Horsch s’appuye sur AutoForce pour garantir la régularité de la profondeur de semis. Le choix des roues de fermeture peut faire gagner jusqu’à 5 q/ha de maïs (Doc Horsch)
Si le contrôle de la profondeur concentre toute l’attention des constructeurs, Arvalis Institut du végétal planche sur un nouveau paramètre, consistant à positionner uniformément les semences de maïs, pour améliorer l’homogénéité de la levée et réduire la compétition en végétation.
Espacement entre deux graines, profondeur de semis, gestion des doublons et des manques : on pensait avoir cerné tous les paramètres de la précision en matière de semis monograine.
Que nenni. Voilà qu’Arvalis Institut du végétal pousse la graine un peu plus loin en jaugeant l’impact du positionnement des semences sur le rendement.
« Aujourd’hui, les semoirs déposent les semences de façon anarchique, de telle sorte que les graines peuvent se trouver en position horizontale ou verticale, la radicule en l’air ou en bas et inversement pour le coléoptile », déclare Brigitte Escale, ingénieur services et physiologie végétale à Arvalis Institut du végétal. « Nous avons souhaité évaluer l’impact de l’ordonnancement des semences sur le rendement, sachant que la bibliographie fait état de gains de 5 à 7 % ». A l’issue d’un premier essai réalisé en 2017,
Arvalis n’a pas constaté de différence entre le témoin et les modalités aux grains bien ordonnés. Un résultat non définitif, tempère Brigitte Escale. « Nous pensons que le semis bien ordonné, radicule en bas, coléoptile en l’air par exemple, peut générer des différences significatives dans le cadre de semis à haute densité. Cette modalité sera l’objet de nos prochains essais ».
Amazone complète sa gamme ED avec le 6000 à châssis fixe, pouvant accueillir 8 ou 12 éléments semeurs (Doc Amazone)
Le positionnement uniforme des semences de maïs est susceptible d’améliorer l’homogénéité de la levée et de réduire la compétition en végétation. Si les résultats s’avèrent probants, encore faudra-t-il que les semoirs puissent intégrer ce nouveau paramètre d’ultra-préci- sion. En attendant, les constructeurs peaufinent toujours davantage le paramètre de profondeur de semis, autre critère crucial. Précision Planting (groupe Agco) propose ainsi avec le SeederForce un capteur de pression permet- tant de jauger, rang par rang et grain par grain, l’état de tassement du sol, de façon à garder constante la profon- deur de semis. L’équipementier se singularise aussi avec son concept de semis multi-hybrides mSet, capable de gérer deux variétés différentes en lien avec la variabilité intra-parcellaire. Chez Horsch, les Maestro sont dotés du système de contrôle de profondeur de semis AutoForce. Celui-ci repose sur une jauge de contrainte disposée sur le pivot de roue de contrôle de profondeur, mesurant l’effort appliqué au sol. Après avoir choisi et enregistré une valeur cible de poids sur les roues de jauge via le terminal du semoir, le système AutoForce va ajuster auto- matiquement la pression dans le circuit hydraulique des éléments suivant le type de sol rencontré au sein d’une même parcelle. Le constructeur assortit son système de trois configurations de roues de fermeture, à savoir : roues à doigts, roues à pics ou roues classiques. « En fonction de la roue de fermeture du sillon choisie, le différentiel de rendement peut atteindre jusqu’à 5 q/ha », déclare Etienne de Saint Laumer, responsable des essais maïs en France et en Allemagne chez Horsch. L’explication est la suivante. Lors du semis, les parois verticales du sillon forment un V que les racines ont beaucoup de difficulté à traverser, impactant la croissante juvénile du maïs et entamant très prématurément certaines composantes telles que la taille de l’épi. Charge aux roues arrière, outre leur rôle de fermeture du sillon, de casser les parois du sillon.
Dans le domaine du semis, l’électrification apporte aussi sa contribution à la précision, comme en témoigne les versions 100 % électriques Monoshox NG Plus ME de Monosem. Relié à une antenne GPS, le semoir est capable de gérer automatiquement les coupures de rangs, mais également de moduler la densité de semis à partir d’une carte de préconisations. Le pilotage s’effectue en cabine, grâce au terminal Isobus Touch Mini, Touch, ou Touch Pro, sinon au moyen d’un terminal Isobus compa- tible. Le semoir reçoit un nouveau fertiliseur de 1350 l à entraînement électrique FertiDriveVE, ouvrant lui aussi la voie à la modulation. Il en est de même pour Microgra- nulateurs avec Microsem MicroDriveVE.
DEUX SEMOIRS EN UN AVEC L’AEROSEM DE PÖTTINGER
L’Aerosem série 1002 est un semoir capable de semer le blé, le colza ou encore le pois au même titre que les espèces monograine telles que le maïs et le tournesol. lLs semences empruntent deux circuits de distribution différents. Le blé passe par la tête de distribution IDS, autorisant des densités de semis comprises entre 1,5 et 340 kg/ha et une vitesse de travail pouvant atteindre 12 km/h, avec au choix trois systèmes de mise en terre. Dans le cas d’un semis de maïs, les semences empruntent la distribution PCS, qui offre une sélection mécanique graine avant leur transport par surpression vers les socs Dual Disc, écartant les débris, avant le coup de pouce d’une roulette d’appui. Le système peut compter jusqu’à 10 distributions monograine en version 4 m, pour des inter-rangs de 37,5 cm et 75 cm. Dans la configuration monograine, la compartimentation de la trémie réserve 400 litres pour les semences et 850 litres pour l’engrais (sinon la semence d’une culture associée) distribué par la tête PCS.
L’ED D’AMAZONE EN VERSION 6000
Après les ED 3000 et 4500 fixes et repliables, Amazone propose l’ED 6000 à châssis fixe, doté des socs Classic pour le semis après labour ou des doubles disques avec socs Contour à capacité mulch. La version ED 6000 Special en 8 rangs est doté d’une trémie d’engrais pour la fertilisation en localisé. Pour le semis des betteraves à sucre, du colza ou du soja, le semoir arbore douze éléments. En option le semoir monograine peut être livré avec deux microgranulateurs. La capacité de la trémie est de 110 l. L’épandeur MicroPlus sert à appliquer les engrais starter sur ou dans le rang. L’Amascan+ est permet de surveiller la séparation et decompter les hectares.
MAÏS 100 % ROBOTISÉ
C’est l’objet du Challenge Centeol 2018, mené par AgreenCulture et Kuhn. Au printemps, deux robots ont assuré la préparation du sillon avant de réaliser les semis (8 km/h) tandis qu’un troisième réalisait un premier apport d’engrais, suivi d’un second plus tard en saison. Deux robots ont assuré le désherbage à raison de deux à trois passages. Parmi les défis technologiques figurent la sécurisation du trafic des robots, inspirée par les pratiques en vigueur en aéronautique, et la problématique du rechargement en semences et en engrais. Le process avait démarré à l’automne dernier avec l’intervention d’un premier robot analysant l’hétérogénéité de la parcelle, située dans l’Yonne, sous la férule de Precifield.
Pöttinger intègre sur l’Aerosem série 1002 une double distribution capable de semer respectivement du blé et du maïs (Doc Pöttinger)
Auteur: Raphaël Lecocq