jean garnier

Son compte bancaire bloqué pour un PV de son tracteur à Paris

Le début de l’histoire qui est arrivée à Jean Garnier, agriculteur breton, ressemble à une blague déjà vue, le PV donné à une plaque minéralogique qui se révèle être celle d’un tracteur. Mais cette fois-ci, derrière, on a l’histoire d’une administration qui refuse de reconnaître son erreur, au point de sévir face à un innocent.

Ce mercredi 4 novembre 2015 au matin, Jean Garnier, la tête basse, humilié par l’administration, va se rendre à sa banque pour débloquer son compte. Il va régler ce PV qu’il n’a jamais eu, abdiquer, lui qui a résisté depuis juin 2014, ou plutôt décembre 2013. Après avoir lu sa mésaventure sur Ouest France (vidéo intégrée plus bas, plus lien vers l’article source à la fin de celui-ci), je l’ai moi-même interviewé pour avoir davantage de détails.

Il raconte : « En décembre 2013, une voiture Renault, ayant usurpé le numéro de la plaque d’immatriculation de mon tracteur Claas, prend une contravention à Paris, rue de Saxe. J’ai reçu le PV en juin 2014. J’ai contesté, avec la copie de la carte grise de mon tracteur pour démontrer qu’il ne s’agissait pas d’une Renault. Là-dessus, l’administration a menacé de m’envoyer l’huissier si je ne payais pas. J’ai refusé de payer, cette contravention n’était pas la mienne. J’ai poursuivi ma contestation. Nouvelle menace d’huissier en retour, sans que ce dernier ne se déplace. En définitive, l’administration fiscale vient de décider de bloquer mon compte bancaire. Là, je n’ai plus le choix, je vais demain (Ndlr : interview par téléphone réalisée le mardi 3 novembre au soir) au Crédit Agricole pour faire le virement et payer l’amende… Et débloquer mon compte.« 

Jean Garnier a 73 ans, il est de Maxent (Ille-et-Vilaine, ouest de Rennes). Il travaille encore, lait, viande, céréales, il va transmettre son exploitation précisément le 1er janvier prochain. Toute une vie de labeur au service de la communauté au travers de ses productions. Et il a donc attendu la toute fin de sa carrière pour apprendre que l’on est coupable quand l’administration le décide.

Le montant de l’amende, en soi, ne constitue pas un problème. A l’origine de 17 €, celle-ci est passée à 40,50 € au fil du temps. Oui, Jean Garnier a les moyens de la payer. Mais c’est le principe. L’homme a résisté à l’administration, celle-ci a refusé de reconnaître son erreur, et va lui faire payer, non pas une culpabilité réelle, mais le fait d’avoir contesté.

« On est en 2015« , m’a soupiré à plusieurs reprises Jean Garnier au téléphone… Oui, en 2015, la surpuissante administration a fait plier un fier paysan breton…

 


Rennes. Verbalisé pour un tracteur qu’il n’a… par OuestFranceFR

En savoir plus : http://www.ouest-france.fr/insolite-verbalise-pour-son-tracteur-quil-na-jamais-gare-paris-3813476 (l’article de Ouest-France accompagnant la vidéo).

Notre illustration est une copie d’écran de la vidéo réalisée par Ouest France.

2 Commentaire(s)

  1. L’administration française nous contrôle et on y peut rien. Courage à cet homme qui a des principes que peu de gens possèdent.
    Annick de Mon GNR

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