Source de dynamisme économique, de valeur ajoutée locale et d’emplois non délocalisables, les territoires ruraux regorgent de projets individuels et locaux qu’il convient d’accompagner par tous les moyens (humain, financier, législatif …). Dans le contexte économique et social, ces territoires sont un atout pour l’avenir de la France.
Dans les prochaines années, je suis convaincu que le développement cohérent et ambitieux des territoires ruraux ne pourra plus seulement procéder des politiques publiques élaborées à Paris. Il viendra de l’engagement de tous les acteurs des territoires engagés autour de cet objectif commun ! Je pense bien sûr aux Chambres d’agriculture, aux collectivités territoriales et aux services déconcentrés de l’Etat, mais aussi à la diversité des acteurs composant la société civile : agriculteurs, chefs d’entreprises, élus locaux, et autres…
Par quel moyen peut-on accompagner ces territoires ? Si l’outil législatif est indispensable et constitutif de notre République, une nouvelle dynamique doit être enclenchée depuis le terrain à travers la mise en place de partenariats forts entre les différents acteurs agricoles et non agricoles. Que l’on soit agriculteur, chasseur ou écologiste, il faudra se rassembler davantage pour défendre l’idée que la préservation du foncier agricole est une urgence.
Au-delà de la fonction première des terres agricoles, à savoir la production agricole à des fins alimentaires, d’autres fonctions économiques, sociales et environnementales peuvent être remplies par ces espaces. Les zones rurales fournissent des biens et services à tous, en particulier aux habitants des zones urbaines : biens alimentaires et non alimentaires en premier lieu, réserves de biodiversité, ressources naturelles, espaces de loisir et d’activités touristiques…
Qui dit diversité des acteurs dit complémentarité des savoir-faire au service du développement territorial. Il convient de les valoriser pour gérer de manière équilibrée la production, l’économie et l’environnement.
Et les préoccupations communes ne manquent pas : l’artificialisation des terres agricoles, l’urbanisation galopante, les enjeux environnementaux et sociétaux (production d’énergies nouvelles, préservation des paysages, qualité de l’eau, loisirs), le renforcement des relations ville-campagne.
Il faut donc répondre d’une seule voix aux attentes de la société et des consommateurs pour peser sur les modes de consommation.
En tant qu’agriculteur et président des Chambres d’agriculture, je pense également au maintien de la capacité productive des exploitations agricoles et du revenu des agriculteurs. Une exploitation qui produit des biens alimentaires en quantité et en qualité dégage de la valeur ajoutée, crée des emplois locaux, dynamise son territoire et produit de multiples externalités.
Fortes de leur expérience, de leur expertise et de leur connaissance du terrain, les Chambres d’agriculture sont au carrefour de ces problématiques et entendent tenir leur rôle d’animateur du développement de ces territoires ruraux.
Guy Vasseur
Président des Chambres d’agriculture
C’est vrai ça, on n’a pas assez de parasites sur le dos…
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Je partage particulièrement l’idée de « l’engagement de tous les acteurs des territoires » et ce dans une démarche ascendante et donc participative aux décisions d’aménagement. Le pouvoir décisionnel en la matière doit être partagé équitablement et prioritairement avec les agents actifs concernés au premier chef dans leur territoire et paysage propres. Il y a certes des préoccupations communes mais aussi divergentes parfois, tels qu’entre les agriculteurs, les forestiers ou les résidents et commerçants. Il faudra donc un arbitrage où le pouvoir institutionnel pourrait trouver un rôle nouveau et basé sur sa légitimité. Un accompagnement de cette démarche participative par des urbanistes, ingénieurs (civils et agronomes), architectes, paysagistes, économistes, biologistes, historiens, anthropologues, philosophes et chercheurs devrait être aussi envisagé.