Depuis le vote, en France, de la loi sur la lutte contre le gaspillage alimentaire, en février 2016, l’homme qui en est à l’origine, Arash Derambarsh n’a de cesse de trouver le moyen de la faire vivre. Dans le cercle vertueux qu’il imagine, l’Europe entière doit s’en emparer. D’où toute une série d’actions, certaines directement en direction d’Etats étrangers.
Ce jeudi 5 octobre, la Présidente de la République de Malte était en visite en France. Dans un agenda fourni, un rendez-vous privé, avec Arash Derambarsh. Le spécialiste français de la lutte contre le gaspillage alimentaire négocie alors l’intervention en faveur de sa cause de Marie-Louise Coleiro Preca à deux niveaux : au Conseil de l’Europe, et dans son pays, à Malte, qui exerçait la présidence tournante de l’Union européenne lors des six premiers mois de 2017.
L’homme est ainsi, il avance. En contact permanent avec plusieurs associations qui s’occupent des démunis, il côtoie aussi bien des SDF à travers elles, que des chefs d’Etat curieux de son initiative, alors qu’en termes de mandat politique il n’est « que » conseiller municipal de Courbevoie. Mais il faut dire que son nom figure parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète en 2016 dans le magazine américain Foreign Policy…
Cette rencontre avec la Présidente de la République de Malte doit déboucher sur l’avancée du dossier « gaspillage alimentaire » à plusieurs niveaux. D’abord, il manque encore des signatures dans la pétition lancée par Arash Derambarsh demandant une loi européenne sur le sujet. Il a obtenu plus de 900 000 signatures, ce qui parait énorme, mais la législation veut que la Commission européenne n’examine un projet de loi d’origine populaire venue d’une pétition qu’à partir du million de signatures. Il a donc besoin de relais partout en Europe pour atteindre l’objectif. Et qui mieux qu’un(e) Président(e) de la République peut inciter son peuple à signer ? Ensuite, il considère d’ores et déjà l’après : une fois le million de signatures récolté, il faudra défendre un texte et aller au bout, veiller à ce que le projet ne soit pas enterré lors d’une étape ou une autre. Là encore, des appuis dans toute l’Europe seront nécessaires.
L’objectif est d’arriver à une loi européenne la plus proche possible de la loi adoptée en France en février 2016. C’est-à-dire de demander à tous les supermarchés de donner aux associations agréées et capables de stocker, les marchandises alimentaires non commercialisées et encore consommables. D’après Arash Derambarsh, chaque jour, chaque supermarché gâche 50 kilos de nourriture consommable, un chiffre qu’il se fait fort de réduire.
Dans son esprit, toute la société est concernée, y compris le tout début de la chaine alimentaire, les agriculteurs. Le mal-être ressenti par beaucoup vient aussi d’un système qui remet en cause la fonction nourricière même du producteur. Limiter le gaspillage alimentaire correspond donc à une solution, qui bien sûr n’est pas la seule, mais qui peut contribuer à redonner la fierté de produire.
C’est d’ailleurs dans l’esprit d’apporter sa réflexion pour répondre aux drames des agriculteurs qu’Arash Derambarsh participera, ce dimanche 8 octobre, à une table ronde organisée à Sainte-Anne d’Auray (Morbihan) auprès des familles endeuillées par un suicide d’agriculteur.
Enfin, le lundi 16 octobre, il doit présenter officiellement un outil qu’il a mis au point pour assurer l’efficacité et le suivi de la loi votée en France… Outil qu’il a déjà imaginé déclinable dans l’Europe entière !
Les articles de WikiAgri concernant Arash Derambarsh : https://wikiagri.fr/tags/arash_derambarsh
Ci-dessous, la rencontre de Marie-Louise Coleiro Preca, Présidente de la République de Malte, et d’Arash Derambarsh, conseiller municipal de Courbevoie.