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Tracteurs, comparaison des transmissions à variation continue

La transmission à variation continue s’impose progressivement depuis bientôt 20 ans. Fendt en a été le précurseur. Case IH a suivi, puis les autres constructeurs. Mais au final, que se cache-t-il dans ces transmissions ? Avec vidéos.

Utilisé depuis longtemps dans les réducteurs des ponts avant et arrière, le train épicycloïdal est un organe fiable. Composé d’une couronne, d’un pignon solaire et d’un porte-satellites, deux des trois organes sont en mouvement, le dernier est fixe et sert d’appui aux deux autres pour assurer leur rotation. Si on libère celui-ci, le mécanisme devient instable ! Le couple se met à passer par le circuit le plus facile. Si vous le freinez plus ou moins fort, vous obtenez une vitesse variable sur deux des trois organes. Toutes les transmissions à variation continue exploitent cette caractéristique. Mais les points communs s’arrêtent là !

Fendt et la simplicité

L’idée sur la transmission est de freiner plus ou moins fort la couronne d’un train épicycloïdal avec un groupe hydrostatique, le mouvement part vers le groupe hydrostatique quand celui-ci ne tend pas à freiner le mouvement. Au fur et à mesure que le couple augmente pour l’entraînement du groupe hydrostatique, celui-ci freine le mouvement et le contraint à aller vers la partie mécanique. Au final, c’est une des transmissions les plus simples et pourtant très efficace et fiable comme le prouvent de nombreux tracteurs dont certains ont depuis longtemps dépassé la barre des 10000 heures.

La vidéo sur la transmission Dyna-VT ci-dessous vous permettra de mieux visualiser son fonctionnement. La transmission dispose de deux vitesses pour avoir un couple important à basse vitesse sur la partie mécanique mais une seule vitesse peut réguler toute la plage comme Fendt le réalise sur les petits tracteurs de sa gamme.

Claas C-Matic, deux vitesses sur toute la plage de travail

Claas a réussi le tour de force de réaliser une transmission entièrement automatisée à deux vitesses en incluant comme AGCO – Fendt, un groupe hydrostatique avec deux unités à débit variable. Contrairement à AGCO – Fendt, Claas a ajouté un pack de deux embrayages pour freiner le train épicycloïdal en basse vitesse puis de l’accélérer à haute vitesse. Résultat, une seule manœuvre dans la boite à environ 23 Km/h pour passer de lente à rapide. De façon simple, à vitesse très basse, la couronne du train épicycloïdal freine le mouvement de sortie. Puis lors de l’accélération, l’effort augmente sur la couronne via le groupe hydrostatique, le porte satellite trouve un appui sur la couronne jusqu’au blocage de la partie hydraulique. A cet instant vous basculez en rapide au niveau des deux embrayages, le flux hydraulique s’inverse par un basculement progressif des organes du groupe hydrostatique. On crée ainsi une rotation en sens inverse de la couronne du train épicycloïdal qui cette fois pousse le porte satellite et l’accélère jusqu’à la vitesse maximale.

Visionnez la vidéo ci-dessous, qui présente cette transmission Claas C-Matic.

ZF et Case IH, un groupe hydrostatique de régulation

Steyr a conçu la transmission CVX au milieu des années 1990. Pour faire face à la seule offre concurrente de l’époque, les ingénieurs ont développé une autre technologie. Contrairement à Fendt et Claas, le groupe hydrostatique ne sert qu’à réaliser la régulation de la vitesse d’un élément de train épicycloïdal uniquement en marche avant. Quatre vitesses pilotées par embrayage sont engagées successivement pour couvrir toute la plage de vitesse du tracteur. Sur la transmission de première génération, le changement de train épicycloïdal est réalisé par des crabots à commande puis par des embrayages multi-disques. Cette boite de vitesse a été reprise et développée par l’équipementier allemand ZF pour équiper des tracteurs John Deere Autopower et Deutz TTV.

Valtra T-Direct

Valtra a développé une transmission à variation continue pour les tracteurs de la série T. La particularité de la transmission T-Direct est qu’elle est directement issue de la transmission semi powershifth à 5 vitesses. Elle est également composée de deux vitesses comme la transmission Claas mais le groupe hydrostatique ne comporte qu’une pompe à cylindrée variable et d’un moteur à cylindrée fixe. Il assure la régulation de la vitesse de sortie de la transmission en freinant puis en accélérant la vitesse de sortie.

Visualisez une animation de cette transmission ci-dessous.

Case IH et New Holland transmission de deuxième génération

La transmission Case IH Puma CVX ou New Holland Autocommand actuelle est toujours à quatre rapports mais n’a plus rien de commun avec celle d’origine. Les quatre vitesses  sont pilotées par quatre embrayages disposés sur deux arbres parallèles. Les concepteurs ont ainsi obtenu une boite à double embrayage où les vitesses sont présélectionnées. Le groupe hydrostatique freine ou accélère le mouvement d’entrée de la boite par l’intermédiaire de la couronne. Les Magnum et T8 reçoivent des transmissions avec le même principe mais avec un train épicycloïdal à double satellites.

Ci-dessous, vidéo pour le Puma CVX.

Ci-dessous, vidéo pour le Case IH Magnum.

Au final, quelles différences ?

Des tests comparatifs réalisés par la DLG en 2003 ont mis en évidence de réelles différences de rendement entre certains tracteurs équipés de transmission à variation continue. On peut penser que moins l’hydraulique est exploitée pour transmettre l’effort, plus le rendement s’améliore ! Mais en l’absence de comparatif récent, chacun se fera une opinion comme il peut… Ll’une des clés reste la relation avec son revendeur local.

 

En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/le-train-epicycloidal-un-nom-barbare-pour-un-rouage-essentiel-du-tracteur/1119 (précédent article de WikiAgri sur le train épicycloïdal).

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