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Russie, triste année pour les céréaliers, lésés par la crise

Engrais et semences hors de prix, taux d’intérêt exorbitants, restrictions à l’export: les temps sont durs pour les producteurs céréaliers en Russie.

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« Nous ne sommes pas en mesure d’assurer une production équivalente à l’an dernier avec les mêmes fonds », prévient Arkadi Zlotchevksi, président de l’Union russe des céréaliers.

D’après ses calculs, les coûts des agriculteurs ont augmenté de 40 % par rapport à l’an dernier. Les semences sont en grande partie importées. Et si la Russie dispose de fabricants d’engrais parmi les plus puissants au monde, leurs prix sont fixés en dollars.

A l’approche des semis de printemps qui s’annoncent donc coûteux, l’inquiétude est d’autant plus forte qu’emprunter est quasi impossible, avec des taux d’intérêt des crédits aux agriculteurs à des niveaux atteignant parfois 30 %. Visée par des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, la banque Rosselkhozbank (la moitié des crédits aux agriculteurs) a récemment prévenu qu’il lui manquait encore des fonds pour pouvoir assurer le financement des semis.

« Tout cela va affecter la moisson, sans compter le fait que les semis d’hiver surtout de blé, se trouvent dans un état de grande faiblesse en raison de la sécheresse de la fin de l’été et du début d’automne », constate Andreï Sizov, directeur de la société de conseil SovEcon. Selon cet expert, le pays devrait voir sa prochaine récolte ressortir entre 85 et 92 Mt, contre 104 Mt l’an dernier.

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a promis des aides aux crédits afin que les taux d’intérêt reviennent entre 5 % et 10 %. Les autorités de la concurrence ont en outre obtenu des producteurs d’engrais, qui se voyaient menacer de barrières douanières sur leurs exportations, de baisser leur prix d’environ 30 % pour le marché intérieur.

Jean-Christophe DETAILLE (AGRA Presse)

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