas exclusivement.
En revanche, là où les termes « agriculture familiale » ont tout leur sens, c’est dans les pays du Sud. Selon la Banque mondiale, 96 % des emplois créés par l’agriculture familiale le sont dans les pays développement. C’est donc dans cette direction, celle qui recherche à combattre la faim là où elle se trouve, qu’est orientée cette année particulière. En Afrique de l’Ouest, 80 % des besoins alimentaires sont fournis par l’agriculture familiale. C’est donc bien elle qu’il faut renforcer. Ces chiffres font partie de ceux donnés régulièrement par AFDI (agriculteurs français et développement international, association créée par la FNSEA pour favoriser les échanges entre agriculteurs du monde), notamment sur sa page Facebook (lien en fin d’article).
En Europe, le Copa-Cogeca (fédération des syndicats européens d’agriculteurs et de coopératives) a adopté une déclaration sur « le rôle clé joué par les exploitations familiales en garantissant des denrées alimentaires de qualité aux consommateurs européens, ainsi que la croissance et l’emploi dans les zones rurales européennes« , en rappelant « les mesures nécessaires pour garantir que les exploitations familiales soient viables et compétitives. (…) Elles représentent la clé de voûte des économies rurales. »
Dans cette déclaration, le Copa-Cogeca demande au Conseil, au Parlement et à la Commission de « veiller à ce que : les exploitations familiales aient accès aux ressources foncières et naturelles ; l’on augmente de manière significative les investissements dans le secteur et que la recherche, l’innovation ainsi que le transfert de connaissances vers les exploitations soient encouragés ; les conditions idoines soient réunies pour créer des organisations de producteurs comme les coopératives agricoles, afin de permettre aux agriculteurs d’unir leurs forces en vue de la commercialisation de leurs produits et de leur apporter une valeur ajoutée pour obtenir de meilleures recettes et ainsi mieux faire face à la volatilité extrême sur les marchés ; les agriculteurs disposent d’une formation et d’une éducation suffisantes pour avoir un avenir compétitif ; la contribution irremplaçable des femmes aux exploitations familiales soit reconnue de par le monde ; les jeunes agriculteurs reçoivent une aide afin d’être à même de faire face aux difficultés de l’installation ; les pratiques déloyales et abusives au sein de la chaîne alimentaire soient combattues, afin que les agriculteurs puissent tirer un revenu du marché ; les exploitations familiales aient accès à internet et à d’autres infrastructures, au même titre que le reste de la société ; les deux piliers de la nouvelle politique agricole commune (Pac) soient correctement mis en œuvre et que les charges administratives soient minimisées.«
En France, le syndicat des Jeunes Agriculteurs a affiché une association avec AFDI pour intervenir partout dans le monde (autant que possible) pendant cette année 2014 sur le thème de l’agriculture familiale.
Selon l’association Forum Rural Mondial, à l’origine du choix de l’ONU pour cette année 2014, l’agriculture familiale est « un moyen d’organiser l’agriculture, la foresterie, la pêche, l’aquaculture et la production pastorale, qui est géré et exploité par une famille et qui dépend surtout de la main-d’œuvre familiale non salariée, y compris les femmes et les hommes. La famille et l’exploitation sont liées, co-évoluent et combinent des fonctions économiques, environnementales, reproductives, sociales et culturelles. » Et cette année 2014 doit poursuivre les objectifs d’une « garantie d’alimentation durable« , d’un « générateur de bien-être« , de lutte « contre la pauvreté« , tout en protégeant « la biodiversité » (les espèces locales), et en reconnaissant le rôle des « femmes comme productrices« .
Tout un programme, dont on espère qu’il sera respecté au mieux, mais aussi qu’il se poursuivra au-delà de l’année 2014…
En savoir plus : http://www.familyfarmingcampaign.net (site officiel de l’année internationale de l’agriculture familiale). Pour suivre sur Twitter, mots clés #familyfarming et #AIAF (année internationale de l’agriculture familiale). https://www.facebook.com/reseau.afdi (la page Facebook du réseau AFDI donne régulièrement des informations sur l’année de l’agriculture familiale). Plus d’infos encore sur le sujet à travers ce pdf très bien réalisé : http://www.familyfarmingcampaign.net/files/materiales/435498592_3.pdf.