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14,2 Mt en 2021 : la France est le premier pays producteur européen de maïs

Champ de maïs – chantier de récolte en France (Ryo)

La production française de maïs croît pour la troisième année consécutive. Mais cette année, les niveaux élevés des prix permettront de la valoriser correctement. La production européenne (69,5 Mt) elle-même en hausse, rend l’Union européenne moins dépendante des importations de grains, très onéreuses.

La moisson est en retard mais elle sera bonne aussi bien en France (14,2 Mt ; +0,6 Mt) que dans l’Union européenne (69,6 Mt ; + 4 Mt). Selon le ministère de l’Agriculture, le rendement moyen national serait de 98 quintaux par hectare (+ 16 q par rapport à 2020).

Les 4 Mt de grains récoltées en plus en Europe sont inégalement réparties. Plus de maïs a été produit dans les pays du nord – en Pologne et en France notamment– mais aussi en Roumanie, affectée l’an passé par une sécheresse importante.

Toutefois, le pays ne renouvelle pas son record de 2019 (17 Mt) qui l’avait hissée en tête des pays européens producteurs de maïs, devant la France.

En Bulgarie, la production stagne et en Hongrie, elle fléchit de nouveau. Or ces deux pays exportent traditionnellement une bonne partie de leur récolte.

La France serait en mesure d’exporter au moins 5 Mt de grains à ses voisins. A l’échelle de l’Union, quatre millions de tonnes de grains supplémentaires ainsi disponibles renforcent la souveraineté alimentaire de l’Union européenne. Les pays européens importateurs nets achèteront moins de grains à des pays tiers que les campagnes passées. A l’échelle des vingt-sept pays membre, l’Union européenne ne serait déficitaire cette année que de 11 Mt.

En France comme dans le reste de l’Union européenne, le niveau élevé des prix permettra de valoriser les grains récoltés alors que les prix des charges stagnaient à un niveau assez faible. L’an prochain, la culture de maïs sera bien plus risquée car les prix des intrants augmentent en flèche.

Mais surtout, le marché du maïs profite d’une conjoncture de prix très favorable sur l’ensemble des marchés des céréales. Les cours battent même des records. Plusieurs indicateurs expliquent cette inflation.

La demande de grains est soutenue alors que les productions de céréales à pailles sont déficitaires. Par ailleurs, les cours élevés des hydrocarbures fossiles rendent la production de bioéthanol à base de maïs plus rentable. 

Enfin, les céréaliers européens bénéficient du taux de change de l’euro par rapport au dollar. Les hausses des cours en dollars sont mieux répercutées en euros avec un dollar à 1,15-1,16 €  pour un euros qu’avec un dollar à 1,30 €.

Une campagne équilibrée

A l’échelle mondiale, la campagne de maïs 2021-2022 est équilibrée, voire excédentaire, pour la première fois depuis cinq ans. Selon l’USDA, elle atteindrait 1 998 Mt. Elle battrait ainsi un nouveau record si aucun accident climatique majeur ne survenait d’ici la fin du mois de juin 2022.

Par pays, la hausse de la production de maïs la plus élevée est attendue au Brésil. Alors que la campagne précédente de 2020-2021 est à peine achevée, l’USDA anticipe pour la suivante un redressement spectaculaire de 38 Mt de grains de la production brésilienne. Cette dernière atteindrait alors 118 Mt. Mais aux dernières nouvelles, la Nina pourrait resurgir de nouveau au cours de l’été austral et détériorer les conditions de culture.

Cependant, l’USDA estime à 83 Mt la hausse de la récolte mondiale de maïs en 2021-2022. Cette augmentation serait alors suffisamment élevée pour mettre fin au décalage observé depuis plusieurs campagnes entre la production et la consommation mondiales de maïs.

En effet, la demande mondiale de grains croissait inexorablement avec « une à deux campagnes d’avance » sur la production puisque la première était toujours supérieure de 25 Mt à la seconde. 

Autrement dit, les hommes ne sont pas prêts à renoncer de consommer de la viande et des produits à base de protéines animales. L’essor des filières animales se poursuit indépendamment des questions environnementales qu’il soulève : 717 Mt de maïs seront destinées à l’industrie de l’alimentation animale selon le Conseil international des céréales, soit 15 Mt de plus que 2019-2020 avant la crise de la Covid.

Echanges mondiaux en hausse de 38 Mt

Tout au long de la campagne de commercialisation 2021-2022, jusqu’à 190 Mt de maïs seront exportées et importées dans la monde, soit 8 Mt de plus que la période précédente.

Depuis 2017-2018, les volumes de maïs échangés auront ainsi progressé de 36 Mt. Autrement dit, un tiers des grains produits en plus dans le monde est destiné à être exporté.

En fait, seuls quatre pays ont été en mesure de vendre la quasi-totalité ces 36 millions de tonnes de grains supplémentaires.  Il s’agit de l’Ukraine, de l’Argentine, des Etats-Unis et du Brésil.

Or dans ces pays, la production de maïs varie fortement d’une année sur l’autre en raison de l’évolution imprévisible des conditions de cultures. Seule l’Argentine voit sa production croître continument (+20 Mt en cinq ans environ).

 

Autrement dit, la quasi-totalité des pays producteurs de maïs consomment les grains qu’ils produisent en plus. Et les pays structurellement importateurs de maïs ne peuvent compter que sur un nombre restreint d’exportateurs pour pourvoir à leur demande en hausse continue.

1 Commentaire(s)

  1. Le maïs est une excellente plante d’un point de vue agronomique et aussi climatique, c’est peut être pour cela qu’il est violemment attaqué par les « environnementalistes » …

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